Justine Bargain, présidente Ong AIDA : "Notre objectif, c’est de couper le fil de la pauvreté"

Justine Bargain, présidente Ong AIDA. (Ph: Dr)
Justine Bargain, présidente Ong AIDA. (Ph: Dr)
Justine Bargain, présidente Ong AIDA. (Ph: Dr)

Justine Bargain, présidente Ong AIDA : "Notre objectif, c’est de couper le fil de la pauvreté"

Le 14/11/22 à 23:47
modifié 15/11/22 à 00:29
Il y a un an, vous avez mis sur pied l’Ong « Aide internationale aux démunis africains (Aida) ». C’est une structure qui s’occupe de la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Elle assiste les femmes et les enfants déscolarisés. Alors quelles sont les motivations à la base de la création de cette association ?

Aida est une Ong de droit français dont le siège se trouve en Bretagne en France, précisément dans la ville de Bloomers. L’Ong Aida lutte contre la pauvreté en milieu rural. Nous avons ciblé, dans un premier temps, les femmes agricultrices ainsi que les enfants déscolarisés. Je suis une fille de paysan. J’ai grandi dans la région de l’Agneby-Tassia. Depuis des années, j’ai constaté que dans la région de l’Agnéby-Tiassa, il y a des enfants qui, du fait des difficultés financières que rencontrent leurs parents, ne sont pas scolarisés. Je réside aujourd’hui en France. Et chaque fois que je viens en vacances, je me rends compte que le nombre de ces enfants augmente. Autre constat, il y avait beaucoup de femmes démunies. Et celles qui s’adonnaient à la culture des produits vivriers font face à d’innombrables difficultés. Entre autres, la commercialisation, l’écoulement. Donc, à travers l’Ong Aida, notre objectif, c’est de couper le fil de la pauvreté en encadrant les braves femmes, mais aussi en aidant les parents d’élèves à scolariser leurs enfants.

Quel est aujourd’hui votre bilan, après une année d’activités ?

Une année dans la vie d’une Ong, ce n’est pas grande chose. Mais au cours des douze derniers mois, nous avons posé les jalons de notre organisation en menant plusieurs actions : distribution de 150 kits scolaires à des enfants et de 140 autres kits agricoles aux femmes de Konan-Gninikro, dans la localité de Tiassalé. C’était en décembre dernier. En juin 2022, nous avons également procédé à la création d’une grande faîtière qui regroupe 250 femmes issues de plusieurs associations coopératives (la Fefab). Au niveau de l’éducation, nous avons construit deux classes pour permettre aux enfants qui parcouraient cinq à six kilomètres, chaque jour, pour se rendre à l’école, souvent sous le soleil et la pluie, de rester sur place. Il s’agit d’une classe maternelle et une autre de Cours préparatoire (Cp). Notre ambition, c’est de mobiliser plus de fonds pour construire une école qui permettra de caser tous les enfants éloignés des écoles.

Vous êtes à Abidjan dans le cadre de célébration de l’an Un de l’Ong Aida. Vous avez pu rencontrer plusieurs personnalités, ainsi que des structures avec lesquelles vous entendez sceller des liens, des partenariats à même d’aller de l’avant dans l’ambition de votre association. Quelles sont les perspectives dans ce sens ?

Nous avons rencontré, effectivement de hautes personnalités (ministres, sénateurs, députés, ambassadeurs, directeurs...). Le but de l’Ong étant de soutenir la Côte d’Ivoire dans la lutte contre la pauvreté, nous avons discuté et échangé avec ces personnalités. Et je peux vous avouer que les perspectives, en termes de promesses, sont assez bonnes. Nous sommes à la phase test de l’Ong au niveau de Tiassalé. Après cette phase qui est très prometteuse, nous comptons étendre les projets de l’Ong à l’échelle nationale.

Alors sur la base de quelles ambitions ?

Notre ambition, c’est d’arriver à organiser, au mieux, les femmes qui produisent des cultures agricoles. Cette organisation, à notre sens, doit prendre en compte toute la chaîne de production et de commercialisation des produits vivriers qu’elles cultivent. Aujourd’hui, au niveau de Tiassalé, l’objectif immédiat de l’Ong Aida, c’est de mettre à la disposition de ces braves femmes, un camion qui va se charger de transporter leurs produits des zones de production jusqu’à Abidjan. Ce qui leur permettra d'avoir plus de valeur ajoutée. A long terme, après l’expérience pilote dans l’Agnéby-Tiassa, notre objectif sera d’étendre le projet aux autres zones de production en Côte d’Ivoire. Notamment, au Nord, au Sud, à l’Est... Nous visons également leur transformation locale pour écouler les produits finis vers des pays de la sous-région et pourquoi pas, en France. Au niveau des écoles, envisageons aussi créer des écoles, là où le besoin se fera sentir, partout en Côte d’Ivoire.

Aida est une Ong de droit français, mais qui étend ses actions en Côte d’Ivoire. Avez-vous des partenaires étrangers qui vous appuient dans le cadre de vos activités en terre ivoirienne ?

Bien sûr, nous avons des partenaires qui sont en France qui nous appuient au niveau des actions que nous menons ici en Côte d’Ivoire. Il y a par exemple, une entreprise française et ses travailleurs qui nous accompagnent depuis la création de l’Ong. Mais, dès que cette organisation a vu le jour, nous avons fait des collectes de tableaux et bien d’autres objets de valeur. Cela nous a permis d’acquérir des ressources financières qui nous ont permis de mener nos premières actions. Ici en France, il y a des personnes ressources qui nous accompagnent et comptent appuyer davantage nos actions futures. A ces bonnes volontés, aux entreprises qui nous accompagnent, c’est le lieu de leur traduire la gratitude de l’Ong AIDA et de réaffirmer la confiance qui nous lient.


Le 14/11/22 à 23:47
modifié 15/11/22 à 00:29