L'éditorial par Amédée Assi: Aller à l’essentiel

Le dialogue politique
Le dialogue politique
Le dialogue politique

L'éditorial par Amédée Assi: Aller à l’essentiel

Le 24/01/22 à 14:34
modifié 24/01/22 à 14:34
Il n’a donc rien à avoir avec le dialogue national réclamé par Henri Konan Bédié, président auto-proclamé du Conseil national de transition (Cnt) mis en place par lui et ses ouailles au lendemain de l’échec de l’opération de désobéissance civile lors de la présidentielle de 2020.

Ce n’est un secret pour personne, le président du Pdci-Rda avait voulu, avec et en s’appuyant sur ce conseil, devenir, à nouveau, Président de la République ; sans passer par les urnes ; donc sans recueillir les suffrages des Ivoiriens.

Et il faut prendre au mot Georges Armand Ouégnin, chef de la délégation du Ppa-Ci à ce dialogue politique, quand il affirme que tous « espèrent que nos discussions se dérouleront dans un esprit de franchise et de sincérité afin qu’il en résulte des solutions concrètes à tous les sujets abordés dans l’intérêt supérieur du peuple ivoirien qui attend beaucoup de nous. »

C’est justement ce que le Premier ministre, Patrick Achi, souhaite quand il invite tous les participants à « prendre soin de faire toujours prévaloir, lorsque d’éventuelles difficultés pourraient survenir, le sens du dépassement, du rassemblement et l’intérêt supérieur de notre nation.»

Ce dialogue n’accouchera donc pas d’une souris, si les participants font, effectivement, preuve de dépassement, d’humilité, se repentent et reconnaissent leurs fautes, leurs manquements et leurs erreurs. S’ils ne prennent en compte que les vraies préoccupations des Ivoiriens et des Ivoiriennes. Comme pour dire au chef du gouvernement qu’ils ont entendu et partagé son appel. Et s’ils n’utilisent pas, surtout, ces assises comme un outil politicien et opportuniste.

Les thèmes à aborder ne peuvent donc pas être ceux qu’un groupe de personnes, toute honte bue, avait proposés il y a un an, après l’échec de sa tentative de renverser les institutions de la République. Oui, il faut dialoguer mais pas n’importe comment et à n’importe quel prix. Tous les participants doivent ainsi avoir une saine appréciation des réalités du moment. La Côte d’Ivoire n’est pas en crise. Les institutions de la République fonctionnent normalement. Les Ivoiriens vivent en parfaite harmonie entre eux. Le pays, nous l’écrivions la semaine dernière, est en chantier. La croissance économique a repris malgré la pandémie de la Covid-19. Les programmes sociaux en faveur des plus démunis sont de plus en plus nombreux et productifs.

S’il est vrai que comparaison n’est pas raison, un pays n’étant pas un autre, la déclaration faite mardi dernier par le Président algérien mérite tout de même d’être sue et connue de tous. Kaïs Saïed a, en effet, dit que le dialogue national que va lancer son pays pour faire face à la grave crise politique actuelle « portera sur différents sujets, notamment le régime politique et le système électoral, et n’inclura pas ceux qui ont volé l’argent du peuple ou qui ont vendu leur âme à l’étranger. »

Qui sont ceux qui ont volé l’argent du peuple ? Qui sont ceux qui ont vendu leur âme à l’étranger ? Le Chef de l’État de l’Algérie les connaît visiblement.

Ici, le Président Alassane Ouattara n’a, bien évidemment, pas retenu ces critères. Il a fait une large ouverture au niveau de la diversité de la participation, en impliquant différentes couches de la sphère politique et de la société civile. Et des leaders de l’opposition qui avaient proclamé un « Conseil national de transition », qui devait former un « gouvernement de transition » pour remplacer son régime, prennent part à ces discussions, alors même qu’ils n’ont, à ce jour, pas fait preuve ni de repentance et encore moins de remords. Et personne ne peut raisonnablement dire que les travaux et les résultats qui en sortiront ne seront pas de qualité au prétexte que le Mouvement des générations capables (Mgc) parrainé par Mme Simone Ehivet Gbagbo ou Gnamien Konan n’y ont pas participé.

Et pendant que tout ce beau monde réfléchit sur le nouveau « Contrat politique et social », le gouvernement est au travail et prépare la riposte face à la menace terroriste. C’est ainsi que le Premier ministre Patrick Achi a procédé, samedi dernier, à Tougbo (Téhini) dans la région du Boukani, au lancement d’un programme spécial d’appui à l’insertion des jeunes des zones frontalières d’un coût de plus de huit milliards de francs Cfa. Et à Kong, il a exhorté, au cours d’un repas à elles offert, les Forces de défense et de sécurité à « demeurer un rempart infranchissable afin de permettre aux populations de vivre dans la quiétude et de rassurer les investisseurs.» Après avoir doté le commandement militaire secteur de Kong d’importants moyens humains, logistiques et technologiques. C’est ça, la Côte d’Ivoire ! «La Côte d’Ivoire qui marche, qui réussit! «


Le 24/01/22 à 14:34
modifié 24/01/22 à 14:34