Nialé Kaba : " Pourquoi, il y a plus d’hommes que de femmes "

La ministre du Plan et du développement, Nialé Kaba. (Ph:Dr)
La ministre du Plan et du développement, Nialé Kaba. (Ph:Dr)
La ministre du Plan et du développement, Nialé Kaba. (Ph:Dr)

Nialé Kaba : " Pourquoi, il y a plus d’hommes que de femmes "

Le 14/03/22 à 22:28
modifié 14/03/22 à 22:28
La ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba était l’invitée de la chaine de télévision Nci le lundi 14 mars 2022. Elle s’est prononcée par téléphone sur le recensement général de population et de l’Habitat (Rgph) 2021.

Alors 28 millions d’habitants c’est la grosse information qui émane de ce recensement général de la population, avec un taux de croissance démographie qui reste en constance baisse, comment on l’explique, est ce que c’est une bonne chose finalement ?

C’est une bonne chose que le taux de croissance démographique de la population baisse. Vous savez en matière de croissance démographique, nous parlons toujours de capacité de la population à prendre en charge les jeunes, nous sommes une population très jeune et cela représente une pression supplémentaire à la fois pour les familles que pour l’Etat de Côte d’Ivoire, afin de les amener à maturité et faire en sorte que ses jeunes puissent être actifs, bien encadrer, bien formés. Donc c’est important que le taux de croissance démographique puisse être en baisse.

La Côte d’Ivoire a une particularité en soi avec plus d’hommes que de femmes ?

Oui, il y a plus d’hommes que de femmes. Nous sommes au 5ème Recensement Général de la population, la Côte d’Ivoire a toujours eu plus d’hommes que de femmes. Dans les recensements passés, ça s’est expliqué par le fait qu’en général, en matière d’immigration, nous recevons plus d’hommes qui sortent de leur pays, et cela peut nous faire penser que lorsque les immigrés viennent travailler en Côte d’Ivoire, ils laissent la famille au pays et ça crée ce décalage entre les hommes et les femmes. A contrario, dans la sous-région, les pays qui ont des populations qui sortent et qui vont à l’immigration, si vous regardez leurs résultats de recensement, c’est l’inverse, ils ont plus de femmes que d’hommes. C’est l’explication qu’il faut retenir.

Il y a quand même un constat qui se confirme aussi au travers de ces chiffres, c’est la macrocéphalie démographique, avec une sorte de surpeuplement dans la zone sud au détriment de la zone nord. Est-ce normale ?

Oui, effectivement c’est normal d’avoir plus de personnes au sud qu’au nord, ça c’est une constance dans notre pays qui s’explique de différentes façons. Quand on regarde la géographie de la Côte d’Ivoire, la capitale économique est au sud. Abidjan, où il y a toutes les opportunités économiques, où il y a tout le développement est au sud. On peut penser que les populations qui ont moins d’opportunités de travail descendent vers le sud à la recherche d’opportunités. Mais il n’y a pas que le secteur formel de notre économie. Quand on regarde également au niveau de l’agriculture, les zones arrosées, les zones où on cultive les cultures de rentes, qui ont fait jadis la richesse de la Côte d’Ivoire, se retrouvent au centre et au sud. Traditionnellement, Les populations du Nord descendent vers le sud à la recherche d’opportunités d’emplois. Cependant ces tendances tendent à se corriger avec les grands centres urbains qui commencent à émerger au nord, comme c’est le cas à Korhogo avec son université. Il y a, par ailleurs, d’autres universités dans d’autres villes qui émergent comme celle de Bondoukou. Cette tendance va se résorber avec l’aménagement du territoire, et les analyses qui seront effectuées vont nous aider dans ce sens.

La ministre était sur le terrain pour sensibiliser les populations. (Ph:Dr)
La ministre était sur le terrain pour sensibiliser les populations. (Ph:Dr)



La taille moyenne de ménage est de 5 personnes par famille, par ménage. Alors question. Toutes ces données recueillies vont servir à quoi ? En quoi est-ce que c’est important pour la Côte d’Ivoire d’en disposer ?

Les données recueillies ont pour objectif premier de planifier. Je l’ai souvent dit, ça permet de planifier, d’anticiper. Également, de faire une projection du progrès économique et social de notre pays. Evidemment, on a besoin de la taille de la population pour le faire et la première chose que nous allons faire quand nous aurons les données définitives, c’est de projeter la population dans les 20 années pour voir comment la taille va progresser. Aussi, ces données seront utilisées pour faire la planification, l’évaluation des politiques économiques et voir la progression de la Côte d’Ivoire dans l’atteinte des objectifs internationaux, des objectifs de développement durables et les autres objectifs de l’Union Africaine. Nous pouvons également, mettre ces données à la disposition des chercheurs qui s’intéressent pour pouvoir faire les différents politiques économiques. Ces données serviront, enfin à faire les enquêtes, et pendant les 10 années à venir elles vont permettre de faire les grandes enquêtes de notre pays.

Le recensement post-censitaire est prévu pour se tenir dans quelques semaines et ce travail va se faire en mars 2022 et va permettre d’affiner les résultats obtenus. J’aimerais savoir s’il existe un pourcentage de marge d’erreurs ? Et si oui, quel ce pourcentage?

Pour revenir au recensement post-censitaire, je l’ai dit ces données, sont provisoires. J’ai parlé de 28 millions d’habitants. Le chiffre exact que nous avons sorti de ces données est 28.096.651 personnes. Vous voyez que c’est très précis. J’ai donné l’estimation qui est une obligation de nos partenaires internationaux pour prendre des décisions transparentes. Nous allons lancer dans ce mois de mars, ce qu’on appelle l’enquête post-censitaire. Il existe deux enquêtes en fait : le contrôle de la qualité des questionnaires et le contrôle de la couverture. L’une des éventuelles conditions c’est de dire oui, nous n’avons pas été recensés. Nous avons différentes techniques pour inclure les populations qui n’ont pas pu être prises en compte. Il peut y avoir des omissions et cette enquête, qui va démarrer dans ce mois de mars, va nous permettre de corriger les omissions et peaufiner éventuellement ces données et rendre définitif les données de la population.

La marge d’erreur sera donnée à l’issue de l’enquête post-censitaire.

Les résultats ne seront pas connus en 2024, ils seront connus en mai 2022. Ce sont les analyses de ces résultats qui vont se poursuivre jusqu’à la clôture de ce projet en 2024.



Le 14/03/22 à 22:28
modifié 14/03/22 à 22:28