Gestion intégrée des frontières: Une politique en parfaite maîtrise, huit mois après

Les membres du Comité technique national chargé de l'élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières ont mis les bouchées doubles pour atteindre l’objectif visé dans le temps.
Les membres du Comité technique national chargé de l'élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières ont mis les bouchées doubles pour atteindre l’objectif visé dans le temps.
Les membres du Comité technique national chargé de l'élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières ont mis les bouchées doubles pour atteindre l’objectif visé dans le temps.

Gestion intégrée des frontières: Une politique en parfaite maîtrise, huit mois après

Le 26/01/22 à 19:32
modifié 26/01/22 à 19:32
Lancés le 27 mai 2021, les travaux d’élaboration de la Politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire (Pngif-CI) avancent à grands pas. Le Comité technique national (Ctn) installé, à cet effet, entend rendre sa copie au gouvernement en juin prochain. À quelques mois de cette échéance, retour sur son bilan à mi-parcours, tiré du rapport du comité reçu par notre rédaction.

Selon la feuille de route, le mandat des 86 membres du comité technique chargé de l’élaboration de la Pngif-CI arrive à terme en juin 2022, après l’adoption par le Gouvernement du document et son plan d’actions suivie de sa transmission au parlement. Mais avant, ces experts issus d’une quarantaine de ministères et structures techniques, de partenaires au développement ainsi que de la société civile, devront parachever l’œuvre déjà entamée.


Pour ce faire, de nombreuses étapes sont à franchir. Notamment, la tenue de deux ateliers des travaux des experts thématiques, l’organisation d’un colloque international sur la gouvernance des frontières au cours du mois de mars, la tenue d’ateliers de pré-validation et de validation du diagnostic général ainsi que celui de la pré-validation de la Pngif-CI accompagné de son plan d’actions. Tout ceci avant l’atelier national de restitution du plan d’actions budgétisé suivi de sa validation par les membres de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (Cnfci). Et la transmission des documents du projet au Gouvernement et par la suite au Parlement.
Vers l’élaboration d’un solide document de cadrage

Au terme de ce processus, la Côte d’Ivoire va disposer, à l’instar des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, d’un outil de cadrage et de pilotage en matière de gouvernance de ses frontières. Ce document va renfermer, selon le rapport, l’ensemble des actions coordonnées à réaliser par le pays, à travers la Cnfci, dans le but d’assurer un développement harmonieux et durable des zones frontalières pour le bien-être des populations. « Sa mise en œuvre permettra de faire de l’espace frontalier ivoirien une zone de sécurité, de paix et de développement socio-économique pour le bien-être des populations qui y vivent », affirme le rapport.

Pour rappel, plusieurs raisons dont deux principales ont poussé l’État de Côte d’Ivoire à se doter d’une politique de gestion des frontières intégrée. Ce sont d’une part, l’environnement sous-régional marqué par le retard accusé par le pays dans la mise en œuvre des politiques de gestion des frontières et d’autre part, les défis importants à relever à ses frontières sur le plan de la gouvernance, de la sécurité et du développement socio-économique.

En effet, les frontières héritées de la colonisation ont, précise le rapport, des limites floues, très souvent non matérialisées et fortement poreuses. Et cela crée de nombreux problèmes, notamment des cas d’occupation illégale de la zone ivoirienne à Doropo, Téhini, Kouan-Houlé et Sipilou. Des déficits d’infrastructures socio-économiques et éducatives de base dans ces espaces. Des litiges fonciers récurrents et liés à la transhumance, le développement de la criminalité transfrontalière, de l’insécurité, du terrorisme, de la contrebande, du trafic d’êtres humains, de la traite des enfants. A ces maux s’ajoutent la persistance de l’orpaillage clandestin, de l’occupation anarchique des aires protégées, des tensions liées à la gestion des ressources naturelles partagées, de la dégradation de l’environnement. Et également le développement de l’extrême pauvreté et du sentiment d’abandon des populations frontalières par le pouvoir central.

Cependant, par la mise en place du Pngif-CI, le Gouvernement vise à renforcer la présence de l’État dans les zones frontalières. Ce qui passe par la réaffirmation de ses limites territoriales, le renforcement de la sécurité, la gestion de la migration, l’amélioration de l’offre du service public aux populations, la promotion du développement socio-économique, le maintien de la paix et de la cohésion sociale ainsi que le renforcement de la coopération transfrontalière en vue de l’intégration sous-régionale et régionale.

Tous ces défis sont relevables pour diverses raisons. Parce que des partenaires techniques et financiers, notamment la Giz, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et l’Ong américaine Equal access international sont aux côtés des autorités dans ce sens. Également, les experts du Comité technique national (Ctn) et le cabinet international ont travaillé en plusieurs étapes, notamment à travers des séminaires, des conférences, des ateliers, des visites de terrain pour déceler tous les problèmes et faire des propositions idoines pour atteindre le but. Il est à noter que les informations collectées pendant les enquêtes terrain et la pré-collecte des données ainsi que les recommandations issues des ateliers seront toutes étudiées pendant un colloque international prévu en mars prochain à Abidjan.

Rapport Pngif-Ci

Le 26/01/22 à 19:32
modifié 26/01/22 à 19:32