Etat de l’économie ivoirienne/Mission du Fmi en Côte d’Ivoire : «La Côte d'Ivoire a fait preuve d'une forte résilience face à la pandémie du covid19 »

Luca Antonio Ricci, chef de la Mission de discussions et  de consultation au titre de l'article IV de 2022 avec les autorités du 5 au 15 avril 2022. (DR)
Luca Antonio Ricci, chef de la Mission de discussions et de consultation au titre de l'article IV de 2022 avec les autorités du 5 au 15 avril 2022. (DR)
Luca Antonio Ricci, chef de la Mission de discussions et de consultation au titre de l'article IV de 2022 avec les autorités du 5 au 15 avril 2022. (DR)

Etat de l’économie ivoirienne/Mission du Fmi en Côte d’Ivoire : «La Côte d'Ivoire a fait preuve d'une forte résilience face à la pandémie du covid19 »

Le 18/04/22 à 17:45
modifié 18/04/22 à 17:45
La Côte d’Ivoire a bien géré les effets pervers du Covid-19 et a fait preuve d’une forte résilience, a constaté, la Mission du Fonds monétaire international (Fmi), dirigée par Luca Antonio Ricci, après des discussions de consultation au titre de l'article IV de 2022 avec les autorités ivoiriennes du 5 au 15 avril, à Abidjan. "L’économie de la Côte d’Ivoire est restée résiliente face à la pandémie grâce aux réponses politiques rapides et bien conçues des autorités ivoiriennes. Les décès liés au COVID ont été faibles selon les normes internationales, tandis que les efforts de vaccination se poursuivent. Environ la moitié de la population cible a reçu une première dose jusqu'à présent », note le communiqué de la Mission traduit de l’anglais en français.
La Mission a rappelé qu’après avoir ralenti à 2 % en 2020, la croissance économique devrait s'être fortement redressée pour atteindre environ 7 % en 2021, tirée par un rebond de la consommation et de l'investissement. L'inflation des prix a atteint 5,6 % en décembre 2021, reflétant principalement une flambée des prix mondiaux, avant de baisser quelque peu à 4,5 % en mars. Le déficit budgétaire global a atteint 5,1 % du PIB en 2021, soit 0,5 % du PIB de moins que prévu dans le budget, principalement en raison des gains tirés du renforcement de l'administration fiscale et des efforts de numérisation en cours, qui ont à leur tour compensé l'augmentation des dépenses de sécurité.
Toutefois «la détérioration de l'environnement extérieur liée à la guerre en Ukraine devrait peser sur les perspectives macroéconomiques en 2022. Les services du FMI prévoient un ralentissement de la croissance à 6 % cette année en raison d'une demande mondiale atone, de la détérioration des termes de l'échange, et une incertitude accrue », souligne le communiqué. La Mission a également mentionné les mesures temporaires prises par les autorités ivoiriennes pour contenir les effets de la guerre en Ukraine et préserver la sécurité alimentaire, notamment des plafonds de prix sur plusieurs produits alimentaires, des subventions sur les produits pétroliers et des exigences de permis pour l'exportation de certains aliments de base. «Les perspectives macroéconomiques sont favorables, mais la Côte d'Ivoire reste confrontée à des risques extérieurs de dégradation. Ces risques découlent principalement des répercussions mondiales de la guerre en Ukraine, du resserrement de la politique monétaire dans les pays avancés et de l'augmentation connexe du coût d'emprunt, ainsi que de l'instabilité persistante dans certains pays voisins. Le pays est également confronté à des risques à la hausse, notamment la récente découverte importante de pétrole et de gaz, et une mise en œuvre résolue des réformes dans le cadre du Plan national de développement (Pnd) 2021-25 pourrait contribuer à donner un coup de fouet aux perspectives à moyen terme » avertit le Fmi.
Aussi les services du FMI encouragent-t-ils les autorités à évaluer attentivement l'impact des mesures qui ont été adoptées jusqu'à présent pour atténuer les effets de la guerre en Ukraine et à veiller à ce que ces mesures ne génèrent pas de distorsions du marché, restent temporaires et bien ciblées sur les plus vulnérables, et soient maintenues en ligne avec les objectifs de viabilité budgétaire à moyen terme.
Par ailleurs, la Mission du Fonds monétaire international a salué le Plan national de Développement (Pnd) 2021-25 approuvé en décembre 2021, qui vise à accélérer la transformation économique et sociale. Elle a exhorté le gouvernement à continuer à améliorer l'environnement des affaires et les infrastructures, à protéger les droits de propriété, à promouvoir l'accès au crédit et à stimuler la diversification des exportations. «Continuer à améliorer la fourniture de services publics et approfondir la convergence sociale restent essentiels pour soutenir une croissance plus inclusive et durable. Les autorités ont déployé des efforts considérables dans le cadre du programme social gouvernemental PSGouv 2019-2020, notamment en élargissant l'accès à l'électricité, à l'eau potable et à l'éducation dans tout le pays. Cependant, les efforts visant à améliorer à la fois l'efficacité des dépenses et l'accès à des services publics plus efficaces doivent se poursuivre. À cet égard, les efforts en cours pour améliorer l'accès aux soins de santé, élargir la formation des professionnels de la santé et renforcer les programmes de formation professionnelle sont tous les bienvenus », souligne le communiqué.
L'article IV des statuts du Fonds monétaire international dispose que le Fonds exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des États membres. Le même article précise que chaque État membre fournit au Fonds les informations nécessaires à cette surveillance, et, à la demande du Fonds, a des consultations avec ce dernier sur ces politiques.
David Ya (source communiqué Fmi traduit en français)
Le 18/04/22 à 17:45
modifié 18/04/22 à 17:45