Amankou Kassi Gabin, Directeur général de l’Office national de la Protection civile. (Dr)
Amankou Kassi Gabin, Dg de l’ONPC: "Nous pouvons prévenir l'ensemble des dangers si le personnel est mis en confiance"
L'Office national de la protection civile organise depuis le samedi 10 décembre, la semaine des pompiers. Le directeur général explique l'opportunité de cette célébration, la première du genre qui s'achève aujourd'hui par l'inauguration du nouveau siège de l'institution.
Vous organisez, depuis le samedi 10 décembre, la «semaine du mérite des pompiers». Quel est le sens de cet événement ?
La sécurité des personnes, de l’environnement et la protection des biens contre les accidents et sinistres de toute nature constituent un véritable défi pour les États. Ces défis sont appréhendés à travers des problématiques à régler, parfois sur les plans institutionnel ou juridique. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Diomandé Vagondo, nous a instruit d’avoir un regard nouveau sur ces problématiques. L’État de Côte d’Ivoire a déjà créé en 1974, sur le plan institutionnel, le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm) en vue d’adresser ces questions. Et en 2014, s’est ouverte la voie des pompiers civils. Ainsi, toujours sur le plan institutionnel, on a mis sur pied ces deux structures et des textes ont été pris depuis les années 1961. Ces textes ont aussi traversé le temps. Et le ministre a demandé de les revisiter. C’est ce que nous faisons. Chemin faisant, en engageant toutes ces réformes, on s’est aperçu que nous travaillons sur des hommes. Une des problématiques soulevée, c’est aussi de savoir avec quel type d’hommes allons-nous faire cette réforme. Il a fallu marquer un arrêt pour nous appesantir sur les hommes que nous avons à notre disposition. Avec quel type de pompiers devions-nous travailler ? Un célèbre auteur, Jean Bodin, disait : « Il n’est de richesse que d’hommes ». Quelles que soient les réformes que nous allons faire, le renforcement des capacités d’intervention, sur le plan opérationnel, l’augmentation des moyens de locomotion, si nous n’avons pas les hommes qu’il faut, nous semons dans le vide. Le ministre nous a demandé de voir comment remobiliser nos hommes, leur donner une armature morale et les mettre en confiance pour qu’ils puissent faire le travail pour le compte de l’État. Nous faisons donc la pause pour nous interroger sur nos hommes, comment les prendre en charge, récompenser ceux qui sont dignes de l’être et les encourager à mieux faire. Pour y arriver, il faut d’abord reconnaître leur mérite. C’est le sens de cette semaine des pompiers qui vise donc à reconnaître leurs efforts, célébrer leur mérite et leur demander plus qu’ils n’en font, jusqu’à ce jour.
Monsieur le Directeur général, à travers cet événement quel message voulez-vous donc lancer ?
En Côte d’Ivoire, nous avons les pompiers civils et les pompiers militaires, ce sont ces deux groupes que nous célébrons. En clair, le message, c’est celui du ministre de l’Intérieur. En reconnaissant leur mérite, en les célébrant, le ministre veut leur passer le message que la Nation attend d’eux plus qu’ils en font qu’avant. Comme dans d’autres secteurs, nous aussi avons compris que ce sont les hommes qui, par leurs comportements, leur attitude, nous pouvons avoir des interventions de qualité. Nous pouvons sauver des vies dans la sécurité, dans l’urgence, la sérénité. Nous pouvons prévenir l’ensemble des dangers si le personnel est mis en confiance, est compris et est pris en compte par la société.
Quels sont les faits marquants de cet événement d’envergure ?
Durant toute cette semaine dénommée ‘’Semaine du mérite des pompiers’’, nous avons débuté, samedi, par le sport marqué par la finale de Maracana dotée du trophée Général Diomandé Vagondo. Lundi, nous avons effectué la pose de la première pierre du Centre de secours d’urgence (Csu) de Grand-Bassam qui, d’ailleurs, est le seul département en Côte d’Ivoire qui abrite un Centre de secours non couvert par le Gspm. Il abrite les pompiers civils qui, avant, travaillaient dans des conditions relativement déplorables. Le ministre a trouvé nécessaire d’améliorer leur condition de travail ainsi que leur condition de vie afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes à la Côte d’Ivoire. D’où la pose de la première pierre de cet édifice pour leur donner un meilleur cadre de travail, en vue de leur permettre d’exercer avec l’esprit dégagé et en toute quiétude.
Parlant de ce Centre, quand sera-t-il disponible et opérationnel ?
Le pari est pris pour dix mois. Vous savez que le ministre est un militaire, lorsqu’il donne sa parole, il la tient. La suite du programme, mardi, comme on sait bien le faire, nous avons célébré les pompiers de la Nation qui se sont illustrés positivement durant toute l’année. Ce, en présence du ministre de l’Intérieur et d’autres ministres ainsi que certains partenaires. Nous avons attribué différents prix, y compris le prix spécial du ministre de l’Intérieur. Environ une quinzaine de prix ont été décernés aux pompiers militaires et civils. D’autres seront primés l’année prochaine. Ce sera désormais une institution comme dans d’autres pays.
Enfin, cette semaine va être clôturée par l’inauguration du nouveau siège de l’Onpc offert par le Président de la République Alassane Ouattara. Le Chef de l’État qui a compris que la protection civile doit être placée au centre de toutes les initiatives, a mis à notre disposition ce siège flambant neuf pour mieux adresser les questions de Protection civile. Le bâtiment va être inauguré ce mercredi par le vice-Président Tiémoko Meyliet Koné. A cette occasion, l’auditorium de ce bâtiment de l’Onpc sera baptisé « Auditorium Alassane Ouattara ». C’est un point saillant de notre programme. En reconnaissance à tout ce que le Président de la République a fait, cette salle va porter son nom.
Peut-on avoir quelques détails sur la réalisation de ce siège de l’Onpc ?
La construction du bâtiment a duré quatre ans pour un coût de plus de deux milliards de F Cfa. Mais il s’est achevé tout de même. Il est composé d’une soixantaine de bureaux, avec cinq niveaux. Je voudrais indiquer que beaucoup d’efforts ont été consentis par l’État concernant cette construction. C’est cela l’essentiel.
Revenons sur la Semaine des pompiers qui est à sa première édition. Quelle sera la fréquence de son organisation ?
L’organisation de cette Semaine des pompiers se fera chaque année. Nos pompiers travaillent et donc chaque année, il faut s’arrêter un jour pour célébrer les meilleurs d’entre eux. Nous traversons des moments extrêmement difficiles parfois. Ce qui n’est pas su de tout le monde. Souvent, en pleine intervention, ces pompiers sont pris à partie par les populations. Parfois, ils sont accrochés par des véhicules notamment des taxis en raison d’indiscipline. En pleine intervention, ils sont dans le feu, donc souvent ils sont brûlés. La Nation est toujours reconnaissante envers ses valeureux fils, il est bon de les célébrer maintenant. Le ministre a donné alors le point de départ. Chaque année, il entend célébrer les pompiers militaires ou civils. Les pompiers militaires sont des militaires, mais dans leur carrière, sont mis à la disposition du ministre de l’Intérieur. La célébration concerne les deux catégories : les militaires et les civils. Les pompiers civils sont déployés dans trente régions du pays et, par conséquent, un maillage beaucoup plus large. Le ministre, voulant aller plus loin pour permettre de rapprocher la protection civile des populations, nous a instruit de faire en sorte que chaque chef-lieu de département soit doté d’un Centre de secours d’urgence. C’est le nouveau défi. Nous nous y attelons. Nous pensons que ce défi sera relevé avec l’appui des cadres, des collectivités et avec l’ensemble des populations.
En dehors de ces célébrations, avez-vous pensé à d’autres formes d’encouragements, notamment, des primes de risques pour vos collaborateurs qui sont parfois exposés au danger ?
Ce sont des serviteurs de l’État comme vous et moi. Certains dans leurs services, au niveau de la nation, sont exposés aux risques plus que d’autres. Ce sont des questions qui doivent être adressées par le gouvernement. Je vois d’où vous voulez en venir. Ce n’est un secret pour personne. Parce qu’il y a eu beaucoup de bruits autour de cette affaire de pouvoir avoir des avantages particuliers. Des questions sont traitées par l’Etat et je préfère ne pas aller plus loin. Le ministre répondra en son temps à cette préoccupation.
Comment les populations peuvent-elles s’impliquer dans cet évènement ?Nous attendons que la population apporte régulièrement son concours aux pompiers. A l’occasion de ces journées, que chacun ait une pensée positive pour ces pompiers. Que chacun soit bienveillant vis-à-vis de ceux qui nous assistent et qui, le plus souvent, sont exposés à tous les dangers. Vous savez que le Gspm a une formule : c’est sauver ou périr. Lorsqu’il y a un sinistre, son objectif c’est de sauver y compris perdre sa vie. C’est un sacrifice énorme que beaucoup de concitoyens ne seraient pas prêts à faire. Le pompier n’est pas l’ennemi de la population, il est plutôt un citoyen comme tout autre.
A ce propos, nous sommes dans une vaste campagne de sensibilisation des populations aux risques qu’ils courent sur toute l’étendue du territoire national. Parce que si les populations demeurent conscientes des risques, l’Etat dépensera moins en achat d’ambulance ainsi qu’en achat de matériel d’intervention. Si nous prévenons, nous dépensons moins. Nous sommes dans le schéma national d’analyse et de couverture des risques. Le risque qu’il y a à Grand-Bassam n’est pas le même à Danané. Nous sommes en train de cartographier avec des experts l’ensemble des risques dans chaque département pour mieux adresser la réponse.
Avez-vous les moyens de votre politique, en termes d’équipement de ces centres de secours d’urgence ?
Chaque année, l’État nous autorise à acquérir quelques véhicules de pompiers. La Protection civile coûte cher. On s’excuse, mais le véhicule du pompier n’a pas le même coût que celui du particulier. Le matériel du pompier coûte extrêmement cher. Nous aurons souhaité en avoir plus. Mais déjà, c’est de mieux utiliser ce qu’on nous donne. Telles sont les instructions du ministre. C’est ce que nous faisons. L’État fait beaucoup d’arbitrage pour les différents secteurs. Chacun prêche pour son secteur. Moi, je prêche pour le mien.
Pensez-vous avoir recruté les ressources humaines nécessaires pour accomplir vos missions ?Parlant de recrutement, sachez que le gouvernement le fait chaque année. Ce qui est important, c’est la création d’une École nationale de la protection civile pour former tous ceux qui sont dans la protection civile au niveau du public et du privé, sur toutes les grandes thématiques. Avec le soutien du ministre, un site a été trouvé déjà, il reste à obtenir le financement pour sa réalisation. Ce projet fait partie de la préoccupation du ministre afin de favoriser la montée en puissance de la protection civile en Côte d’Ivoire, de sorte que nous soyons aptes à adresser toute les questions de protection civile avec sérénité. Quand vous voulez sauver quelqu’un, vous n’allez pas attendre une heure pour le faire. Cela se fait illico. Je pense que si nous disposons de cette École nationale de Protection civile, nous aurons fait un grand pas dans le concert des nations qui encadrent mieux la Protection civile.
Monsieur le directeur général, y a-t-il d’autres perspectives pour parvenir à cette montée en puissance de la Protection civile que vous appelez de tous vos vœux ?
Il y a beaucoup d’acteurs qui interviennent dans la protection civile. Ce n’est pas seulement l’Onpc qui y intervient. La protection civile est une question transversale. Le ministère de la Solidarité, par exemple, s’occupe d’un pan notamment des questions de prise en charge. D’autres ministères, tels les ministères de la Construction, de l’Assainissement jouent également leur partition...Tous, nous conjuguons nos efforts pour donner une arme à la Protection civile. C’est une meilleure collaboration, de réels échanges d’expériences et de bonnes pratiques pour permettre à chacun, dans son secteur, de jouer le rôle qui est le sien. Tous ensemble, nous pourrions contenir les problématiques de Protection civile. C’est un travail d’ensemble. Nous qui l’avons si bien compris, nous sommes dans les échanges réguliers, quotidiens avec tous les autres ministères .
Interview réalisée par EDOUARD KOUDOU
Monsieur le Directeur général, à travers cet événement quel message voulez-vous donc lancer ?
En Côte d’Ivoire, nous avons les pompiers civils et les pompiers militaires, ce sont ces deux groupes que nous célébrons. En clair, le message, c’est celui du ministre de l’Intérieur. En reconnaissant leur mérite, en les célébrant, le ministre veut leur passer le message que la Nation attend d’eux plus qu’ils en font qu’avant. Comme dans d’autres secteurs, nous aussi avons compris que ce sont les hommes qui, par leurs comportements, leur attitude, nous pouvons avoir des interventions de qualité. Nous pouvons sauver des vies dans la sécurité, dans l’urgence, la sérénité. Nous pouvons prévenir l’ensemble des dangers si le personnel est mis en confiance, est compris et est pris en compte par la société.
Quels sont les faits marquants de cet événement d’envergure ?
Durant toute cette semaine dénommée ‘’Semaine du mérite des pompiers’’, nous avons débuté, samedi, par le sport marqué par la finale de Maracana dotée du trophée Général Diomandé Vagondo. Lundi, nous avons effectué la pose de la première pierre du Centre de secours d’urgence (Csu) de Grand-Bassam qui, d’ailleurs, est le seul département en Côte d’Ivoire qui abrite un Centre de secours non couvert par le Gspm. Il abrite les pompiers civils qui, avant, travaillaient dans des conditions relativement déplorables. Le ministre a trouvé nécessaire d’améliorer leur condition de travail ainsi que leur condition de vie afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes à la Côte d’Ivoire. D’où la pose de la première pierre de cet édifice pour leur donner un meilleur cadre de travail, en vue de leur permettre d’exercer avec l’esprit dégagé et en toute quiétude.
Parlant de ce Centre, quand sera-t-il disponible et opérationnel ?
Le pari est pris pour dix mois. Vous savez que le ministre est un militaire, lorsqu’il donne sa parole, il la tient. La suite du programme, mardi, comme on sait bien le faire, nous avons célébré les pompiers de la Nation qui se sont illustrés positivement durant toute l’année. Ce, en présence du ministre de l’Intérieur et d’autres ministres ainsi que certains partenaires. Nous avons attribué différents prix, y compris le prix spécial du ministre de l’Intérieur. Environ une quinzaine de prix ont été décernés aux pompiers militaires et civils. D’autres seront primés l’année prochaine. Ce sera désormais une institution comme dans d’autres pays.
Enfin, cette semaine va être clôturée par l’inauguration du nouveau siège de l’Onpc offert par le Président de la République Alassane Ouattara. Le Chef de l’État qui a compris que la protection civile doit être placée au centre de toutes les initiatives, a mis à notre disposition ce siège flambant neuf pour mieux adresser les questions de Protection civile. Le bâtiment va être inauguré ce mercredi par le vice-Président Tiémoko Meyliet Koné. A cette occasion, l’auditorium de ce bâtiment de l’Onpc sera baptisé « Auditorium Alassane Ouattara ». C’est un point saillant de notre programme. En reconnaissance à tout ce que le Président de la République a fait, cette salle va porter son nom.
Peut-on avoir quelques détails sur la réalisation de ce siège de l’Onpc ?
La construction du bâtiment a duré quatre ans pour un coût de plus de deux milliards de F Cfa. Mais il s’est achevé tout de même. Il est composé d’une soixantaine de bureaux, avec cinq niveaux. Je voudrais indiquer que beaucoup d’efforts ont été consentis par l’État concernant cette construction. C’est cela l’essentiel.
Revenons sur la Semaine des pompiers qui est à sa première édition. Quelle sera la fréquence de son organisation ?
L’organisation de cette Semaine des pompiers se fera chaque année. Nos pompiers travaillent et donc chaque année, il faut s’arrêter un jour pour célébrer les meilleurs d’entre eux. Nous traversons des moments extrêmement difficiles parfois. Ce qui n’est pas su de tout le monde. Souvent, en pleine intervention, ces pompiers sont pris à partie par les populations. Parfois, ils sont accrochés par des véhicules notamment des taxis en raison d’indiscipline. En pleine intervention, ils sont dans le feu, donc souvent ils sont brûlés. La Nation est toujours reconnaissante envers ses valeureux fils, il est bon de les célébrer maintenant. Le ministre a donné alors le point de départ. Chaque année, il entend célébrer les pompiers militaires ou civils. Les pompiers militaires sont des militaires, mais dans leur carrière, sont mis à la disposition du ministre de l’Intérieur. La célébration concerne les deux catégories : les militaires et les civils. Les pompiers civils sont déployés dans trente régions du pays et, par conséquent, un maillage beaucoup plus large. Le ministre, voulant aller plus loin pour permettre de rapprocher la protection civile des populations, nous a instruit de faire en sorte que chaque chef-lieu de département soit doté d’un Centre de secours d’urgence. C’est le nouveau défi. Nous nous y attelons. Nous pensons que ce défi sera relevé avec l’appui des cadres, des collectivités et avec l’ensemble des populations.
En dehors de ces célébrations, avez-vous pensé à d’autres formes d’encouragements, notamment, des primes de risques pour vos collaborateurs qui sont parfois exposés au danger ?
Ce sont des serviteurs de l’État comme vous et moi. Certains dans leurs services, au niveau de la nation, sont exposés aux risques plus que d’autres. Ce sont des questions qui doivent être adressées par le gouvernement. Je vois d’où vous voulez en venir. Ce n’est un secret pour personne. Parce qu’il y a eu beaucoup de bruits autour de cette affaire de pouvoir avoir des avantages particuliers. Des questions sont traitées par l’Etat et je préfère ne pas aller plus loin. Le ministre répondra en son temps à cette préoccupation.
Comment les populations peuvent-elles s’impliquer dans cet évènement ?Nous attendons que la population apporte régulièrement son concours aux pompiers. A l’occasion de ces journées, que chacun ait une pensée positive pour ces pompiers. Que chacun soit bienveillant vis-à-vis de ceux qui nous assistent et qui, le plus souvent, sont exposés à tous les dangers. Vous savez que le Gspm a une formule : c’est sauver ou périr. Lorsqu’il y a un sinistre, son objectif c’est de sauver y compris perdre sa vie. C’est un sacrifice énorme que beaucoup de concitoyens ne seraient pas prêts à faire. Le pompier n’est pas l’ennemi de la population, il est plutôt un citoyen comme tout autre.
A ce propos, nous sommes dans une vaste campagne de sensibilisation des populations aux risques qu’ils courent sur toute l’étendue du territoire national. Parce que si les populations demeurent conscientes des risques, l’Etat dépensera moins en achat d’ambulance ainsi qu’en achat de matériel d’intervention. Si nous prévenons, nous dépensons moins. Nous sommes dans le schéma national d’analyse et de couverture des risques. Le risque qu’il y a à Grand-Bassam n’est pas le même à Danané. Nous sommes en train de cartographier avec des experts l’ensemble des risques dans chaque département pour mieux adresser la réponse.
Avez-vous les moyens de votre politique, en termes d’équipement de ces centres de secours d’urgence ?
Chaque année, l’État nous autorise à acquérir quelques véhicules de pompiers. La Protection civile coûte cher. On s’excuse, mais le véhicule du pompier n’a pas le même coût que celui du particulier. Le matériel du pompier coûte extrêmement cher. Nous aurons souhaité en avoir plus. Mais déjà, c’est de mieux utiliser ce qu’on nous donne. Telles sont les instructions du ministre. C’est ce que nous faisons. L’État fait beaucoup d’arbitrage pour les différents secteurs. Chacun prêche pour son secteur. Moi, je prêche pour le mien.
Pensez-vous avoir recruté les ressources humaines nécessaires pour accomplir vos missions ?Parlant de recrutement, sachez que le gouvernement le fait chaque année. Ce qui est important, c’est la création d’une École nationale de la protection civile pour former tous ceux qui sont dans la protection civile au niveau du public et du privé, sur toutes les grandes thématiques. Avec le soutien du ministre, un site a été trouvé déjà, il reste à obtenir le financement pour sa réalisation. Ce projet fait partie de la préoccupation du ministre afin de favoriser la montée en puissance de la protection civile en Côte d’Ivoire, de sorte que nous soyons aptes à adresser toute les questions de protection civile avec sérénité. Quand vous voulez sauver quelqu’un, vous n’allez pas attendre une heure pour le faire. Cela se fait illico. Je pense que si nous disposons de cette École nationale de Protection civile, nous aurons fait un grand pas dans le concert des nations qui encadrent mieux la Protection civile.
Monsieur le directeur général, y a-t-il d’autres perspectives pour parvenir à cette montée en puissance de la Protection civile que vous appelez de tous vos vœux ?
Il y a beaucoup d’acteurs qui interviennent dans la protection civile. Ce n’est pas seulement l’Onpc qui y intervient. La protection civile est une question transversale. Le ministère de la Solidarité, par exemple, s’occupe d’un pan notamment des questions de prise en charge. D’autres ministères, tels les ministères de la Construction, de l’Assainissement jouent également leur partition...Tous, nous conjuguons nos efforts pour donner une arme à la Protection civile. C’est une meilleure collaboration, de réels échanges d’expériences et de bonnes pratiques pour permettre à chacun, dans son secteur, de jouer le rôle qui est le sien. Tous ensemble, nous pourrions contenir les problématiques de Protection civile. C’est un travail d’ensemble. Nous qui l’avons si bien compris, nous sommes dans les échanges réguliers, quotidiens avec tous les autres ministères .
Interview réalisée par EDOUARD KOUDOU