Restauration du couvert forestier/Bas-Sassandra: Laurent Tchagba met les structures sous tutelle en mission

Le ministre Laurent Tchagba (au centre ) a eu une séance de travail fructueuse avec ses collaborateurs. (Ph: Jean Bavane)
Le ministre Laurent Tchagba (au centre ) a eu une séance de travail fructueuse avec ses collaborateurs. (Ph: Jean Bavane)
Le ministre Laurent Tchagba (au centre ) a eu une séance de travail fructueuse avec ses collaborateurs. (Ph: Jean Bavane)

Restauration du couvert forestier/Bas-Sassandra: Laurent Tchagba met les structures sous tutelle en mission

Le 02/08/22 à 09:35
modifié 02/08/22 à 09:35
La Côte d’Ivoire a perdu de 1900 à 2022, plus de 13 millions d’hectares de forêts. C’est-à-dire de 16 millions d’hectares en 1900, il ne reste que 2,97 millions d’hectares de forêts en 2022, soit 9,2% du territoire national. Cette situation est inquiétante et interpelle plus d’un. C’est pourquoi le gouvernement, à travers le ministère des Eaux et Forêts, redouble d’effort pour restaurer le couvert forestier ivoirien.

Dans ce cadre, après Abidjan, Korhogo et Man, le détenteur du portefeuille des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, appelé ‘’général terrain’’ était à San Pedro, du 28 au 30 juillet, pour une visite de travail avec les structures sous tutelle et directions déconcentrées de son ministère exerçant dans le district autonome du Bas-Sassandra.

L’objectif de cette mission est de s’imprégner des réalités de terrain de ces cadres et agents des directions de San Pedro, Soubré et Gagnoa et leur partager sa vision. Celle de faire en sorte que les forêts passent de 2,97 millions d’hectares en 2022, à 6 millions à l’horizon 2030.

Et cela demande du travail. C’est pourquoi, il veut faire de cette vision l’objet d’un plan d’action prioritaire qui sera élaboré par son cabinet et mis en œuvre par ces cadres et agents des eaux et forêts. En un mot, il s’agira d’un reboisement qui fera l’objet de programme par objectif avec un suivi-évaluation périodique et méthodique.

Laurent Tchagba a décliné cet objectif aux directions régionales de San Pedro, du Gôh, de la Nawa et aux centres de gestion de la Sodefor de San Pedro et de Gagnoa à l’occasion d’une rencontre à l’hôtel Sophia de San Pedro, le vendredi 29 juillet. En présence de Légré Philippe, ministre-gouverneur du district autonome du Bas-Sassandra qui assurait le parrainage de ladite rencontre.

« Nous sommes réunis, ce jour, pour faire le bilan à mi-parcours de vos activités afin qu’au terme de ces assises, de nouvelles orientations soient données. Ce, en vue de relever les grands défis qui nous attendent », a exposé le ministre des Eaux et Forêts.

Le binôme eaux et forêts en danger

Le ministre a soutenu que le binôme eaux et forêts est en danger. Cela s’explique par la forte pression exercée sur la forêt, occasionnée par la croissance démographique, l’urbanisation accélérée et incontrôlée, la création de zones industrielles, les exploitations agricoles, l’orpaillage clandestin et les feux de brousse. Ajoutant que les ressources en eaux sont également menacées par les activités anthropiques. Cette dégradation des ressources naturelles, a-t-il fait remarquer, a un impact indéniable sur le changement climatique.

Face à cette réalité, il a fait savoir que tous ont la responsabilité d’une part de restaurer le couvert forestier national en le faisant passer d’environ 3 millions d’hectares de forêts à 6 millions d’hectares à l’horizon 2030, et d’autre part de sécuriser durablement les ressources en eau en quantité et en qualité pour garantir sa disponibilité pour tous les usages. Telle est la vision du Chef de l’État en matière de gestion durable des ressources en eau et de restauration du couvert forestier.

Un souci donc pour lui, de mobiliser ses collaborateurs et populations autour de cette vision. « Nous devons travailler dans la cohésion, le rassemblement afin que nous puissions préserver les ressources naturelles de la Côte d’Ivoire. Nous devons encourager l’ensemble des populations à faire du développement forestier en général et du reboisement en particulier, des activités habituelles. Tout le monde doit être sensibilisé à l’importance de l’action écocitoyenne car la forêt doit être réhabilitée. C’est pourquoi, le reboisement fera l’objet de programmation par objectif avec un suivi-évaluation périodique et méthodique », a-t-il insisté.

Légré Philippe, tout en se félicitant de l’initiative du ministre des Eaux et Forêts, a présenté le potentiel en matière de ressources naturelles de son district autonome, notamment les forêts, la faune et les ressources en eau. En insistant sur la dégradation avancée de la forêt par les activités humaines. C’est pourquoi, il a rassuré son hôte, Laurent Tchagba, de sa disponibilité à l’accompagner dans cette mission.

Le lac de San Pedro bientôt restauré

Laurent Tchagba, dans son périple, a visité le lac de San Pedro. Selon le ministre, ce cours d’eau constitue la ressource en eau et doit faire l’objet de restauration dans les mois à venir. « Il faut que ce lac soit restitué, réhabilité pour permettre à la ressource en eau de San Pedro d’être maîtrisée et prévenir les difficultés de demain », a-t-il annoncé.

Il a indiqué qu’un plan d’aménagement sera fait. Et la mise en œuvre de ce plan va restituer complètement le lac et prendre des dispositions pour que les berges respectent la loi selon laquelle de part et d’autre d’une rivière, 25 m doivent être réservés pour des servitudes.

« Du fait que des dispositions ne sont pas encore prises, des personnes font des lotissements et remblaient le lac. Pourtant, cela est dangereux. Nous allons prendre des dispositions pour que cela soit géré pour ne pas que ce genre de situation porte préjudice à la vie des populations », a-t-il promis.

Trois axes pour atteindre l’objectif de 6 millions d’hectares de forêts

en 8 ansAu terme des échanges avec les différentes représentations de son département ministériel dans le Bas-Sassandra, Laurent Tchagba a reconnu qu’un travail a été fait concernant la forêt. Mais les deux autres axes notamment les ressources en eau et les ressources fauniques ont été négligés. Il les a donc encouragés à travailler sur les trois axes, à savoir l’eau, la forêt et la faune.

Selon lui, tous sont très importants afin de relever les nombreux défis qui attendent le ministère dont le plus urgent est d’atteindre 6 millions d’hectares de forêts en 8 ans.

Il a ensuite partagé sa vision et donné quelques orientations en vue de relever les défis de la sécurisation des ressources en eau, de la protection de la faune et de la restauration du couvert forestier.

Laurent Tchagba a surtout insisté sur la nouvelle gouvernance du ministère qui prend les trois axes en compte en mettant l’accent sur le reboisement par objectif. Cette nouvelle gouvernance voudrait que le reboisement se fasse par objectif avec un suivi-évaluation méthodique et périodique.

Ainsi chaque année, un nouveau plan d’action sera défini en tenant compte des zones à reboiser qui seront identifiées par les directeurs régionaux, des délais d’exécution du reboisement et du nombre de plants nécessaires.

Pour ce faire, il a rassuré ses collaborateurs que les moyens nécessaires pour réaliser ces activités seront mis à leur disposition et feront l’objet chaque 6 mois, de suivi-évaluation.

Envoyé spécial à San Pedro


Le 02/08/22 à 09:35
modifié 02/08/22 à 09:35