Plafonnement du prix du thon: Des mareyeurs appellent à une concertation Etat-acteurs pour le bien du secteur de la pêche

Daouda Kassongue dit Moumine, Pdg de la Société des mareyeurs grossistes. (Dr)
Daouda Kassongue dit Moumine, Pdg de la Société des mareyeurs grossistes. (Dr)
Daouda Kassongue dit Moumine, Pdg de la Société des mareyeurs grossistes. (Dr)

Plafonnement du prix du thon: Des mareyeurs appellent à une concertation Etat-acteurs pour le bien du secteur de la pêche

Le 05/02/22 à 17:18
modifié 05/02/22 à 18:31
Deux importants mareyeurs et grossistes au port de pêche d’Abidjan sont revenus, au cours d’un entretien, le 3 février, sur le décret du 22 décembre 2021 qui plafonne le prix du thon à 400 FCfa le kg de l’armateur au mareyeur grossiste. A 600 FCfa du mareyeur grossiste au grossiste, à 650 FCfa du demi-grossiste au détaillant et du détaillant au consommateur à 850 FCfa à Abidjan et dans un rayon de 300 km et enfin à 900 FCfa le kg au-delà de cet espace.

Selon Daouda Kassongue dit Moumine et Mamadou Touré respectivement président directeur général et directeur général de la Société des mareyeurs grossistes (Sdmg) qui se prononçaient au siège de leur entreprise située au niveau du Pc 5 du port de pêche, ce décret de plafonnement causera des préjudices allant jusqu’à la rupture en approvisionnement de ce poisson en Côte d’Ivoire. Parce que le pays n’est pas producteur de poisson thon et s’il ne parvient pas à s’aligner aux prix proposés par les armateurs, ils risquent de changer de clients.

Au dire de Mamadou Touré, la majorité des bateaux des armateurs qui accostent au port d’Abidjan proviennent des pays producteurs de thon, notamment le Ghana, le Sénégal, la Mauritanie, Madagascar, les Seychelles. « La Côte d’Ivoire n’est pas productrice donc il est malséant pour elle de prendre un décret sur la base de faux arguments, pour fixer son prix armateur-mareyeurs à 400 FCfa alors que les pays producteurs ont des prix armateur-mareyeurs avoisinant les 700 FCfa », s’étonne-t-il.

Mamadou Touré, Dg de la Société des mareyeurs grossistes. (Dr)
Mamadou Touré, Dg de la Société des mareyeurs grossistes. (Dr)



Selon cet homme qui achète du poisson en grande quantité sur les bateaux, le gouvernement et surtout le ministère des Ressources animales et Halieutiques, et la direction du commerce intérieur auraient pu impliquer tous les acteurs sans distinction, en tant que pratiquants, pour mieux cerner les contours avant de prendre cette décision.

C’est pour cette raison que son Pdg et lui souhaite une rencontre franche entre les décideurs et tous les acteurs du secteur pour arrêter des décisions solides et justes. Car la cherté du prix du poisson thon sur le marché avancée par la direction du commerce, raison qui a motivé le gouvernement à prendre le décret, n'est pas juste. « Le prix du poisson garba n'a pas changé depuis trois ans et la seule fois qu’on vend le poisson thon à 800 FCfa, c'est lorsque la mer est inaccessible. D'où sort cette affaire de cherté du poisson thon alors ? », s'interroge-t-il.

Quant à Daouda Kassongue dit Moumine, le Pdg, il craint la faillite pour les mareyeurs nationaux qui payent leurs taxes à l’Etat contre une bonne partie des mareyeurs qui exercent en zone sous douane. A cette allure, insiste-t-il, le plafonnement des prix, sans avoir pris de temps de concerter les acteurs crée un grand préjudice financier que « l’Etat ne compensera pas ».

« Nous ne sommes pas des producteurs de poisson thon, l'armateur qui est le propriétaire du bateau nous impose un prix et l'Etat prend un décret pour plafonner le prix du poisson. Comment faisons-nous lorsque le prix d’achat augmente ? Lorsque le prix de vente aux détaillants est déjà élevé ? », s’inquiète le Pdg. Qui rejoint son directeur général en indiquant qu’ils ne sont pas contre le plafonnement mais pour des discussions avec les véritables acteurs du secteur avant.



Le 05/02/22 à 17:18
modifié 05/02/22 à 18:31