60 ans de coopération ivoiro-allemande : Un atelier de réflexion ouvert à Abidjan

60 ans de coopération ivoiro-allemande : Un atelier de réflexion ouvert à Abidjan

Dans le cadre de sa tribune d’échange dénommé « Le jeudi libéral », la Fondation Friedrich Naumann a organisé, en collaboration avec le Centre d’études et recherches panafricaines et globales (Cerpag), une rencontre d’échange autour du thème « Coopération ivoiro-allemande (1961-2021) : enjeux et opportunités ». C’était le 18 février 2022, au siège de la fondation, à Abidjan-Cocody.

Prenant la parole, l’ambassadeur de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, Sem. Ingo Herbert, a tenu à rappeler le miracle économique de l’Allemagne, après la deuxième guerre mondiale.

Selon lui, après cette guerre, les Allemands ont été éduqués dans le sens de la démocratie avec une armée transformée. L’on parlait des citoyens en uniforme (pour parler de l’armée), une éducation civique. Il y avait également une volonté de changer et le plan Marshall.

Sem. Ingo Herbert explique qu’après la première guerre mondiale, l’Allemagne s’est vue obligée de payer des dettes à d’autres pays, une situation qui a formé la mentalité des Allemands.

Parlant de la Côte d’Ivoire, le diplomate allemand a indiqué que le pays qui sort de crise peut tirer des leçons de cette politique allemande, mais en appliquant la rigueur. « On ne peut pas faire la politique sans la rigueur », a-t-il dit.

Pour lui, la coopération ivoiro-allemande s’inscrit dans le cadre d’un partenariat global de l’Europe avec les pays africains car il est de l’intérêt de l’Allemagne et des pays africains de contribuer à la stabilité des pays africains et à réguler le cadre de développement des richesses. De même, qu’il est également dans l’intérêt de l’Europe de saisir un partenariat avec l’Afrique, dans une approche plus globale qui s’inscrit dans un contexte multilatéral.

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« L’Allemagne entretient des relations formelles et informelles mais multisectorielles (relations culturelles avec l’Institut Goethe, des relations scientifiques, économiques) avec la Côte d’Ivoire. Mais de bonnes relations bien que les deux pays n’ont pas de liens historiques (l’Allemagne est présente en Côte d’Ivoire depuis 1961, juste après l’indépendance). Beaucoup d’opportunités restent à exploiter », a-t-il soutenu.

« En 1945, la guerre venait de s’achever. L’Allemagne est défaite, son économie déstructurée, c’est le chaos. Le pays paie ainsi le prix de la dictature Nazi, mais alors qu’on s’attendait à un nouveau départ, il va connaître une autre crise qui va la scinder en deux en 1949 (Allemagne de l’Ouest et Allemagne de l’Est). Mais l’Allemagne, notamment la partie Ouest va reprendre vie, 11 années après cette succession de crises (à partir de 1960). Pour les pays comme la Côte d’Ivoire qui ont connu et qui connaissent encore des soubresauts politico-militaires, quelle recette pourrait être tirée de cette expérience de l’Allemagne que d’aucuns qualifient de miracle allemand ? C’est pour en tirer les leçons que cette tribune de réflexion est organisée. C’est un espace de réflexion, d’échange démocratique ouvert pour permettre à chacun de partager son expérience avec les experts sur les différents axes au niveau politique, économique, culturel et même confessionnel », a indiqué Magloire N’Dehi, chef du bureau d’Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann.

Pour Pr Lacina Yéo, directeur du Cerpag, il faut considérer la coopération avec l’Allemagne comme une opportunité dans tous les domaines. « C’est en même temps un défi pour nous. Nous devons faire en sorte de transformer les risques en opportunités, surtout quand nous avons la chance d’étudier l’allemand dans nos lycées, collèges et à l’université. Nous devons tirer profit de cette coopération », a-t-il dit.

Info : une correspondance particulière