Tunisie : Pays cherche juges…

Le Président tunisien, Kaïs Saïed
Le Président tunisien, Kaïs Saïed
Le Président tunisien, Kaïs Saïed

Tunisie : Pays cherche juges…

Le 07/02/22 à 15:36
modifié 07/02/22 à 16:22
Le Président tunisien, Kaïs Saïed, veut désormais nommer les juges. Avec la suspension dans la nuit du 5 au 6 février 2022, du Conseil supérieur de la magistrature, il vient de montrer – une fois de plus – qu’il reste droit dans ses bottes face aux critiques contre la mise en œuvre de sa politique de lutte contre la corruption.

En attendant l’issue finale du bras de fer – dont une étape importante vient d’être franchie – entre le Chef de l’État et le président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, les juges, accusés de corruption par le Kaïs Saïed, sont sous pression.

Le Président tunisiens vient de mettre à exécution des menaces à peine voilées qu’il avait exprimées le 4 octobre 2021 lorsqu’il a reçu en audience le président du Conseil supérieur de la magistrature au Palais de Carthage. À l’occasion, Kaïs Saïed cité par l’Agence Anadolu, a indiqué que « l'épuration de la Tunisie passait obligatoirement par l'assainissement de la magistrature et la lutte contre les criminels » qui se sont « infiltrés dans les palais de justice et les tribunaux ». Il avait donc prévenu qu’il « n'était plus possible de se cacher derrière les procédures et de bénéficier d'une totale impunité »

D’aucuns estiment que Kaïs Saïed continue de jouir d’une forte popularité parce qu’il s’attaque à l’une des principales raisons qui ont été à la base du printemps tunisien déclenché par le suicide de Mohamed Bouazizi – un vendeur ambulant – et qui a précipité la chute de l’ancien Président, Ben Ali. Surtout que Kaïs Saïed doit essentiellement son avènement à la magistrature suprême de son pays à son image de juge incorruptible et intègre, dans un contexte d’échec de la classe politique à réalisation les aspirations des populations depuis la révolution de 2011.

Le 07/02/22 à 15:36
modifié 07/02/22 à 16:22