14e édition Us-Africa Business Summit: Les États-Unis et l’Afrique tracent les sillons d’une coopération économique rénovée

Le Sommet a enregistré la participation notamment d'une délégation americaine, des ministres africains, des décideurs et du secteur privé américain et africain. (Ph: Dr)
Le Sommet a enregistré la participation notamment d'une délégation americaine, des ministres africains, des décideurs et du secteur privé américain et africain. (Ph: Dr)
Le Sommet a enregistré la participation notamment d'une délégation americaine, des ministres africains, des décideurs et du secteur privé américain et africain. (Ph: Dr)

14e édition Us-Africa Business Summit: Les États-Unis et l’Afrique tracent les sillons d’une coopération économique rénovée

Le 21/07/22 à 12:53
modifié 21/07/22 à 12:53
Le sommet des affaires entre les États-Unis et l’Afrique s’est ouvert le mercredi 20 juillet 2022, à Marrakech, au Maroc.
Des décideurs de gouvernements, acteurs des secteurs privés africains et américains sont depuis hier, en conclave à Marrakech au Maroc, à l’occasion de la 14e édition de l’Us-Africa Business Summit.

Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et organisé par le « Corporate Council on Africa » (Cca), autour du thème « Construire ensemble l’avenir », ce sommet se veut un cadre d’échanges entre les parties prenantes pour construire des liens commerciaux, d’investissements et de commerce plus forts entre les États-Unis et l’Afrique.

D’ailleurs, le ton en a été donné par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Marocains résidant à l’étranger, qui a appelé à des partenariats concrets, gagnants-gagnants sur de long terme avec les États-Unis. Mieux, de nouvelles pistes palpables pour une coopération économique, rénovée entre l’Afrique et le pays de l’Oncle Sam. Surtout dans un contexte mondial marqué par la sortie progressive des pays et entreprises de l’impact de la crise sanitaire de la Covid- 19 et confrontés, depuis bientôt quatre mois, aux effets du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

L’un dans l’autre, ces facteurs ont considérablement affecté le commerce mondial et les modèles d’investissement et autres échanges entre les États-Unis et leurs partenaires, notamment africains. Nasser Bourita s’est dit convaincu que les relations afro-américaines peuvent apporter une contribution qualitative à l’essor commun du continent africain.

Le ministre de Sa Majesté Mohammed VI estime qu’il est temps pour le continent africain de jouer intégralement sa place à l’international. « Nous devons travailler à un commerce économique africain qui se penche sur la question de la construction d’une économie internationale, d’un leadership mondial et de la création de chaînes de valeur, un système qui, dans son pouvoir d’intégration, est une bonne opportunité et donne la priorité à l’industrialisation », a souhaité Nasser Bourita.

Pour y arriver, reconnaît-il, il faut des réformes économiques nécessaires pour créer un climat approprié et la mobilisation des partenaires internationaux pour l’Afrique afin d’accompagner les programmes de développement mis en place par les pays du continent. C’est pourquoi, il a salué la tenue de ce sommet qui montre la détermination des États-Unis à renforcer leur coopération avec l’Afrique.

Au passage, Nasser Bourita a souligné que l’organisation de cet événement en terre marocaine est un symbole fort pour son pays ; le seul du continent à avoir conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis, en tant que hub pour l’Afrique et partenaire économique de référence pour la plus grande puissance économique du monde. Grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a-t-il poursuivi, le Royaume bénéficie de la confiance et de la crédibilité tant en Afrique que dans le reste du monde.

« Le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est fier de son appartenance à son continent et croit en l’avenir ».

L’engagement des États-Unis

Dans une visioconférence, Kamala Harris, vice-Présidente des États-Unis, a réaffirmé la détermination de son pays à travailler avec le continent africain. « Je crois en la capacité de nos intérêts mutuels ; nous allons travailler ensemble », a-t-elle confié. Et d’ajouter que c’est maintenant qu’il faut passer à l’action pour relever les défis comme la sécurité alimentaire sur le continent.

Déjà engagés pour l’Afrique, elle a souligné que les États-Unis y ont fait d’importants investissements dans l’optique de créer des emplois, des infrastructures durables et viables pour faire avancer l’économie africaine.

Hon. Alice Albright, présidente directrice générale du Millennium challenge corporation (Mcc), ne dira pas le contraire quand elle rassure : « Les États-Unis veulent renforcer leur coopération pour une croissance durable de l’Afrique à travers des accords bilatéraux ».

La présidente du Millennium challenge corporation (Mcc) a indiqué que ce Sommet des Affaires se veut une occasion idoine pour établir de nouveaux partenariats, explorer de nouvelles opportunités et collaborer davantage avec les partenaires africains. « Il démontre l’engagement durable des États-Unis envers ses partenaires africains, a-t-elle laissé entendre.

En effet, l’initiative Prosper Africa est un exemple palpable de la coopération États-Unis/Afrique. Elle a permis, depuis 2019, de conclure 800 accords d’une valeur globale de 50 milliards de dollars entre le pays de l’Oncle Sam et des pays africains dans les domaines du commerce et de l’investissement.

L’optimisme de la Bad

Le continent africain bénéficie d’un énorme potentiel commercial qui, malheureusement, reste sous-estimé. Selon les statistiques du patronat marocain, un citoyen sur quatre dans le monde sera Africain d’ici 2050 ; représentant une force d’achat de 2,5 milliards de consommateurs. La moitié de cette population aura moins de 25 ans et sera très bien connectée.

En effet, le continent dispose également d’une grande quantité de ressources naturelles et minières avec un important potentiel de transformation locale.

Ces atouts font de l’Afrique non seulement un continent très compétitif mais aussi d’avenir, surtout si l’on considère la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui donne immédiatement accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs.

Au regard de tous ces enjeux, Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (Bad), s’est dit positif quant aux opportunités d’investissement en Afrique. Il a appelé les États-Unis à investir en Afrique.

« Le rendement sera important sur les années à venir. Le moment est venu pour vous d’engager des dépenses colossales en Afrique. Il est temps d’y investir », a-t-il insisté. Et d’ajouter : « L’Afrique est un continent solide; la Bad a engagé 44 milliards de dollars depuis 6 ans en Afrique ; précisément dans les secteurs de l’eau, la santé et de l’assainissement ».

Pour conclure, il a indiqué que l’Afrique est disposée à collaborer avec les États-Unis. « Les États-Unis sont prêts, l’Afrique est prête ».

Envoyée spéciale à Marrakech


Le 21/07/22 à 12:53
modifié 21/07/22 à 12:53