Rugby féminin/Andréa Dirabou Kouassi (capitaine du XV ivoire): "J'ai envie de rêver, faire du rugby le 2e sport en Côte d'Ivoire"

Andréa Dirabou Kouassi évolue avec Lille Métropole rugby club Villeneuvois en première division française. (Ph: Dr)
Andréa Dirabou Kouassi évolue avec Lille Métropole rugby club Villeneuvois en première division française. (Ph: Dr)
Andréa Dirabou Kouassi évolue avec Lille Métropole rugby club Villeneuvois en première division française. (Ph: Dr)

Rugby féminin/Andréa Dirabou Kouassi (capitaine du XV ivoire): "J'ai envie de rêver, faire du rugby le 2e sport en Côte d'Ivoire"

Le 28/07/22 à 19:54
modifié 28/07/22 à 23:41
Dans quel contexte s’inscrit la première édition de « Toutes au rugby »?
« Toutes au rugby » que j’organise aujourd’hui, c’est d’abord une sensibilisation à l'intention des femmes, qui évoque les possibilités qu’elles peuvent avoir dans la vie. Je ne veux pas que mes sœurs africaines et particulièrement les Ivoiriennes se restreignent à des activités comme la cuisine et autres, qu’elles se disent qu’il y a un ou deux secteurs d’activités pour les femmes. Je veux qu’elles s’ouvrent à d’autres possibilités. Il s'agit entre autres de leur permettre de découvrir le rugby, c’est ma façon à moi de les inciter à aller dans des endroits où on ne les attend pas forcément. Aujourd’hui, c’est le rugby, mais demain cela peut être autre chose. Je profite ensuite de cette activité pour faire une sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Je n’ai certes pas subi cela, mais je suis très sensible à la femme et à son émancipation. Il faut qu’on gagne notre place. Il faut qu’on soit confiante.

Quelles sont les activités qui ont meublé cette journée dédiée au rugby féminin ?
Nous avons fait des activités pour mettre en avant les valeurs du rugby. Ces valeurs sont la confiance, la cohésion, la communication, la solidarité et l'entraide. Nous les avons expérimentées à travers des jeux tels que la passe à 10, des matches de rugby...

Avez-vous eu des difficultés dans la pratique de ces jeux avec les femmes ?
J’avoue qu’au début, j’avais des appréhensions puisque quand on parle de rugby, les femmes sont hésitantes. Mais j’ai été agréablement surprise de les voir très actives. Elles se sont montrées très déterminantes dès la première action. Cela veut dire qu’elles sont assez libérées et qu’il leur suffisait d’avoir l’accessibilité à ce sport pour s’épanouir.

Qu’est-ce-que vous retenez en définitive après cette journée ?

Je suis très fière d’avoir réussi à initier cette journée. Je suis aussi contente de ce que j’ai observé, c’est très intéressant de voir aussi que les barrières viennent finalement de l’extérieure et moi-même je m’étais mis des barrières par rapport aux femmes. Ce que je constate au terme de cette journée, c’est qu'à partir du moment où on permet aux femmes d'accéder à certaines choses, elles y vont sans se poser des questions. Cela me donne envie de faire beaucoup plus. Pourquoi ne pas rêver ? Faire du rugby le deuxième sport en Côte d’Ivoire. On a connu de belles heures de rugby en Côte d'Ivoire, il y a longtemps, il faut ressusciter cela. J’ai envie de rêver... On pourrait retrouver des gens dans les rues en train de jouer au football et à côté, d’autres en train de jouer au rugby.


Le 28/07/22 à 19:54
modifié 28/07/22 à 23:41