Président de la BAD : « l’aide alimentaire ne peut pas alimenter l’Afrique »

Akinwumi Adesina, président de la BAD. (Ph: Dr)
Akinwumi Adesina, président de la BAD. (Ph: Dr)
Akinwumi Adesina, président de la BAD. (Ph: Dr)

Président de la BAD : « l’aide alimentaire ne peut pas alimenter l’Afrique »

Le 24/05/22 à 16:32
modifié 24/05/22 à 16:32
Le président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, a indiqué ce mardi 24 mai 2022, à Accra au Ghana que l’aide alimentaire ne peut pas alimenter l’Afrique.

Il s'exprimait à l'occasion de la cérémonie officielle de l'ouverture des Assemblées annuelles 2022 de la Bad. Et ce, en présence des Présidents du Ghana, Nana Akufo-Addo, du Mozambique, Filipe Nyusi et de la Tanzanie, Mme Samia Suluhu Hassan. Ainsi que du vice-Président ivoirien, M. Tiémoko Meyliet Koné.

Pour M. Akinwumi Adesina, pour se nourrir, le continent a besoin d’accroître sa production agricole. C’est pourquoi il a salué l’adoption par le Conseil d’administration de l’institution financière sous-régionale de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars pour faire face à la crise alimentaire qui guette l’Afrique du fait de la guerre russo-ukrainienne.

« La facilité va fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs du continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaire et de générer 12 milliards de dollars pour les deux prochaines années », a-t-il indiqué.

Le président de la Bad a expliqué que dans l’agriculture, « nous savons ce que nous faisons. L’Afrique doit être une solution pour le monde en matière alimentaire et elle le sera. Il y a 65% de terres arables en Afrique et ce que l’Afrique en fera, déterminera l’avenir de la planète entière ».

Parlant de changement climatique, M. Akinwumi Adesina a soutenu que son institution ne financera plus le charbon. « C’est une position adoptée et qui fait partie de nos politiques en matière de lutte contre le changement climatique », a-t-il insisté. Avant de souligner que cette situation est une menace pour le continent.

Selon lui, l’Afrique enregistre 7 à 15 milliards de dollars de pertes par an, en raison des effets du changement climatique et d’ici à 2040, ce chiffre se situera à 50 milliards de dollars.

« Il faudra donc 1,6 billion de dollars entre 2020 et 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique. Or, le continent ne reçoit pas assez de financement pour ses besoins. L'Afrique ne reçoit que 3 % du total des financements climatiques mondiaux », a révélé M. Adesina.

Pour contourner le charbon, il préconise un système énergétique stable car, selon lui, les énergies renouvelables seules ne peuvent pas satisfaire l’Afrique. « Nos populations ... devraient avoir des systèmes énergétiques stables. Nous sommes engagés à investir 25 milliards de dollars pour l’adaptation en Afrique. »


Le 24/05/22 à 16:32
modifié 24/05/22 à 16:32