Roger Milla (Ancien goléador des Lions Indomptables): «Il faut encore travailler la force mentale des Éléphants»

Roger Milla, ancien goléador des Lions Indomptables. (Ph: Dr)
Roger Milla, ancien goléador des Lions Indomptables. (Ph: Dr)
Roger Milla, ancien goléador des Lions Indomptables. (Ph: Dr)

Roger Milla (Ancien goléador des Lions Indomptables): «Il faut encore travailler la force mentale des Éléphants»

Le 03/02/22 à 12:55
modifié 03/02/22 à 12:55
Finalement, les supporters n’ont pas eu droit à leur finale de rêve entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire ...

C’est la faute à qui ? On ne peut pas avoir tous ces talents réunis et sortir prématurément de la Can. J’ai observé les équipes et j’ai trouvé que la Côte d’Ivoire était l’une des meilleures et sur le papier et sur le terrain. Ce n’est pas pour rien que cette équipe était la deuxième que les Camerounais supportaient quand les Lions ne jouaient pas. Il y avait un peu de tout dans cette équipe qui, à mon avis, a beaucoup progressé par rapport à celle que j’ai vu évoluer lors du dernier match qualificatif de la Coupe du monde. Il faut encore travailler la force mentale des Éléphants. C’est à ce niveau qu’on les bat à chaque fois.

Pensez-vous qu’en 2023, ils pourront rebondir ?

Ils n’ont pas le choix. Ils joueront à domicile. Mais je peux d’ores et déjà vous prévenir que votre pays nous réussit bien...

Quel regard portez-vous sur la Can 2021 au Cameroun ?

Vous êtes bien là et vous voyez que le ciel ne nous tombe pas sur la tête. Ils ont tout fait mais la Coupe d’Afrique se déroule bel et bien à Yaoundé, Buea, Bafoussam, Limbé, Douala et Garoua. On a assisté à une très belle cérémonie d’ouverture en présence du Chef de l’État. C’est un grand rendez-vous de football qui se déroule dans d’excellentes conditions. A part que lors du dernier match Comores-Cameroun, il y a eu des événements malheureux qui ont endeuillé la journée.

Justement, comment en est-on arrivé à cette situation ?

Selon le rapport fournis par les services compétents, il y a eu certaines défaillances au niveau de la sécurité. Nous l’avons tous déploré. Ce qui est important, c’est de faire en sorte que ce genre d’incident malheureux ne se reproduise plus jamais au Cameroun. Pour le moment, le gouvernement et la fédération font ce qu’ils peuvent pour essuyer les larmes des parents des victimes.

Comment jugez-vous le parcours des Lions Indomptables dans cette Coupe d’Afrique des nations à domicile ?

Ils sont formidables ces Lions Indomptables. Certains les ont critiqués au début, mais vous avez vu comment ils sont montés en puissance au fil des matchs... On voulait un jeu plaisant et ils nous l’ont proposé contre la Gambie qui est une équipe très joueuse. Je pense que le meilleur est à venir. C’est pourquoi j’appelle à un élan de solidarité autour de ce groupe qui, jusqu’à présent nous donne satisfaction.

Ils n’ont pas affronté des équipes comme l’Algérie, la Tunisie ou la Côte d’Ivoire

Mais est-ce que ces équipes dont vous parlez ont rencontré le Cameroun ? Ce n’est pas la faute aux Lions et puis, je crois que le tirage au sort a fait en sorte que dans chaque groupe, on trouve un ténor et deux équipes de milieu du tableau. Des équipes qu’on a qualifiées à tort de petites équipes et qui, sur le terrain ont prouvé le contraire. Ces soi-disant petites équipes ont éliminé celles dites grandes.

Que pensez-vous du projet du président Gianni Infantino d’organiser la Coupe du monde tous les deux ans ?

Ça c’est son projet à lui.

Pourtant, toutes les Fédérations en Afrique ont approuvé...

Je ne crois pas.

Pourquoi pas ?

Parce qu’il s’agit d’un mauvais projet qui va contre l’intérêt du football africain. Vous comprenez qu’ils vont jouer la coupe du monde tous les deux ans et la Can chaque quatre ans... Beaucoup de joueurs vont passer inaperçus, sans jouer la Can. On aura des joueurs qui ne pourront jamais jouer pour leur sélection nationale de football. C’est pourquoi je suis surpris que vous me disiez que des pays africains ont accepté cette idée.

Envoyé spécial


Le 03/02/22 à 12:55
modifié 03/02/22 à 12:55