Élection à la Fif : Le jour de la libération

Le siège de la Fédération ivoirienne de football. (Ph: Dr)
Le siège de la Fédération ivoirienne de football. (Ph: Dr)
Le siège de la Fédération ivoirienne de football. (Ph: Dr)

Élection à la Fif : Le jour de la libération

Le 22/04/22 à 17:52
modifié 22/04/22 à 17:52
Après six ans de crise, le football ivoirien va voir le bout du tunnel. C’est dire combien l’élection du nouveau président de la Fédération ivoirienne de football, ce samedi 23 août, est un virage important.

Au-delà de vouloir changer l’équipe dirigeante, tout un système, c’est l’avenir de ce sport, en Côte d’Ivoire, qui se joue à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.

Cette élection a déjà été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d’un imbroglio sur le système de parrainage pour les candidats. La Fif avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui a installé un « Comité de normalisation » pour tenter de régler cette crise.

C’est le moment de sortir le football ivoirien des carcans et de sceller définitivement la paix entre les acteurs de ce sport roi dans le pays. Cette paix prônée par le défunt président de la faîtière, Augustin Sidy Diallo, dans ses ultimes moments parmi nous.

Dans cette même salle de la Fondation Félix Houphouët-Boigny qui va accueillir l’assemblée générale, aujourd'hui, Sidy Diallo avait surpris plus d’un, en demandant pardon publiquement à tous ceux qu’il avait offensés et a accordé son pardon à tous les clubs sous sanction.

Il disait en ce mois de mai 2019, « qu’ensemble nous pouvons faire de grandes choses. Pensons maintenant au football ivoirien. Nous sommes ici à Yamoussoukro, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour le recherche de la paix, tout un symbole ». En février 2020, à Grand-Bassam, il insistait en invitant tous les acteurs à la paix.

C’est que le football ivoirien commençait s’empêtrer dans la boue. Depuis 2017, des dirigeants de club réunis autour de Malick Tohé avaient engagé un bras de fer contre le comité exécutif du président
Sidy Diallo. L’affaire avait même été portée devant la Fifa.

Comme si l’on n’avait pas suffisamment mal, le 24 mars 2020 tout s’était arrêté, pour cause de crise sanitaire liée au covid 19. Toutes les compétitions étaient arrêtées. Le président de la Fif est décédé par la suite, le 21 novembre 2020, emporté par le virus venu de Wuhan. Et la Fifa, suite à une crise au sein de la commission électorale indépendante, impose un comité de normalisation à la tête de la Fif. Depuis, le football ivoirien est dirigé depuis les bureaux de la Fifa, en Suisse.

Le championnat national existe à peine et le pays a fortement dégringolé sur les plans africain et mondial. Bref, la Côte d’Ivoire est arrivée à un stade où elle a besoin qu’on insuffle une nouvelle dynamique à son football. Voilà toute l’importance du scrutin de Yamoussoukro.

C’est d’ailleurs, ce qui explique toutes la passion qu’il y a autour. Les trois candidats ont fait le tour du collège électoral. Maintenant, il appartient à ce groupe de 81 hommes et femmes de prendre la décision finale. Ce sont eux qui, avec leurs équipes, font le spectacle que le public va regarder au stade.

Sans club, il n’y a pas de championnat de football et chacun resterait chez soi. Ce sont les patrons, mais il faut qu’ils comprennent aussi que le football aujourd’hui, a dépassé le cadre des terrains vagues de quartier ou de stades. Ce jeu est devenu un véritable phénomène social, une industrie.

Le football suscite tellement de passions... C’est pourquoi il faudra bien négocier ce virage, pour en sortir avec un football ivoirien plus fort.

Car après ce qu'ils ont connu entre 2002 et 2014 où la Côte d’Ivoire et sa génération dorée ont tutoyé les grandes nations de ce sport dans le monde (coupe du monde 2006, 2010, 2014), avec des prestations qui n’ont rien à envier aux équipes des grandes nations de football de ce monde, les Ivoiriens ont hâte de voir leur football revenir au plus haut niveau, en Afrique et dans le monde, permettre au championnat local de prendre des galons, avec des clubs capables de rivaliser avec le reste du continent.

Comme dans les années 1970-1980, 1990 et 2000 où les équipes comme l’Asec et l’Africa faisaient trembler leurs adversaires lors des compétitions de la Caf.

C’est pourquoi le profil du candidat et son programme sont importants. Qui de Didier Drogba, Idriss Diallo ou de Sory Diabaté est capable d’insuffler une nouvelle dynamique à la Fédération ivoirienne de football ? A mon avis, il faut bien réfléchir.


Le 22/04/22 à 17:52
modifié 22/04/22 à 17:52