Le Conseil des ministres du 22 décembre 2021 a pris un décret portant plafonnement du prix du kilogramme de «poisson faux thon» ou «poisson garba». Des mareyeurs ou grossistes demandent, par conséquent, une application rapide de cette mesure. Face à la presse, le 4 janvier, à l’hôtel Azalaï à Marcory, Kafando Issa, directeur général de Océane Trading, mareyeur, a supplié le gouvernement de prendre des arrêtés pour appliquer le décret. Car, dira-t-il, cette mesure de plafonner le prix du kg du «poisson faux thon » est une bouffée d’oxygène pour les acteurs de la filière, dénonçant des pratiques spéculatives menées par certains acteurs. Ces derniers, note-t-il, « renchérissent le coût du poisson pour éliminer toute concurrence sur le marché au détriment du consommateur». Et il n’est pas passé par quatre chemins pour révéler leurs agissements. « Au moment où j’anime cette conférence de presse, le prix du kilogramme du poisson faux thon est à 900 FCfa. Il y a une spéculation d’un cartel. Ces personnes s’opposent à la décision du gouvernement. Nous demandons à l’État d’être ferme », a-t-il interpellé.

Jules Tanoh, directeur des opérations chargé des relations extérieures de la société Inter-Océan, grossiste, a, pour sa part, démontré que la Côte d’Ivoire ne peut en aucun cas connaître une pénurie de «poisson faux thon». « Notre pays est le plus grand consommateur de poisson faux thon. Ce poisson n’est pas consommé par les ménages en quantité au Ghana et au Sénégal. Les armateurs ne peuvent que faire de bonnes affaires en Côte d’Ivoire », a-t-il fait remarquer. Indiquant qu’il est inconcevable que le pays qui bénéficie d’un port qui est une référence achète cette variété de poisson à un prix élevé par rapport à certains pays de la sous-région. Il s’est insurgé contre la hausse du prix de cette denrée en Côte d’Ivoire. « Le poisson faux thon est vendu au port d’Abidjan par les armateurs aux mareyeurs à un prix oscillant entre 700 et 800F. Alors qu'il est vendu au port de Dakar entre 250 et 500F. Tandis qu’au port d’Accra, le prix n’excède pas 400F », s’est-il écrié.

Quant à Tagro Muller, gérant des Établissements Tagro, mareyeur, il a rassuré les consommateurs de ce poisson qu’il n’y aura pas de manque pendant la période de repos biologique (janvier- février-mars) où la pêche est interdite. « Il y a suffisamment de poisson faux thon. Nous avons pris des dispositions pour approvisionner le marché avant la reprise de la pêche en avril », a-t-il assuré. Non sans réitérer leur volonté d’assainir leur filière qui est prise en otage par un consortium. «Ce sont les grossistes qui veulent créer un manque artificiel», a-t-il déclaré.

Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, le gouvernement ivoirien a décidé, le 22 décembre 2021, en Conseil des ministres, de plafonner le prix du poisson faux thon ou poisson garba. Ainsi, le prix du kilogramme de faux thon est fixé aux détaillants à 850 FCfa dans le district autonome d’Abidjan et à 900 FCfa à l’intérieur du pays.

Patrick N’GUESSAN