Affaire « 4 filles décédées à Koumassi » : Ce que l’on sait une semaine après ce drame

L'appartement qu'occupaient ces filles avant leur décès. (Dr)
L'appartement qu'occupaient ces filles avant leur décès. (Dr)
L'appartement qu'occupaient ces filles avant leur décès. (Dr)

Affaire « 4 filles décédées à Koumassi » : Ce que l’on sait une semaine après ce drame

Le 20/01/22 à 00:43
modifié 20/01/22 à 00:43
Quatre filles sont décédées le mardi 11 janvier 2022, dans un appartement situé dans la commune de Koumassi, suite à plusieurs malaises, écrivait déjà Fratmat.info, dans ses colonnes le même jour de cette mort tragique.

Quelques jours après ces décès, l’on en sait un peu plus. Le mercredi 19 janvier 2022, après maintes tentatives, le chargé des médias du service de communication de la mairie de Koumassi, Coulibaly Youba, a pu nous livrer quelques détails sur la suite de cette affaire qui a été beaucoup suivie sur les réseaux sociaux.

A entendre notre interlocuteur, à la mairie de Koumassi, la cinquième fille touchée est en vie contrairement à ce qui a été annoncé. Après plusieurs jours de suivi au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville à Abidjan, selon lui, cette dernière est « fort heureusement » sortie du coma. Elle va mieux, dira-t-il.

Pour l’heure, les soins se poursuivent au sein de cet établissement sanitaire de la place. La mairie, pour sa part, s’attèle à faire de son mieux à l’effet d’apporter un soutien à la famille qui est véritablement éprouvée par cet événement tragique, et qui par ricochet nécessite des moyens financiers en raison des dépenses afférentes aux soins médicaux.

Informé du drame, le maire de la commune, Cissé Ibrahima Bacongo, par ailleurs député de Koumassi, a aussitôt délégué son suppléant, Kader Ouattara, pour non seulement faire le constat, mais aussi exprimer la compassion des autorités municipales aux familles endeuillées ainsi qu’à leurs proches.

La mairie ne s’est pas arrêtée à cette étape. Les autorités ont reçu dans leurs locaux des parents des filles décédées. Ceux-ci ont plaidé pour obtenir de la mairie une aide pour l’organisation des obsèques des quatre victimes (la conservation des dépouilles mortelles, l'inhumation et bien d’autres dépenses). « Ces doléances sont en cours de traitement », a assuré notre source.

L’institution, selon M. Coulibaly, compte répondre autant qu’elle peut à cet appel des parents. Quant à la victime encore en soins au Chu de Treichville, elle est à la charge des parents. En attendant son appui, la mairie dit avoir insisté auprès du directeur général du Chu pour que le nécessaire soit fait de sorte à ce que la vie de cette fille soit épargnée.

Une autopsie réalisée sur les dépouilles mortelles

Les résultats d'une autopsie réalisée, dans le cadre d'une enquête, sont attendus. (Dr)
Les résultats d'une autopsie réalisée, dans le cadre d'une enquête, sont attendus. (Dr)



Notre interlocuteur détaille qu’une autopsie a été réalisée dans le cadre de l’enquête diligentée par les agents de police pour élucider les circonstances de ces pertes en vie humaine. « Les résultats devraient être connus d’ici peu », a-t-il ajouté.

Un tour dans certains commissariats de police de la commune, ce mercredi 19 janvier, voire à la Direction générale de la police nationale (Dgpn), le lundi 17 janvier 2022, à l’effet d’obtenir des détails sur les raisons de ces décès, a été vain. « Je ne peux vous parler sans l’autorisation de notre hiérarchie », a-t-on entendu dans certains cas. « Il vous faut vous référer au porte-parole de la Police nationale, Bleu Charlemagne », a-t-on laissé entendre dans d’autres cas. De nombreuses tentatives pour joindre le porte-parole de la Police se sont avérées infructueuses.

Si Kouadio Konan Moïse, présenté par l’agent de la mairie comme le père adoptif de la rescapée, n’a pu répondre à l’appel de notre média, la génitrice de la jumelle décédée, elle, a été plus accueillante en dépit de cette douleur. Elle a d’ailleurs pu répondre à un questionnaire de la plateforme de Police Secours.

Sous le sceau de l’anonymat, ce mercredi, cette dernière a ainsi témoigné. « J’ai appris la nouvelle le mercredi matin (Ndlr : 12 janvier). Je ne sais pas réellement ce qui est à l’origine de ce décès. Est-ce un empoisonnement ou pas ? Seul Dieu en a la réponse et peut donc nous situer. Dans ce drame, j’y avais deux filles de 22 ans, les jumelles. Une décédée est actuellement à la morgue de Port-Bouët au même titre que les trois autres mortes. La deuxième qui a eu la vie sauve est toujours internée », relate-t-elle.

A la question de savoir comment cette dernière a pu être sauvée. La mère est claire : « Ma fille, voyant le danger venir, a dû lutter pour se retrouver du niveau de leur appartement dans l’immeuble à l’étage inférieur. De là, et vu qu’elle respirait encore, elle a été prise en charge par les pompiers et transférée rapidement à l’hôpital. En ce moment-là, les autres filles, y compris sa jumelle, étaient passées de vie à trépas ».

Cette mère éplorée a mis cette occasion à profit pour prodiguer de sages conseils aux enfants en particulier aux filles. « J’aimerais dire aux enfants que lorsque leurs deux parents leur donnent des instructions et conseils qu’ils prennent la peine de les écouter. Lorsqu’un enfant écoute les recommandations de ses parents et qu’il les met fidèlement en pratique, il s’assure une réussite et une vie rangée. J’aimerais que ce qui s’est passé serve de leçon aux jeunes filles d'aujourd’hui », a lancé cette mère visiblement encore sous le choc.

Elle l’a même avoué d’ailleurs, qu’il est encore difficile pour elle de retrouver le sommeil, en cette période douloureuse.

« Ma fille s’est réveillée mais ne parle pas encore »

Elle n’a pas manqué d’inviter les jeunes de façon générale à quitter « ce domaine », certainement pour elle, des pratiques qui n’honorent pas leurs parents. Mais également aux parents d’assumer pleinement leurs responsabilités d’éducateurs de premier plan.

Pour l’heure, la génitrice effondrée, assure que « sa fille s’est réveillée. Mais elle ne parle pas encore, elle n’est pas encore consciente ».

Les agents du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm), à leur arrivée sur le lieu du drame, dès les premières heures, avaient pu observer que les corps de ces dernières baignaient pour la plupart dans des vomissures, avec notamment des selles retrouvées sur certaines d’entre elles. Des agents de la Police étaient aussi arrivés sur le lieu pour un constat d’usage.

Outre ces quatre filles ayant perdu la vie, une cinquième avait été retrouvée dans un état comateux. Elle a été prise en charge par les secours très rapidement et évacuée au Chu de Treichville pour des soins additionnels. Celle qui a été annoncée pour morte, retrouve peu à peu ses forces.



Le 20/01/22 à 00:43
modifié 20/01/22 à 00:43