Transhumance, double inscription sur la liste électorale : La mise en garde du président de la CEI
À mi-parcours du processus de l’opération d’enrôlement des électeurs, le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a effectué, le samedi 3 décembre 2022, une visite dans des sites d’enrôlement 2022 dans le district autonome d’Abidjan.
À cette occasion, il s’est prononcé sur la transhumance et la double inscription sur la liste électorale. Le président de la CEI a, à cet effet, fait cette mise en garde : « Si vous ne résidez pas quelque part, ne venez pas vous faire enrôler dans le lieu où vous ne résidez pas. La loi dit ceci, le citoyen qui vient s’inscrire pour la première fois sur la liste électorale peut s’inscrire où il veut, à condition d'y avoir son domicile ; à défaut, sa résidence ; à défaut, s’il est à l’étranger, le lieu où il s’est fait immatriculer et s’il est sur le territoire national, le lieu où il paie ses impôts ».
Et de faire ensuite cette précision : « Il ne faut pas croire qu’on peut s’inscrire partout. On peut s’inscrire, et le choix se fait entre trois éléments quand on est sur le territoire national. C'est-à-dire son domicile ; à défaut, sa résidence et à défaut, le lieu où on paye ses impôts. Voilà les choix pour celui qui vient s’inscrire pour la première fois. S’il est vrai que celui qui vient s’inscrire pour la première fois n’a pas à justifier sa résidence ou son domicile, en cas de contentieux, si quelqu’un conteste que ce monsieur ne réside dans ce lieu, pour lutter contre la transhumance, il sera obligé de justifier sa résidence. Donc c’est bon de le savoir ».
D’où cette invite au civisme : « Parce qu'il ne faut pas confectionner de fausses majorités, c’est cela la transhumance ». Tout en rappelant : « C’est pour cette raison que le législateur ivoirien a lutté contre la transhumance, en prescrivant, à travers l’article 9, une peine d’emprisonnement. Alors, celui qui s’inscrit dans une zone où il n’est pas domicilié, où il ne réside pas, où il ne paye pas ses impôts se rend coupable de transhumance ».
Une amende prévue par la loi
« Ce faisant, il sera sanctionné d’une peine d’emprisonnement de six à douze mois et d’une amende de cent mille francs, d’un million de FCfa », a-t-il averti.
Face à la presse, le président de la CEI a exhorté les populations à ne pas pratiquer la transhumance : «Il ne faut pas faire la transhumance. Nous avons des éléments pour identifier tous ceux qui sont dans la transhumance. Petit à petit, on va les dénicher à travers le système que nous avons mis en place ».
Il a, par la suite, conseillé aux citoyens et acteurs politiques de ne pas s’adonner à la transhumance. « Parce que la transhumance fausse aussi la participation à l’élection. Une chose est de transporter les citoyens dans une zone où ils ne sont pas résidents pour se faire enrôler, une autre est de les amener le jour du vote dans ce lieu. Quand vous ne le faites pas, ces jeunes gens ou ces personnes ne pourront pas se déplacer pour voter. Et ainsi, ceux qui sont élus ne bénéficient pas de la légitimité de la population », a-t-il déclaré. Et de renchérir : « Pour éviter de fausser le taux de participation à l’élection, il faut laisser les gens voter là où ils peuvent le faire aisément. »
L’engouement dans les centres d’enrôlement
Le président de la Cei a profité de cette visite de terrain pour toucher du doigt l’engouement dans les différents centres d’enrôlement. « C’est avec beaucoup de joie que je constate un engouement certain », a relevé le président de la Cei.
Il s’est aussi réjoui de la présence des jeunes dans les centres d’enrôlement. « C’est une satisfaction. Parce que c’est vrai que la population vient se faire enrôler. Mais il faut que la matière électorale intéresse les jeunes. Ceux qui sont l’avenir et je crois qu’ils l’ont compris. Ils sont tous là. De Yopougon au Plateau et dans tous nos centres d’enrôlement, on sent un engouement des jeunes », s’est-t-il félicité.
L’appel aux jeunes
Concernant le problème des pièces justificatives de l’identité des jeunes, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a déclaré : « Le gouvernement a facilité la tâche par le décret qui prescrit que quand vous avez la carte d’identité, vous venez vous faire inscrire. Quand vous n’avez pas une carte d’identité, faites tout pour avoir une attestation d’identité ou, à défaut, un récépissé de l’Oneci ou un certificat de nationalité ». Puis d’ajouter : «Tous ces documents doivent être en cours de validité. C’est pour faciliter à nos jeunes gens l'inscription sur la liste électorale ».
À la fin de la visite, le président de la CEI a exhorté «ceux qui ne sont pas encore venus s’enrôler à le faire, c’est gratuit. Mais il est bon que je précise que l’enrôlement se fait dans un cadre légal déterminé ». Non sans manquer de lancer un message aux jeunes.
« A ses jeunes qui sont venus, ils ont bien fait de répondre à l’appel de la nation. Parce que c’est important que les jeunes désignent ceux qui vont gérer leur destin. C’est très important et je les félicite pour cela », a-t-il conclu.