Recueil de poésie/La doublure : Lacina Coulibaly manie les mots

La couverture du recueil de poèmes du Pr Lacina COULIBALY. (Ph: Dr)
La couverture du recueil de poèmes du Pr Lacina COULIBALY. (Ph: Dr)
La couverture du recueil de poèmes du Pr Lacina COULIBALY. (Ph: Dr)

Recueil de poésie/La doublure : Lacina Coulibaly manie les mots

Le 03/01/22 à 09:02
modifié 03/01/22 à 09:02
Le poète français Pierre Reverdy écrivait que " La poésie est à la vie ce que le feu est au bois. Elle en émane et la transforme", cette assertion peut résumer à elle seule le recueil de poèmes "La doublure" de Lacina Coulibaly publié aux éditions ABS.

L'auteur, professeur en Biotechnologie qui signe sa première œuvre littéraire en poésie après de nombreuses publications scientifiques, démontre à travers cet ouvrage, que l'on est pas destiné uniquement et exclusivement à une seule discipline.

Et qu'on peut parfaitement briller en sciences et exceller en littérature. Alors le biologiste et agronome s'est fait aède pour manier les mots avec la même dextérité qu'il le fait avec les tubes de laboratoire.

"Le ballet des grillons a commencé. De leurs terriers, ils sortiront. Tu les verras sortir de ces terriers dans leurs costumes gris d'apparat. Ces costumes gris des grands événements. Des évènements qui vous marquent à vie.(...) Ils sortiront de leurs terriers pour sauter ces grillons. Des sauts à droite ensuite à gauche. Des sauts toujours droit sur leurs pattes pour se faire voir. Le ballet des grillons va toujours commencer. Des sauts à gauche ensuite à droite. Dans leurs vestons d'apparat, ils se présenteront toujours ces grillons n'hésiterons pas à vous griller", écrit-il aux pages 60 et 61.

Lacina Coulibaly entraîne le lecteur en dehors de sa zone de confort, et lui révèle un univers parfois insolite et très imagé. En utilisant les animaux, personnages symboliques, il fait subtilement comprendre la morale au lecteur en lui laissant deviner qui il met en cause.

"Ces singes savent bien singer. Ils ne seraient pas des singes. Ils savent faire honneur aux autres. De leur plus belle voix. Des singes qui pensent le pire aux autres. Des nourritures cachées des autres. Ils savent plutôt singer. Ils se rencontrent dans leurs arènes. Ces arènes de leurs cérémonies mondaines. (...) Un visage avec des lunettes. Ne parler pas d'Ourang-outan. De leurs arènes, ils se retournent avec leurs tombes de ventre bien remplis", peut-on lire aux pages 77 et 78.

Ce recueil de poèmes préfacé par le professeur Aidara Daouda, académicien et président honoraire de l'Université Nangui Abrogoua n'a pas forcément été écrit pour être lu in extenso du début à la fin.

On peut en faire une lecture butineuse, au gré des envies et des moments, où l’on papillonne d’un poème à l’autre, en se laissant impressionner par la force des mots de l'auteur.


Le 03/01/22 à 09:02
modifié 03/01/22 à 09:02