Meurtre d’un chauffeur de taxi à Yopougon: Les transporteurs indignés, des badauds paralysent la circulation

Le mouvement de colère des transporteurs perturbe la circulation à Yopougon depuis samedi. (Dr)
Le mouvement de colère des transporteurs perturbe la circulation à Yopougon depuis samedi. (Dr)
Le mouvement de colère des transporteurs perturbe la circulation à Yopougon depuis samedi. (Dr)

Meurtre d’un chauffeur de taxi à Yopougon: Les transporteurs indignés, des badauds paralysent la circulation

Le 06/11/22 à 21:01
modifié 07/11/22 à 08:40
Les populations de la commune de Yopougon ont été privées de moyens de transport les samedi 5 et dimanche 6 novembre, suite au mouvement de colère des acteurs de transport.
Fofana Karamoko, chauffeur de taxi communal à Yopougon, est passé de vie à trépas dans la soirée du vendredi 4 novembre 2022 sous les balles d’un gendarme en civil. Le drame s’est produit dans le secteur de Jean-Paul II aux Toits-rouges, où le client ‘‘assassin’’, une fois arrivé à destination, a déclenché son arme suite à une dispute avec le conducteur. Selon le récit de Soumahoro Médoua, président du Mouvement des chauffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (Mcpci), « après avoir été atteint, Fofana Karamoko est sorti de son véhicule en criant ‘‘il m’a eu’’. Ce qui a alerté la foule. Le tueur, se sentant menacé, a tiré deux coups en l’air avant de se réfugier dans un magasin dans le même secteur. C’est de là qu’il a été arrêté par d’autres forces de l’ordre alertées ». Soumahoro Médoua a dit toute l’indignation des transporteurs et surtout des chauffeurs de taxis communaux de Yopougon. Qui a condamné « cet acte barbare qui n’honore pas la gendarmerie de Côte d’Ivoire. Fofana Karamoko était marié et vivait avec sa petite famille à Mossikro (commune d’Attécoubé). Il a été arraché à sa famille pour une simple dispute. C’est vraiment triste ». Paralysie du transport sur fond de violencesLe meurtre d’un des leurs a mis en rogne les acteurs des transports de Yopougon. Ils ont envahi, dès le matin du samedi 5 novembre, la quasi-totalité des principales artères de la commune, interdisant à tous les transporteurs d’exercer et contraignant tous les passagers de descendre des véhicules de transport. Les bus, les taxis intercommunaux, les taxis yango et les gbaka en circulation dans la commune de Yopougon ont été sommés de garer sine die par des hordes de badauds, prompts à caillasser tout véhicule contrevenant, et, par endroits, à violenter des conducteurs.

Cette situation a engendré une marche ‘‘forcée’’ de centaines de milliers d’usagers des transports, ce week-end, dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire. « J’étais au mariage d’une nièce à la mairie à la Selmer aujourd’hui (samedi : ndlr). J’ai dû marcher jusqu’à la Sideci après la cérémonie. Tous mes pieds me font mal », témoigne Henriette Konan à ce sujet. La jeune dame dit avoir vu, en chemin, des jeunes agresser des chauffeurs de taxi qui avaient des passagers dans leurs véhicules. « J’ai aussi vu d’autres jeunes arracher les sacs et les portables des gens. Je ne suis pas sûre que tous ces jeunes-là sont vraiment des transporteurs », a dénoncé Henriette Konan.

La compassion

du gouvernementInformé du meurtre de Fofana Karamoko, le ministre des Transports, Amadou Koné, a dépêché, samedi, une délégation de son département auprès de la famille du défunt et de la grande famille des transporteurs. Les émissaires du ministre de tutelle, accompagnés d’une forte délégation de la gendarmerie nationale, conduite par le général Alexandre Apalo Touré, ont exprimé la compassion et le soutien du gouvernement aux parents.

Dans la foulée de cette visite, le directeur de cabinet Dioman Coné a reçu, le même jour, au Postel 2001 au Plateau, une délégation du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier, conduite par son directeur, Brahima Diaby. Le collaborateur d’Amadou Koné a promis à ses hôtes que ce crime ne restera pas impuni. Il a encouragé les transporteurs à demeurer dans un esprit pacifique, afin de laisser les autorités compétentes traiter le dossier. Fofana Karamoko a été enterré ce dimanche 6 novembre au cimetière de Yopougon.

Le 06/11/22 à 21:01
modifié 07/11/22 à 08:40