Santé : La problématique de l’autisme au cœur d’un colloque

Des personnes de différentes couches socio-professionnelles s'engagent dans la lutte contre l'autisme. (Ph: Dr)
Des personnes de différentes couches socio-professionnelles s'engagent dans la lutte contre l'autisme. (Ph: Dr)
Des personnes de différentes couches socio-professionnelles s'engagent dans la lutte contre l'autisme. (Ph: Dr)

Santé : La problématique de l’autisme au cœur d’un colloque

Le premier colloque sur l’autisme, initié par le Centre Marguerite Té Bonlé, sous la supervision du Programme national de santé mentale et de l’Association autisme Côte d’Ivoire (2ACI), s’est tenu les 6 et 7 décembre 2022 à l’Institut national de santé publique (Insp) à Adjamé. Les échanges ont porté sur le thème : « L’actualité sur l’autisme et le handicap en Côte d’Ivoire ».

A cette occasion, le représentant de Pierre Dimba, ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Anouan N’Guessan Jean, directeur général adjoint en charge du système de santé, a indiqué que l’autisme fait partie des troubles du spectre autistique (Tsa). Un handicap neuro-développement qui affecte la façon dont une personne communique et interagit avec les autres, et plus globalement, avec tout son environnement.

Selon Dr Anouan N’Guessan, les troubles du spectre se manifestent avant l’âge de trois ans et affectent le domaine des comportements ainsi que celui des interactions sociales et de la communication. Cette maladie, dont les causes sont encore méconnues par la science, touche, selon le représentant du ministre Pierre Dimba, « 1 enfant sur 150 aujourd’hui dans le monde, et quatre fois plus de garçons que de filles ». Elle n’épargne aucun pays.

« Il est connu que l’autisme fait le lit de beaucoup de souffrance, et que pour prendre soin d’une personne atteinte d’autisme, plusieurs professionnels doivent se mobiliser auprès des parents », a précisé le Dr Anouan N’Guessan. Raison pourquoi il a évoqué la bravoure des parents des enfants autistes qui se battent pour aider leurs enfants, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme en s’engageant dans la sensibilisation sur les réseaux sociaux. Il a, par ailleurs, félicité les initiateurs du colloque en précisant que le ministère de la Santé attend beaucoup des résultats des réflexions qui vont améliorer la prise en charge des personnes autistes en Côte d’Ivoire.

Pour sa part, le directeur de l’Insp, N’Dindin Assiéhué Claude, a révélé que la prise en charge de l’autisme est lourd et confronte les professionnels à la difficulté de prodiguer des soins adaptés dans un contexte où la maladie est méconnue. Pour répondre à ce défi, il a appelé tous les acteurs à unir leurs forces. « L’Insp s’engage, avec tout son personnel et ses professionnels, à soutenir la recherche, la formation et la vulgarisation de l’autisme en Côte d’Ivoire », s’est-il engagé.

Présent à l’ouverture, Dr Anet Ambroise, représentant le Représentant-résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a rassuré que son institution va se tenir aux côtés de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre l’autisme.

Par ailleurs, Dr Bissouma Anna, présidente du comité d’organisation du colloque et directrice du Centre Marguerite Té Bonlé, précise que ce colloque rassemble des chercheurs, des professionnels des secteurs sanitaire, social et éducatif aux côtés des parents d’enfants autistes. Dr Bissouma Anna, a fait de plusieurs agents de santé, des ambassadeurs dans la lutte contre l’autisme. Au nombre de ceux-ci figure l’artiste zouglou Soum Bill.

Le Centre Marguerite Té Bonlé, spécialisé dans la prise en charge de l’autisme, porte le nom de la première femme pédopsychiatre ivoirienne, décédée en 2015, et qui avait pris l’initiative de former les professionnels de la santé et du milieu socio-éducatif pour améliorer la prise en charge de l’autisme en Côte d’Ivoire.

DANIELLE SERI (Stagiaire)