Santé animale : La Côte d’Ivoire affûte ses armes contre la fièvre de Lassa

Les participants à l’atelier sont issus de divers ministères et institutions intervenant sur les questions de santé, d’environnement, des ressources animales et halieutiques. (Dr)
Les participants à l’atelier sont issus de divers ministères et institutions intervenant sur les questions de santé, d’environnement, des ressources animales et halieutiques. (Dr)
Les participants à l’atelier sont issus de divers ministères et institutions intervenant sur les questions de santé, d’environnement, des ressources animales et halieutiques. (Dr)

Santé animale : La Côte d’Ivoire affûte ses armes contre la fièvre de Lassa

Le 30/03/22 à 19:05
modifié 30/03/22 à 19:05
Très peu connue des populations ivoiriennes, la fièvre hémorragique ‘’Lassa’’ n’en demeure pas moins un danger pour les populations.

Pour parer à toute éventualité, la Direction des services vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques a décidé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé animale, d’élaborer un plan de surveillance intégré. Lequel a été validé, au cours d’un atelier national organisé les 28 et 29 mars, à l’hôtel Belle Côte, à la Riviera Palmeraie dans la commune de Cocody.

Présidé par Dr. Kallo Vessaly, directeur des services vétérinaires, l’atelier a réuni une vingtaine de participants, issus de divers ministères et institutions nationales et internationales, impliqués dans la gestion des questions de santé, de l’environnement, des ressources animales et halieutiques.

A l’occasion, le directeur des services vétérinaires a souligné que la validation du protocole de surveillance intégré de la fièvre de Lassa en Côte d’Ivoire permettra de mettre à la disposition des acteurs de la plateforme « une seule santé », un outil indispensable pour améliorer la prévention, la détection et la riposte contre cette fièvre hémorragique virale.

A propos de l’origine de cette maladie, le directeur des services vétérinaires a indiqué qu’elle provient des rongeurs. « Selon des études, 75% des agents pathogènes des maladies infectieuses humaines émergentes sont d’origine animale. Le Sida, par exemple, provient du chimpanzé et du mangabey, l’Ebola et le Sras proviennent de la chauve-souris, les grippes des oiseaux aquatiques », a-t-il noté.

Avant d’ajouter : « Dans ce contexte, la surveillance, la prévention et le contrôle de la santé de la faune domestique et sauvage sont des facteurs cruciaux pour la sauvegarde de la biodiversité ». Dr. Kallo Vessaly a aussi rappelé que cet atelier fait suite à un premier, organisé en décembre 2021 à Grand-Bassam, pour finaliser le protocole de surveillance intégré de la fièvre Lassa.

Dr. Yacinthe Gnigma, coordonnateur technique du projet Ebo-Sursy, représentant l’Organisation mondiale de la santé animale pour l’Afrique,a, pour sa part,souligné que la fièvre de Lassa est une maladie zoonotique (transmise à l’homme par l'animal ).

« Elle figure parmi les cinq maladies zoonotiques prioritaires que la Côte d’Ivoire a listées en 2017, avec l’ensemble des acteurs impliqués dans l’approche ‘’une seule Santé’’ ». Il a ajouté que le projet Ebo-Sursy qui a pour objet de lutter, entre autres, contre cette maladie, est exécuté en Afrique centrale et occidentale.

Selon lui, la Côte d’Ivoire fait partie des premiers pays à élaborer ce plan de surveillance de cette fièvre hémorragique.

Dans le même sens, Pr. Bakou Niangoran Serge de l’Université Nangui Abrogoua, membre du groupe technique de travail « Santé animale » et membre de la plateforme « une seule Santé », a indiqué qu’il est urgent pour la Côte d’Ivoire de valider ce protocole de surveillance, car le pays est proche des zones endémiques. Notamment du Bénin,de la Guinée,de la Sierra Léone.

Selon lui, cette maladie est apparue pour la première fois dans le village de Lassa, au Nigeria. « Elle dispose d’un potentiel de contamination important. En Côte d’Ivoire, on a déjà eu quelques descriptions dans les zones de Korhogo et de Duékoué. Il est donc temps de la surveiller », recommande-t-il.


Le 30/03/22 à 19:05
modifié 30/03/22 à 19:05