Bouaflé : Le gouvernement renforce l'approvisionnement des populations

En attendant la normalisation de la fourniture de l'eau potable à Bouaflé, les ménages s'approvisionnent à des points d'eau installés par l’État. (Dr)
En attendant la normalisation de la fourniture de l'eau potable à Bouaflé, les ménages s'approvisionnent à des points d'eau installés par l’État. (Dr)
En attendant la normalisation de la fourniture de l'eau potable à Bouaflé, les ménages s'approvisionnent à des points d'eau installés par l’État. (Dr)

Bouaflé : Le gouvernement renforce l'approvisionnement des populations

Dans une dizaine de jours, les populations de Bouaflé auront à nouveau de l'eau potable dans leurs robinets.

Laurent Tchagba, ministre de l'Hydraulique, leur a donné cette bonne nouvelle le 4 février, à la salle de réunion de la préfecture de la ville susmentionnée, au cours de la rencontre qu'il a eue avec les chefs de village et de communauté.

Cette rencontre entrait dans le cadre de la mission de suivi de l'évolution de l'usine de production d'eau potable de Bouaflé et de son impact.

En effet, on se rappelle que le 27 janvier, un camion-citerne s'était étalé de tout son long à l'entrée du pont de la Marahoué, déversant son contenu d'hydrocarbures dans le fleuve Marahoué situé à proximité de la station de traitement de la Société de distribution d'eau de la Côte d'Ivoire (Sodeci).

Pour mettre les populations à l'abri d’éventuels dangers liés à la consommation de l'eau polluée par les hydrocarbures, la station a donc été mise à l'arrêt, afin que des analyses en laboratoire puissent permettre de déterminer la qualité de l'eau.

En attendant que la situation se normalise, le ministre a immédiatement pris une série de mesures afin que les populations de Bouaflé soient fournies en eau potable. Ainsi donc, 4 camions-citernes de l'Office national de l'eau potable (Onep) appuyés par celui du Centre de secours d'urgence de Bouaflé parcourent les quartiers pour servir 56 000 litres d'eau par voyage aux populations estimées à plus de 160 000 habitants.

Ce ravitaillement ayant été jugé insuffisant, Laurent Tchagba a décidé de doubler cette capacité en portant à 11 le nombre de camions-citernes, dès le 4 février.

Les points de remplissage des camions-citernes sont la ville de Pakouabo située à 20 km de Bouaflé et le forage de la Solibra situé à 3 km de la commune. En moyenne, ce sont 6 tours par camion qui sont effectués par jour en direction des ménages.En priorité, les points sensibles tels que les hôpitaux, les résidences du corps préfectoral et leurs services sont servis.

L'eau à partir de laquelle la ville est alimentée est devenue verdâtre. (Dr)
L'eau à partir de laquelle la ville est alimentée est devenue verdâtre. (Dr)



Pour tenir compte des priorités des populations qui sont en pleine préparation des obsèques du maire de Bouaflé, le ministre de l'Hydraulique a assuré: "Toutes les dispositions seront prises afin que l'eau ne manque pas à l'occasion des funérailles".

Aux populations en difficulté, Laurent Tchagba a dit ses regrets face à cette situation indépendante de sa volonté.

En présence du préfet Gonbagui Gueu Georges, il leur a également exposé toutes les mesures qui sont mises en œuvre, avec l'appui de différents ministères (Environnement et Développement durable; Santé, Hygiène publique et Couverture maladie universelle) et des structures telles que la Sodeci, le Ciapol, l'Onpc, l'Onep, pour une résolution durable et définitive de cette situation.

Afin que ce problème soit réglé dans les plus brefs délais, Laurent Tchagba a indiqué que le radeau et le dispositif technique servant au pompage de l'eau vont être déplacés à un autre endroit du fleuve Marahoué.

Cette décision règle le problème d'approvisionnement des populations en eau potable de façon durable et définitive, du fait de la sécurisation de ces installations techniques à l'effet de prévenir de tels incidents.

"Tout cela se fera dans les 10 à 15 jours qui viennent", a rassuré le ministre, avant de dire la gratitude du gouvernement à la société de brasserie qui a accepté, au nom du social, de mettre son forage à disposition pour le ravitaillement des populations.

Pour sa part, le préfet Gonbagui Gueu Georges a exposé la détresse de ses administrés qui sont frappés par de nombreux deuils, en moins de 3 mois, notamment ceux du maire de Bouaflé Lucien Léhié Bi, du 3e maire adjoint, du chef de canton de Pakouabo.

Il a exprimé la gratitude des habitants au ministre Laurent Tchagba pour la diligence avec laquelle il gère cet épineux problème d'eau potable à Bouaflé. Il a enfin émis un certain nombre de préoccupations, notamment le manque de carburant pour l'alimentation des camions-citernes de l'Onpc et les véhicules de l'équipe de coordination et de gestion de la situation.

N'dri Célestin

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Mamadou Bakayoko, directeur général de la Sodeci, rassure : "On ne prendra aucun risque concernant la santé des populations"

Du côté de la Société de distribution d'eau de la Côte d'Ivoire (Sodeci), toute l'équipe technique joue sa partition. Présent aux côtés du ministre Laurent Tchagba au cours de cette mission de suivi de l'évolution de la situation de l'usine de production de l'eau potable de Bouaflé, le 4 février, Mamadou Bakayoko, directeur général de la Sodeci, s'est voulu précis.

"Il s'agit de la qualité de l'eau bue par les populations. Donc on ne prendra aucun risque concernant la santé des populations. On fera tous les tests pour faire les vérifications avant de redonner de l'eau", a-t-il souligné.

En effet, avec l'appui du Ciapol, la Sodeci s'attelle à dépolluer les eaux contaminées par les hydrocarbures. Mais un plan B a été prévu, si cette solution ne donne pas de résultats satisfaisants.

Vu l'urgence de fournir de l'eau potable aux populations par ces temps de forte chaleur, il s'agira de construire, le plus rapidement possible, une nouvelle canalisation beaucoup plus en amont du lieu où l'eau a été polluée.

"On a tout un système de vérification et de traitement de l'eau avant distribution. C'est ce système qui a permis d'identifier le problème. C'est pourquoi nous n'avons pas distribué l'eau. Nous sommes actuellement en train de nettoyer tout le système pour une remise en service le plus rapidement possible, dès que les problèmes techniques seront résolus", a expliqué le patron de la Sodeci.

Avant de se résumer : "Nous travaillons sur deux solutions. Le Ciapol pour la dépollution, la Sodeci pour le déplacement de l'endroit où l'eau est recueillie pour être traitée au niveau de la station de traitement de l'usine".

N. Célestin