Zo Yves Michel, fidèle lecteur du journal Fraternité Matin: ‘‘Mon aventure avec Fraternité Matin a commencé en 1968’’

Zo Yves Michel posant avec une partie de sa collection. (Ph: Dr)
Zo Yves Michel posant avec une partie de sa collection. (Ph: Dr)
Zo Yves Michel posant avec une partie de sa collection. (Ph: Dr)

Zo Yves Michel, fidèle lecteur du journal Fraternité Matin: ‘‘Mon aventure avec Fraternité Matin a commencé en 1968’’

Le 29/10/22 à 13:26
modifié 29/10/22 à 13:26
Enseignant à la retraite, il garde jalousement des dizaines de milliers d’exemplaires du journal à son domicile à Man.
Qu’est-ce qui vous inspire en Fraternité Matin ?

C’est le journal pro-gouvernemental qui dit tout ce qui est juste et vrai, sans parti pris. Voilà pourquoi je suis resté fidèle à ce journal. Concernant les autres journaux, je peux lire ceux du sport mais pour ce qui est de Fraternité Matin, je ne rate aucun numéro. Depuis quand êtes-vous lecteur de Fraternité Matin ?Mon aventure avec Fraternité Matin a commencé en 1968. J’étais en classe de CE2 à Abidjan. Mon papa achetait Fraternité Matin et je prenais plaisir à lire ce journal. Aujourd’hui, je cumule donc 54 ans de fidélité à Fraternité Matin. Mon domicile est une bibliothèque qui accueille un gros stock de Fraternité Matin que j’ai commencé à collectionner moi-même depuis le lycée à Bouaké, puis quand je suis rentré en fonction en 1978, j’ai accentué la collecte. Dans ma collection, vous trouverez des journaux qui datent de 1968 à 2022.

Connaissez-vous le nombre exact de journaux que vous avez collectionné jusqu’à ce jour ?

Je n’ai vraiment pas eu le temps de faire un inventaire. Mais comme vous le voyez, j’ai un très grand nombre de numéros de Fraternité Matin stockés ici à mon domicile. J’ai vendu d’autres en son temps. Mais le gros du stock est là. Je prends plaisir à les relire souvent pour voir l’évolution du journal. J’ai des journaux qui datent du temps d’Houphouët-Boigny, de Konan Bédié, de Guéi Robert, Gbagbo Laurent et de l’actuel Président Alassane Ouattara.

Votre stock est tellement important qu’on nous a dit que des gens viennent vous voir pour consulter vos archives ?

Effectivement, surtout la partie « Annonces légales ». Il y a des gens qui m’ont approché beaucoup de fois. Ils sont allés voir celui chez qui je m’approvisionne pour des dossiers, ils sont même allés à Abidjan chez des détaillants de journaux sans succès. Ils sont venus, ils m’ont posé leur problème, je leur ai remis le journal, ils ont fait la copie et ils m’ont ramené l’original. Je suis donc devenu un archiviste du journal. Je suis connu à Man pour être un lecteur fidèle de Fraternité Matin. Je ne rate aucun numéro. J’appelle le vendeur pour des réservations quand je suis en déplacement. Je les récupère à mon retour.

Quelle différence faites-vous entre l’ancien Fraternité Matin et celui d’aujourd’hui ?

Il y a beaucoup de changements. Avant, il y avait une période, je crois c’était mardi ou jeudi, il y avait une rubrique spécialement environnement. Un document spécial sur l’environnement et même sur l’éducation nationale. Il y avait des suppléments région, économie, société, agriculture, culture... On l’insérait dans le journal. Cela n’existe plus. Et puis les samedis, on nous parlait des anciennes gloires du football. C’était très intéressant. Cela nous donnait l’envie de lire. Quand je fais la comparaison aujourd’hui, vraiment, c’est plus politique qu’avant. C’est très politique.

Donc vous souhaitez le retour des suppléments ?

Exactement. Je souhaite que Fraternité Matin revienne à ces suppléments qui nous permettaient de connaître nos régions et les sujets ciblés sur l’environnement, l’économie etc. Je donne l’exemple d’un dossier réalisé à une époque sur la gloire du football ivoirien, Adjoukoua Gaston. C’était un beau voyage sportif qui nous a permis de mieux comprendre cette légende du football. Auparavant, quand il y avait le championnat national, le journal nous donnait tous les détails. C’était riche. Aujourd’hui hélas, il arrive parfois même qu’aucune page ne soit accordée au sport. C’est pareil avec les pages culture. Il n’y a pas que la politique, Fraternité Matin se doit d’aborder les questions liées au quotidien et à l’existence des populations. Comme cela se faisait d’ailleurs par le passé.

Avez-vous un souhait particulier à formuler ?

Je souhaite créer un club de lecteurs de Fraternité Matin. C’est ce à quoi je m’attèle depuis quelque temps. Je suis en train de ressortir les vieux journaux de mon placard pour les reclasser par année. Et puis les mettre à la disposition de ceux qui en auront besoin pour certains dossiers ou concours. Je lance un message au directeur de Fraternité Matin pour qu’il me donne l’occasion de le croiser afin qu’il sache que nous sommes de grands lecteurs de Fraternité Matin qui est la mémoire de la Côte d’Ivoire. J’ai été directeur d’école et conseiller pédagogique, du secteur pédagogique Mont-Glas, de l’Iepp Man-1. Ce secteur pédagogique fait partie aujourd’hui de l’Iepp Man Doyagouiné. Je suis à la retraite depuis juillet 2019. J’ai été fait Chevalier de l’ordre de l’Éducation nationale en 2015 à Yamoussoukro, par Mme Kandia Kamara Kamissoko. Je me consacre aujourd’hui à classer les archives de Fraternité Matin.

Entretien réalisé à Man


Le 29/10/22 à 13:26
modifié 29/10/22 à 13:26