Il y a urgence. Le changement climatique met en péril la survie de l'humanité. Il menace plus de deux milliards de personnes dans le monde. À l’initiative de l’Association internationale des maires francophones (Aimf), la Cop des villes, un sommet international sur le climat, s’est ouvert hier vendredi 1er juillet, à Abidjan. Un moment fort pour relever les défis posés par la métropolisation, la préservation de la forêt et de la biodiversité. Cette rencontre d’Abidjan a mis en lumière le lien ville-État. Procédant à l’ouverture des travaux, le vice-Président de la République a plaidé auprès de la centaine de maires, de ministres-gouverneurs de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) l'adoption d'une position commune et forte. « La rencontre d’Abidjan est pour vous l’occasion d’adopter une position commune et forte pour faire attendre la voix des villes dans toutes les négociations et discussions au cours de la Cop 27. Il vous faut apporter des propositions nouvelles aux générations actuelles et futures », a exhorté le vice-Président de la République. Non sans manquer de dire que ce challenge est possible au regard de la forte mobilisation des participants à cette conférence des parties. Rappelant à l’Aimf que la COP 27, une conférence internationale de l’organisation des Nations unies, devrait se tenir du 7 au 18 novembre 2022 à Charm-el-Cheick au bord de la mer rouge en Égypte. Les participants doivent faire des propositions concrètes afin de les soumettre à la Cop 27. C’est pourquoi Tiémoko Koné s’est réjoui de l’initiative d’Abidjan qui vise à faire converger les efforts des gestionnaires des cités. En leur qualité d’élus locaux, ils sont concernés par la lutte contre le réchauffement climatique. Puisque les villes du monde sont responsables de près de 70% des émissions de gaz à effet de serre (Ges). La Cop des villes, pour rappel, est organisée par l’Association internationale des maires francophones (Aimf) sur le thème « Agir avec les villes pour le climat », une initiative essentielle pour faire entendre la voix des gouvernements locaux d’Afrique dans la riposte mondiale à la crise.

Une Cop des villes pour agir

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a remercié le ministre-gouverneur d'avoir organisé cette conférence. Car, dira-t-elle, le changement climatique met en péril l’avenir de l'humanité. « Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe. Nous subissons les effets climatiques (...) Nous avons le devoir d'agir pour faire changer les choses (...) une Cop des villes pour agir. Nous voulons que les investissements soient orientés vers l'Afrique pour faire face à ces défis. Le défi du siècle, c'est le défi climatique. Cette Cop des villes réunit les jeunes, les scientifiques, les gouvernants et les collectivités territoriales (...) Nous voulons empêcher le réchauffement climatique», a-t-elle souhaité. En apportant son soutien au gouvernement ivoirien qui fait face aux inondations à la suite de fortes pluies dans le District d’Abidjan, ces dernières semaines.

Les propositions du ministre-gouverneur d’Abidjan

Pour sa part, le ministre-gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, a appelé à prendre des mesures pour protéger les populations. Il a indiqué des pistes de réflexion portant sur les périodes des pluies qui ne sont plus respectées. Il a proposé aux gestionnaires des villes de se doter d’un plan climat comme l’a fait Abidjan avec le C40. Aussi, a-t-il proposé aux élus locaux d’utiliser l’économie circulaire qui consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Le ministre-gouverneur a aussi préconisé que le financement des infrastructures urbaines s’appuie sur des durées de remboursement à long terme et avec des taux d’intérêt consensuel. Enfin, il a proposé une mutualisation des actions pour lutter contre le réchauffement climatique. La Cop des Villes qui s’achève aujourd’hui a été un moment privilégié pour penser de manière décisive l’articulation à l’échelle locale des stratégies mondiales et nationales de gestion du changement climatique. La rencontre d’Abidjan a été donc l’occasion de construire les alliances et les coopérations décentralisées entre gouvernements locaux, société civile, financiers du développement, acteurs de l’innovation et entreprises privées pour œuvrer en faveur d’une prise en charge concertée de l’urgence climatique.