Jean-Paul Akono (ancien entraîneur du Cameroun) : « Cette Côte d'Ivoire-là veut le trophée »

Jean Paul Akono, ancien entraîneur du Cameroun. (DR)
Jean Paul Akono, ancien entraîneur du Cameroun. (DR)
Jean Paul Akono, ancien entraîneur du Cameroun. (DR)

Jean-Paul Akono (ancien entraîneur du Cameroun) : « Cette Côte d'Ivoire-là veut le trophée »

Le 23/01/22 à 20:02
modifié 23/01/22 à 20:02
Avec votre œil de technicien, que pensez-vous du déroulement de la Can au Cameroun ?

Ça se passe très bien. Nous assistons à une belle fête de la jeunesse. Une compétition ouverte, avec des équipes qui ont sensiblement le même niveau. C’est une Can où rien n’est gagné à l’avance. On a vu des équipes dites petites qui renversent celles dites grandes. Il y a un nivellement du football qui a commencé depuis quelques années et qui se poursuit. En tout cas, on ne s’ennuie pas à cette Can au Cameroun.

Qu’est-ce qu’on peut retenir des phases de poules achevées jeudi dernier ?
Nous assistons à une compétition indécise. Tout a commencé timidement sur le terrain, des matches très serrés qui se sont traduits par des scores étriqués. Ce n’est qu’à partir des deuxième et troisième journées que les choses se sont véritablement lancées. On note également des cadors en danger. On a vu le Ghana qui a été sorti, l’Algérie qui n’a pas pu franchir le premier tour. Parce que battue par la Côte d’Ivoire.

Finalement, qui est le favori de cette Can au Cameroun ?
C’est difficile à dire. Surtout lorsque nous voyons des équipes comme l’Égypte, le Maroc, le Sénégal qui peinent véritablement à se démarquer. Le Cameroun, parce qu’il joue à domicile, se positionne comme un prétendant sérieux. Mais au vu de ce que nous avons vu dans le groupe E de Douala, je crois qu’il faut cocher le nom de la Côte d’Ivoire. Cette équipe de Côte d’Ivoire est montée en puissance. Elle semble avoir gommé ses lacunes. Cette Côte d'Ivoire-là veut le trophée.

Quelles étaient les lacunes des Ivoiriens, selon vous ?
Le problème de cette équipe se situait au niveau du mental des joueurs qui, au niveau du fighting spirit, était défaillant. Cette fois-ci, on les sent déterminés. Ils veulent réussir quelque chose ensemble et cela peut changer beaucoup de choses dans cette compétition.

Sur quoi repose cette équipe des Éléphants de Côte d’Ivoire ?
D'abord, il faut dire que c’est un groupe constellé de joueurs de haut niveau, qui jouent dans des grands clubs en Europe. Nicolas Pépé, Serge Aurier, Franck Kessié, Ibrahim Sangaré, Max Gradel, Eric Bailly, Ghislain Konan, Haller, ont un nom au plan international. Ce sont des talents purs. Et lorsqu’un tel groupe décide de jouer ensemble, il devient difficile de leur résister. L’Algérie en sait quelque chose. Il faut surtout féliciter le gardien Badra. Je le découvre dans les perches de Côte d’Ivoire, mais c’est ce garçon qui a sauvé la Côte d’ Ivoire contre la Guinée équatoriale. Il est arrivé là par accident, après la disqualification du titulaire à la dernière minute, mais il ne tremble pas. Il a enlevé plusieurs balles chaudes. Et à cinq reprises, il a gagné les face-à-face avec les attaquants dans des situations où on croyait qu'il y avait but. Il a commis une bourde contre la Sierra-Leone, mais cela n’enlève rien à ses qualités de gardien de but.

Comment voyez-vous la rencontre contre l’Égypte ce mercredi ?
Contre l’Égypte, on devrait assister à une autre finale avant la lettre. Les Pharaons sont toujours en reconstruction. Il y a une sorte de « Salah-dépendance » qui plombe un peu leur jeu. Mais c’est le football, on ne sait jamais. Autrement dit, si les Ivoiriens continuent de jouer comme ils l’ont fait depuis le début, il n’y a pas de raison qu’ils ne sortent pas vainqueurs de ce duel qui promet.

Envoyé spécial


Le 23/01/22 à 20:02
modifié 23/01/22 à 20:02