Coopération sécuritaire Afrique-Europe: Les députés des commissions sécurité s’engagent à se mettre au premier plan

Démarré avec une poignée de députés, le Repam-Cds compte aujourd’hui des délégués de plus de 20 parlements d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et de l’Union africaine. (Ph: Dr)
Démarré avec une poignée de députés, le Repam-Cds compte aujourd’hui des délégués de plus de 20 parlements d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et de l’Union africaine. (Ph: Dr)
Démarré avec une poignée de députés, le Repam-Cds compte aujourd’hui des délégués de plus de 20 parlements d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et de l’Union africaine. (Ph: Dr)

Coopération sécuritaire Afrique-Europe: Les députés des commissions sécurité s’engagent à se mettre au premier plan

Le 08/10/22 à 12:18
modifié 08/10/22 à 12:18
Dans un environnement sécuritaire en pleine mutation, il faut réfléchir à un paradigme novateur pouvant faire des États africains des acteurs en première ligne dans les négociations dans le cadre de leur coopération avec l’Europe.

Les députés membres du Réseau des parlementaires des Commissions défense et sécurité (Repam-Cds) y pensent à Kinshasa où sont réunis plus de 20 pays du continent, à l’occasion de la 6e Conférence du Repam-Cds. Organe mis sur pied grâce à l’appui de la Konrad-Adenauer-Stiftung.

Lors de la cérémonie inaugurale de ces assises présidées par Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, hier, au Pullman hôtel de Kinshasa, les membres de ce réseau et même les Sénateurs ont été invités à se mettre au premier plan dans le processus de collaboration sécuritaire entre leur pays et les pays européens et, au-delà, entre les deux continents.

A la tribune de cette assemblée à laquelle participaient de nombreux intellectuels, le président de l’Assemblée nationale de la Rdc a souhaité que ceux-ci regardent de près cette question à l’heure des nouvelles rivalités géopolitiques. Il leur a demandé de s’interroger sur la stratégie pour améliorer la coopération et la collaboration avec l’Occident.

Au moment où la sécurité internationale est mise à rude épreuve mais également où des pays voisins d’Afrique tels que son pays est attaqué depuis deux décennies par plusieurs groupes armées, il salue le choix du thème: « Le dialogue sécuritaire Afrique-Europe à l’ère d’une nouvelle rivalité géopolitique : comment améliorer concrètement la coopération ». Il le trouve à la fois évocateur et interpellateur en ce sens que les différents sujets évoqués seront d’une pertinence incontestable.

Toutefois, pour le président de l’Assemblée nationale de la Rdc, « le dialogue sécuritaire en Afrique devrait être orienté vers le continent lui-même avant de l’être avec l’Europe ». Parce que plusieurs situations entre des pays africains sur le plan sécuritaire, notamment entre son pays et le Rwanda voisin, la Côte d’Ivoire et le Mali, etc., justifient cette position.

C’est pourquoi il pense que « si la sécurité a une dimension invisible, c’est que l’Afrique est en train de se poignarder elle-même au vu des agressions que font subir des pays par leurs frères qui font le choix de se comporter en ennemis ».

Cette attitude d’atteinte aux fondements des pays frères, causant de nombreux décès, n’honore pas l’Afrique, car ces actes restent dans la mémoire collective des différents pays africains. « A cette allure, les mérites du panafricanisme vantés par Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba et autres sont loin de devenir une réalité », précise-t-il.

C’est pour cette raison qu’il exhorte les parlementaires et experts à aborder toutes ces questions dans leurs différentes thématiques afin de déboucher sur des conclusions solides et intemporelles pour le bonheur des générations d’aujourd’hui et futures. C’était aussi le moment pour le président d’honneur du Repam-Cds, Yéo Fozié, de soutenir cet appel pour la paix et la stabilité, gage du développement.

Pour lui, le député et le Sénateur qui sont les mandants des populations se doivent d’être en première ligne pour ce combat qui a poussé à la création de ce réseau afin de mutualiser et fusionner les expériences respectives pour permettre à l’Afrique d’aller lentement et sûrement vers un nivellement de tous les combats de l’insécurité.

Pour y parvenir évidemment, il faut penser autrement les clauses de partenariats qui ont toujours existé, sur le plan sécuritaire, entre les États africains et ceux de l’Europe. Voilà pourquoi Bertin Mubonzi, président de la Commission défense et sécurité de la Rdc, souhaite que les réflexions soient poussées dans ce sens afin d’arriver, de façon concrète, à une coopération sécuritaire Afrique-Europe nouvelle.

Pour sa part, la première réponse concrète de cette démarche se trouve dans le dialogue sincère qui impose à tous un nouveau langage, de nouvelles conduites, de nouveaux mécanismes, sans faux-fuyants. « Je voudrais rassurer ceux qui nous ont donné mandat d’être leur porte-voix que leur sécurité pour une Afrique stable nous tient à cœur et nous nous employons à trouver des solutions à ces questions d’extrême importance », assure-t-il.

Tout en promettant de toujours accompagner le réseau de parlementaires dans leur dynamique, Colonel Roland Stein, Représentant résident de la Konrad-Adenauer-Stiftung (Kas), a salué le vaste creuset de réflexions que représente le Repam-Cds. Parce que la politique de sécurité est l’un des sujets les plus préoccupants sur le continent africain. Et qui tient à cœur la Kas, à travers ses programmes de dialogue de politique sécuritaire basés à Abidjan en Côte d’Ivoire et à Kampala en Ouganda.

Dans un monde globalisé et multipolaire où les paramètres géopolitiques évoluent rapidement, précise-t-il, les gouvernements africains sont confrontés à des risques sécuritaires importants, notamment, les coups d’État, le djihadisme transnational, le crime organisé, les milices irrégulières et autres. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il soutient que l’approche occidentale classique de l’aide au développement est aujourd’hui critiquée pour ses résultats insuffisants.

« La nouvelle stratégie Global Gateway de l’Union européenne, si l’on en croit les communiqués de presse publiés à l’issue du sommet Ue-Ua de février 2022, ne semble pas faire l’unanimité du côté africain, dont la priorité est axée sur l’industrialisation du continent et la création massive d’emplois pour les millions de travailleurs peu qualifiés », rappelle-t-il. Avant de proposer que l’Afrique ait désormais son mot à dire dans l’attribution de nouveaux projets pour optimiser les choses.

ENVOYE SPECIAL A KINSHASA


Le 08/10/22 à 12:18
modifié 08/10/22 à 12:18