Bâtir une économie résiliente en Afrique: "La Zlecaf constitue l'un des principaux outils", estime le Président Al-Sissi

Le Président de la République arabe d'Egypte
Le Président de la République arabe d'Egypte
Le Président de la République arabe d'Egypte

Bâtir une économie résiliente en Afrique: "La Zlecaf constitue l'un des principaux outils", estime le Président Al-Sissi

Le 16/06/22 à 19:55
modifié 16/06/22 à 19:55
Le Président de la République arabe d’Egypte, Abdel Fattah al-Sissi a pris part, ce jeudi 16 juin 2022, au deuxième jour, aux Assemblées annuelles d’Afreximbank qui se tiennent au Caire en Egypte.

Après avoir écouté les experts qui ont abordé les défis et les aspirations des peuples d’Afrique, relativement à la relance dans la période post covid-19 et à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) avec la participation de la jeunesse, le Président Al-Sissi a affirmé : « Si vous voulez changer le continent et en faire un continent qui réponde aux aspirations de la jeunesse, il faut mettre l’accent sur les infrastructures ».

Reconnaître le rôle des jeunes Africains dans le déploiement de la Zlecaf

Selon le Président Al Sissi, l’Afreximbank et la Banque centrale d'Égypte ont choisi un thème qui tient compte du développement économique potentiellement le plus transformateur de l'histoire postcoloniale de notre continent, la Zlecaf. Le thème général, pour les Assemblées annuelles de cette année « Réaliser le potentiel de la Zlecaf dans l'ère post-Covid-19 - tirer parti du pouvoir de la jeunesse", reconnaît le rôle concret que les jeunes Africains peuvent jouer dans le déploiement de la Zlecaf comme l'un des principaux outils pour créer une économie résiliente en Afrique, a dit le Président Al Sissi.
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Les jeunes sont particulièrement vulnérables aux fluctuations de l'économie, lors d'une pandémie ainsi que par l'impact à long terme qu'elle aura sur l'économie, a fait remarquer le Président de la République arabe d’Egypte. Egalement, dira-t-il, compte tenu des changements démographiques massifs - le dividende de la jeunesse - qui se produisent sur le continent, avec environ 170 millions de personnes rejoignant la main-d'œuvre du continent au cours des cinq prochaines années. A l’en croire, la jeunesse africaine est confrontée à des défis majeurs qui affectent considérablement leurs moyens de subsistance actuels et futurs.

Afreximbank-Photo de famille
Afreximbank-Photo de famille



Le Professeur Benedict Oramah, Président du Conseil d'Administration de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a affirmé être d’avis que la jeunesse sera la force catalytique de la réalisation de l'agenda continental. « Ce n'est pas un hasard si, au plus fort de chaque révolution industrielle, les jeunes constituaient la plus grande proportion de la population active », a-t-il fait remarquer.

Doter l'Afrique de bonnes infrastructures

Selon le Président de la République arabe d’Egypte, le véritable problème dont souffre l’Afrique réside dans son manque d’infrastructures. Le premier défi a relevé en Afrique, a-t-il insisté, sera de se doter de bonnes infrastructures. « Comment peut-on réaliser les rêves de nos jeunes alors qu’on ne peut pas relier facilement en Afrique un pays à un autre », s’est-il interrogé. Le second défi qu’il faudra relever, dira le Président Abdel Fattah al-Sissi, est la stabilité et la paix. Pour lui, tout « changement adéquat » pour les pays africains a besoin de paix et de stabilité. Soulignant ainsi l’importance de la stabilité, il a indiqué qu’à cette allure Afreximbank pourrait contribuer à hauteur de 20% à la mise en œuvre des infrastructures en Afrique.

Mais avant, le Professeur Benedict Oramah, Président du Conseil d'Administration de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), a relevé les réussites de la banque et sa réaction lors de la crise actuelle en Ukraine qui présente de nouveaux défis pour l'Afrique.

Photo Afreximbank
Photo Afreximbank



Au moment où les pays Africains ont commencé à se remettre de la pandémie de Covid-19, il a fait remarquer qu’une inflation galopante est observée dans nombre de pays africains. Une situation due aux difficultés d’accès aux céréales, aux engrais et aux produits pétroliers. « Consciente que les problèmes de l'Afrique doivent être résolus par les Africains, Afreximbank est une fois de plus intervenue avec le lancement d'un programme de financement du commerce d'ajustement à la crise en Ukraine (Ukafpa) de 4 milliards de dollars américains pour aider les pays », a indiqué le Pr Benedict Oramah.

A l’en croire, il est évident qu'Afreximbank est devenue un instrument essentiel d'intervention de crise en Afrique. Et ce, à travers le succès de ses interventions qui rappelle, dira-t-il, « l'urgence non seulement de soutenir nos propres institutions mais de les rendre plus fortes et plus efficaces. »

Malgré ses ressources limitées, Afreximbank a-t-il affirmé a eu un impact significatif en aidant l'Afrique à contenir la pandémie. « Une Afreximbank plus forte et, en fait, un groupe plus fort d'institutions africaines de financement du développement, peuvent être l'un des piliers solides sur lesquels le développement de l'Afrique peut être construit », a affirmé le Pr Benedict Oramah.

Le chiffre d'affaires total d'Afreximbank en 2019, dépassé 1 milliard de dollars américains en 2019

Dressant le bilan, il a indiqué que la performance financière de la banque est restée solide. Le chiffre d'affaires total a dépassé 1 milliard de dollars américains en 2019 et n'a cessé de croître malgré les défis. Le résultat net a augmenté de 25% entre 2020 et 2021, pour atteindre 381 millions de dollars américains, et le total des actifs, y compris les garanties, a atteint 25 milliards de dollars américains à la fin de 2021. Le Pr Benedict Oramah a affirmé que la capitalisation est solide, avec des fonds propres passant de 3,4 milliards de dollars américains en décembre 2020 à 4 milliards de dollars américains d'ici décembre.

Plus de 3 000 personnalités bancaires, gouvernementales et internationales de haut niveau assistent à cet événement organisé par la Banque Centrale d’Egypte (BCE) en collaboration avec Afreximbank.

Envoyé spécial au Caire, en Egypte


Des progrès dans la mise en œuvre de la Zlecaf

Des progrès dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). L’Afreximbank en a réalisé en collaboration avec le secrétariat de la Zlecaf.

Il s’agit de la mise en œuvre d’un système panafricain de paiement et de règlement (Papss) pour développer une facilité d’ajustement afin d’aider les pays à participer efficacement à la Zlecaf. Cela aura un impact positif majeur sur une réduction potentielle de la dette extérieure contractée par les économies africaines lorsqu'elles investissent dans les infrastructures. Selon le Pr Bénédict Oramah avec le Papss, par exemple, le gouvernement ougandais peut payer un entrepreneur égyptien en shilling ougandais tandis que l'entrepreneur égyptien recevra des livres égyptiennes.

Des progrès ont été réalisés également en ce qui concerne l'introduction d'un système collaboratif de garantie du transit. Admise en tant que garant régional du transit dans la région du Common market for eastern et southern market (Comesa), l'Afreximbank prévoit d'étendre bientôt sa couverture à l'ensemble du continent. Il faut noter que les africains peuvent s’assurer que lorsque la route du Cap au Caire, défendue par le gouvernement égyptien et dont la construction est bien avancée, sera achevée, une obligation de transit régional suffira pour qu'un camion transportant des marchandises se rende du Caire au Cap et vice versa. Précisions qu’Afreximbank a engagé 1 milliard de dollars américains pour soutenir le programme.

Egalement, pour un meilleur accès à l’information qui contribuera à faire tomber les frontières qui fragmentent le continent, l’Afeximbank et le secrétariat de la Zlecaf ont fait des progrès, en mettant en œuvre le projet numérique appelé African Trade Gateway. Ce service complète la foire commerciale intra-africaine lancée par la Banque en 2018, en collaboration avec l'Union Afriacaine, le secrétariat de la Zlecaf et d'autres partenaires.

Salif D C


Le 16/06/22 à 19:55
modifié 16/06/22 à 19:55