Droits de l’homme et liberté d’expression : Une vingtaine de journalistes outillés

Une vue des panélistes. (Ph: Dr)
Une vue des panélistes. (Ph: Dr)
Une vue des panélistes. (Ph: Dr)

Droits de l’homme et liberté d’expression : Une vingtaine de journalistes outillés

En marge de la 6e session internationale de formation en Droits de l’homme qui se tient, à Abidjan, du 24 au 29 octobre 2022, sur le thème : « Liberté d’expression et de réunion pacifique », la Fondation Friedrich Naumann a organisé, en collaboration avec la Fondation René Cassin et le Conseil national des Droits de l’homme (Cndh), une conférence de presse, doublée d’une formation à l’intention d’une vingtaine de journalistes.

A en croire Magloire N’Déhi, chef du Bureau de la Fondation Friedrich Naumann Abidjan, il s’agit d’associer tous les acteurs concernés par la thématique de cette 6e session à cette formation de haut niveau.

Prenant la parole, Pr Sébastien Touzé, directeur de la Fondation René Cassin, est revenu sur l’essence du rôle du journaliste. « Vous pouvez tout publier mais il faut toujours se demander si cela nourrit le débat public », a-t-il insisté.

Et de poursuivre : « La liberté d’expression n’est pas absolue. On ne doit pas tout dire si cela déstabilise le débat public ou remet en cause un certain nombre de règles et principes. Avant de publier une information, le journaliste doit se demander si celle-ci nourrit le débat démocratique. Parce qu’on ne peut pas, au nom de la liberté d’expression, porter atteinte aux droits d’autrui. La réputation d’une personne doit être respectée. On ne doit pas porter atteinte à la vie privée et à la vie familiale d’une personne. De même que le discours raciste ou négationniste ne peut être protégée par la liberté d’expression. »

Parlant de la liberté de réunion, Pr Touzé estime que chaque individu doit pouvoir exprimer librement ses opinions. « Sans liberté d’expression et de réunion, il n’y a pas de société démocratique. Ceci permet de nourrir le débat démocratique et consolider les assises d’une société démocratique », a-t-il souligné.

Des journalistes attentifs à la formation. (Ph: Dr)
Des journalistes attentifs à la formation. (Ph: Dr)



Il précise, toutefois, que cette liberté n’est pas absolue dans la mesure où elle s’inscrit dans une société démocratique. « Elle obéit à des règles. Que les personnes qui en usent comprennent qu’elles ont aussi des devoirs et des responsabilités. Qu’elles ne doivent pas user de cette liberté pour remettre en cause l’ordre établi en portant atteinte à l’ordre public ou à la sécurité publique », explique-t-il.

Et d’ajouter que la moralité est une donnée nationale qui est en rapport avec une société donnée. Autrement dit, la liberté d’expression est une réalité socialement construite qu’il convient d’en tenir compte.

Pour Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des Droits de l’homme, la liberté d’expression est un droit universel qui constitue un élément dans toute démocratie et exprimé par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 et contenue dans la Loi fondamentale du pays (articles 9, 10, 11, 20 et 21).

Selon elle, la Côte d’Ivoire a mis en place des instruments et des mécanismes pour favoriser la liberté d’expression : la loi sur la protection des défenseurs des Droits de l’homme adoptée en 2014 ; la loi portant régime juridique de la presse et la communication audiovisuelle, l’Anp, la Haca, la Caidp, le Cndh. Mais elle précise que l’expression de cette liberté est soumise à des limitations.

Namizata Sangaré a indiqué que son institution s’auto-saisit ou peut être saisie en cas de violations de Droits l’homme. « D’ailleurs, l’institution été saisie de 306 cas en cours de traitement », a-t-elle révélé.

Dr Jo Holden, directeur Afrique de l’ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, note que l’Allemagne a compris, après les deux guerres mondiales, que pour avoir une démocratie efficace, il faut des démocrates. C’est pourquoi depuis sa création, cette institution travaille pour la promotion des valeurs libérales et les Droits de l’homme.

Cette 6e session de formation prend fin ce samedi 29 octobre 2022.

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