Sila 2022 : « La contrefaçon fait perdre aux acteurs du livre entre 3 et 5 milliards de Fcfa chaque année », déplore le dg des éditions Nei-Ceda

Les panélistes ont démontré leur connaissance en matière du livre. (Ph: Bavane)
Les panélistes ont démontré leur connaissance en matière du livre. (Ph: Bavane)
Les panélistes ont démontré leur connaissance en matière du livre. (Ph: Bavane)

Sila 2022 : « La contrefaçon fait perdre aux acteurs du livre entre 3 et 5 milliards de Fcfa chaque année », déplore le dg des éditions Nei-Ceda

Le 18/05/22 à 19:44
modifié 18/05/22 à 19:44
« La contrefaçon fait perdre aux acteurs du livre entre 3 et 5 milliards de Fcfa chaque année. Ajouté à la crise sanitaire qu’a connu le monde, les éditeurs que nous sommes, avons également été sévèrement touchés en Côte d’Ivoire », a déclaré Dominique Le Boulch, éditeur et directeur général des éditions Nei-Ceda.

Cet acteur de l’industrie du livre en Côte d'Ivoire a fait cette déclaration ce mercredi 18 mai 2022, au cours d’un panel qui avait pour thème : « Forces et capacité de résilience des professionnels du livre face à la crise sanitaire de la Covid-19 ». Qu’il animait aux côtés de René Yédieti, Pdg de Librairie de France Groupe, Dr Abdoulaye Diallo, éditeur et directeur général de Harmattan Sénégal et Aminata Sy, éditrice et directrice de Neas (Sénégal).

Selon lui, la contrebande qui pille le secteur du livre par la contrefaçon et le marché noir, "piétine" la matière grise des écrivains, et sabote le travail des industriels du livre. Car, appuie-t-il, ces contrebandiers ne respectent aucune éthique du secteur et fait aussi perdre à l'Etat ivoirien assez d'argent. Une pratique à laquelle, il faut donc mettre fin après la crise, propose-t-il.

La thématique qui a suscité un intérêt du public a permis aux panélistes dans un regard croisé entre acteurs du livre sénégalais et ivoiriens, au moment où la pandémie de la Covid-19 faisait sonner ses lots de difficultés, d’expliquer comment ils ont vécu et pu traverser cette crise sanitaire.

Selon eux, ils ont su réagir en essayant d’être le plus résilient possible. « Notre capacité d’adaptation a été d’anticiper, faire en sorte que cette situation ne nous empêche pas de faire notre travail correctement. C’est ainsi que nous avons réinventé nos outils de travail avec du matériel nécessaire afin de permettre à nos collaborateurs de travailler à distance », a expliqué Dr Abdoulaye Diallo, éditeur et directeur général de Harmattan Sénégal.

Ajoutant que dans son pays, le gouvernement a mis 1000 milliards de Fcfa à la disposition de tous les secteurs d’activités. Une enveloppe dont l’espace du livre en a reçu sa part et qui a permis à cet écosystème d’amortir le choc de la pandémie.

Le public a été édifié. (Ph: Bavane)
Le public a été édifié. (Ph: Bavane)



Sa consœur Aminata Sy, éditrice et directrice de Neas (Sénégal) a ajouté que le numérique a permis de développer le e-commerce (commerce en ligne) pour faire en sorte que le livre aille trouver les lecteurs à domicile.

Nous avons reculé en termes de points de ventes de livres

En Côte d’Ivoire, selon René Yédieti, Pdg de Librairie de France Groupe, un fonds de solidarité mis en place par l’Etat, sous forme de prêt à taux bonifié a été peu salutaire. Cela n’a pas véritablement permis aux acteurs de l’écosystème du livre de ne pas sentir les affres de la crise sanitaire. Car, certains libraires ont fermé. « Nous avons reculé en termes de points de vente de livres. Et nous avons essayé de développer des stratégies pour exister », a-t-il souligné.

En conclusion, la Covid-19, qui a touché la Côte d’Ivoire, le Sénégal et tous les pays du monde en 2020 et 2021 a fortement impacté le secteur de l'édition et l'industrie du livre provoquant une baisse considérable des publications et la cessation d'activité de nombreuses maisons d'édition et imprimeries. Les éditeurs ont beaucoup perdu mais ne sont tombés dans la page blanche.

Le confinement en 2020 annonçait une année particulièrement difficile pour le marché du livre. Plus de peur que de mal, effectivement, les tendances n’ont pas été complétement bouleversées, à entendre les panélistes.

Le chiffre d’affaires et les ventes ont certes diminué mais les éditeurs, les auteurs et les libraires ont malgré tout réussi à maintenir de bons résultats et de bons rapports. Le numérique les a plus rapproché.

Quel avenir pour le marché du livre dans l’après-Covid ?

La période Covid-19 aura alors été une année compliquée, mais pas insurmontable. En effet, aux dires des panélistes, les ventes ayant diminué, le chiffre d’affaires du marché du livre a vu une baisse par rapport à 2019.

Ces chiffres montrent alors que l’année n’était pas complètement néfaste pour le monde de la lecture. Cette année 2022 avec la tenue du Sila et d’autres festivals qui s’annoncent çà et là sur le continent africain, pourraient redonner vie à l’industrie du livre afin de redorer son blason. Car, qui dit livre, dit l’école, universités, bureaux, etc. La vie en un mot.

Faut-il le rappeler, le Sila a ouvert ses portes depuis le 17 et va prendre fin le 21 mai prochain. « Engagement pour un lectorat africain actif et durable », est le thème.

Pour avoir un lectorat africain actif et durable, il faut donc éteindre les écrans et allumer les livres.



Le 18/05/22 à 19:44
modifié 18/05/22 à 19:44