Résilience face aux catastrophes : Les craintes des populations d’Afrique de l’ouest et du centre

Moins d’un tiers des familles en Afrique centrale et occidentale se sentent prêtes à faire face aux catastrophes à mesure que la menace du changement climatique ne cesse de croître.(Ph: DR)
Moins d’un tiers des familles en Afrique centrale et occidentale se sentent prêtes à faire face aux catastrophes à mesure que la menace du changement climatique ne cesse de croître.(Ph: DR)
Moins d’un tiers des familles en Afrique centrale et occidentale se sentent prêtes à faire face aux catastrophes à mesure que la menace du changement climatique ne cesse de croître.(Ph: DR)

Résilience face aux catastrophes : Les craintes des populations d’Afrique de l’ouest et du centre

Le 13/10/22 à 10:37
modifié 13/10/22 à 10:43
Selon un nouveau rapport d’une organisation caritative pour la sécurité mondiale, les pays d’Afrique centrale et occidentale sont parmi les moins bien notés en termes de résilience face aux catastrophes, soulignant des craintes que la plupart des familles ne soient pas en mesure de faire face à des événements climatiques.

Ainsi moins d’un tiers des familles en Afrique centrale et occidentale se sentent prêtes à faire face aux catastrophes à mesure que la menace du changement climatique ne cesse de croître.

L’information est donnée ce jeudi 13 Octobre 2022 par un communiqué de presse du World Risk Poll.

Selon le document, le rapport dénommé « un monde résilient ? Comprendre la vulnérabilité dans un climat changeant » a été mené par le World Risk Poll de la Lloyd's Register Foundation, mené par Gallup.

Les travaux présentent les données de plus de 125 000 personnes dans 121 pays et indique comment les citoyens évaluent la capacité des organisations locales, des infrastructures existantes et du gouvernement de leur pays à faire face à d'éventuelles catastrophes.

Pour la directrice du département Evidence and Insight de Lloyd's Register Foundation, Dr Sarah Cumbers, «de nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale luttent contre la pauvreté, la violence et l’instabilité généralisées. En combinaison avec des infrastructures plus faibles, ces facteurs signifient que les habitants de la région sont particulièrement vulnérables aux catastrophes, comme l’illustre le faible indice de résilience de la région ».

« Avec un score de 0,44, bien inférieur à la moyenne mondiale de 0,55, l’Afrique centrale et occidentale est la région du monde la moins bien classée selon l’indice de résilience du World Risk Poll. De 0 à 1, il est calculé à partir des scores dans quatre domaines : résilience personnelle, résilience des ménages, résilience communautaire et résilience de la société », peut-on lire dans le document.

Les données collectées en 2021

Le rapport a révélé que selon les données collectées en 2021, seuls 29 % des habitants en Afrique centrale et occidentale estiment que leurs familles sont prêtes à faire face à une catastrophe.

Ce résultat est l'un des cinq plus faibles pour l'ensemble des régions du monde Pourtant, plus d’un quart (26 %) des habitants de la région ont déclaré avoir subi une catastrophe au cours des cinq dernières années – les inondations étant la cause la plus fréquente, en particulier au Nigéria (75% des réponses de ceux ayant subi une catastrophe mentionne les inondations), au Gabon (73 %) et au Ghana (73 %) - environ deux fois plus que la moyenne mondiale, qui s’élève à 37 %.

Le sondage révèle également un manque considérable de confiance dans les gouvernements d’Afrique centrale et occidentale – l’une des deux seules régions où la majorité des personnes interrogées (56 %) déclarent que leur gouvernement ne se soucie 'pas du tout de leur sort. Dans certains pays, ce chiffre atteint même deux personnes sur trois : Le Sénégal, par exemple, affiche le pourcentage le plus élevé de personnes ayant le sentiment que leur gouvernement ne se soucie pas du tout de leur sort (67 %), suivi de près par le Nigéria (64 %) et le Gabon (63 %).

Pénuries et des difficultés d’accès aux ressources vitales

Cependant, les données montrent également à quel point les populations d’Afrique centrale et occidentale ont souffert des catastrophes. Dans tous les pays de la région, la majorité de la population a signalé des pénuries et des difficultés d’accès aux ressources vitales.

Au cours de l’année précédant le sondage, au moins trois personnes sur quatre sont restées sans électricité pendant plus d’une journée au Nigeria (93 %), au Cameroun (86 %), au Gabon (84 %), au Togo (80 %), au Ghana (76 %), en Côte d’Ivoire (76 %) et au Congo (75 %).

Des problèmes similaires d’accès à l’eau potable ont également été relevés, une majorité de la population s’étant retrouvée dans l’incapacité d'en bénéficier pendant plus d’une journée dans tous les pays à l’exception du Mali (35 %), du Nigéria (46 %) et du Ghana (36 %), tandis que le Gabon occupe connait le taux le plus important (85 %).

Les données révèlent également un manque de confiance dans l’infrastructure déjà limitée de la région.

Seulement environ un tiers (35 %) des personnes interrogées en Afrique centrale et occidentale estiment que leur gouvernement national est bien préparé pour faire face à une catastrophe, un résultat qui chute à 27 % lorsque la question porte sur le gouvernement local. Parallèlement, moins d’un tiers (31 %) ont confiance dans la capacité de leurs hôpitaux à faire face à ce genre de situation.

Fort sentiment de soutien communautaire

Le sondage indique que toute la région connaît néanmoins, un fort sentiment de soutien communautaire qui peut aider les gens à faire face à une crise, en l’absence de soutien gouvernemental.

Les répondants au sondage d’Afrique centrale et occidentale étaient parmi les plus susceptibles d’aider un inconnu dans le besoin sept personnes sur dix (70 %) ont déclaré l’avoir fait au cours du mois précédent.

La proportion de personnes qui sentaient que leurs voisins se soucient « beaucoup » d’eux et de leur bien-être a également dépassé la moyenne mondiale (23 %) dans tous les pays de la région, à l’exception du Gabon (13 %) et du Congo (20 %).

Ce sentiment est particulièrement fort au Mali où 57 % des personnes interrogées ont senti que leurs voisins se souciaient beaucoup d’eux et de leur bien-être, mais aussi en Guinée (56 %) et en Sierra Leone (51 %).



Le 13/10/22 à 10:37
modifié 13/10/22 à 10:43