Bonne gouvernance : L’Allemagne et la Suisse veulent appuyer la Côte d’Ivoire

Bonne gouvernance : L’Allemagne et la Suisse veulent appuyer la Côte d’Ivoire

Le 19/07/22 à 17:28
modifié 19/07/22 à 17:28
La Fondation Friedrich Naumann (Fondation politique allemande) a lancé, en collaboration avec l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire, un Projet d’appui à la bonne gouvernance par le contrôle citoyen (Pagoc). C’était le 15 juillet 2022, au siège de ladite fondation à Abidjan-Cocody.

Epiphane Zoro Bi Ballo, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption, qui a présidé cette cérémonie, a félicité la fondation et ses partenaires pour ce qu’ils font pour la Côte d’Ivoire. Avant d’indiquer que la bonne gouvernance est une priorité du Président ivoirien qui a initié, depuis 2012, des réformes afin de mettre le pays sur les rails. Car, a-t-il dit, « en matière de bonne gouvernance, la Côte d’Ivoire n’est pas un bon élève, selon les rapports de Transparency international ».

Marton Köver, représentant de l’Ambassade de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, s’est félicité de ce projet, fruit de la coopération Allemagne-Suisse. Selon lui, « la bonne gouvernance est le pilier de tout Etat qui aspire au développement. Les membres du gouvernement et l’administration publique sont les premiers acteurs impliqués dans le contrôle public, mais aussi cela nécessite la participation de tous les citoyens. C’est l’un des axes de la coopération de l’Allemagne et l’Afrique ».

« La corruption est un frein au développement. Elle empêche l’accès équitable des populations au service public. Elle nourrit l’injustice et détruit lentement l’Etat de droit. Cela fait fuir les investisseurs. Mais, s’il y a corruption, c’est qu’il y a des demandeurs de corruption et c’est toute cette chaîne qu’il faut briser. Ce projet est un petit pas qui s’inscrit dans une dynamique d’ensemble initiée par le gouvernement ivoirien en vue de promouvoir la bonne gouvernance », a affirmé Anne Lugon-Moulin, Ambassadrice de la Confédération suisse en Côte d’Ivoire.

Au cours de la conférence qu’il a animée sur le thème : « Quel rôle des citoyens dans la bonne gestion des affaires publiques ? », le Magistrat Ya Camille a indiqué que le « droit du citoyen d’exiger des comptes à ceux qui gouvernent est une exigence de la politique publique. Loin d’éclabousser le pouvoir, le rôle de vigile et d’alerte est d’aider le gouvernement dans la gestion de la chose publique ». Avant d’ajouter que cela suppose une éducation du citoyen, la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel qui protège les lanceurs d’alerte.

Pour Magloire N’Déhi, chef de bureau de la Fondation Friedrich Naumann Abidjan, ce qui a fait la particularité de l’Allemagne, après la 2e guerre mondiale, c’est le renforcement de la participation citoyenne.

« Les Allemands ont compris qu’aucune démocratie ne peut fonctionner sans la participation citoyenne. Or, il n’y a pas de participation sans éducation citoyenne. Ce projet vise donc à répondre à cette préoccupation en s’inspirant du modèle allemand », a-t-il soutenu.

Le projet Pagoc consiste à une campagne digitale (vidéos, capsules), la mise en place d’un réseau de citoyens outillés pour des contrôles de la politique publique sur une période donnée (6 mois pour la phase pilote) à l’issue de laquelle ces lanceurs d’alerte seront amenés à produire des rapports alternatifs qui peuvent faire débat afin d’inscrire la bonne gouvernance dans le quotidien des Ivoiriens.

Info : une correspondance particulière


Le 19/07/22 à 17:28
modifié 19/07/22 à 17:28