Madeka (artiste, directrice générale de Cinékita) : « Le métier de doublage a un bel avenir en Côte d’Ivoire »

La cinéaste Madeka aspire un bon lendemain du cinéma ivoirien (DR)
La cinéaste Madeka aspire un bon lendemain du cinéma ivoirien (DR)
La cinéaste Madeka aspire un bon lendemain du cinéma ivoirien (DR)

Madeka (artiste, directrice générale de Cinékita) : « Le métier de doublage a un bel avenir en Côte d’Ivoire »

Le 20/12/21 à 19:42
modifié 20/12/21 à 19:42
Peut-on dire que 2021 a quelque peu bien souri à Cinékita ?
Comparativement à l’année dernière où la Covid 19 avait plombé toute l’industrie cinématographique mondiale, il faut avouer que cette année les choses sont allées pour le mieux. En 2020, c’était la catastrophe puisque nos clients, en majorité Européens, avaient fermé. Cela a fortement impacté notre production car le doublage africain n’était plus leur priorité. 2021, c’est reparti un tout petit peu et, depuis avril, nous sommes au travail. Dans l’ensemble, on peut dire que notre bilan est positif et nous espérons que cela va continuer parce que nous avons une grosse entrée dans notre écurie qui est Netflix.
Comment jugez-vous le niveau du métier de doublage en Côte d’Ivoire ?
C'est depuis 2007 que je voulais installer ma structure, qui existait déjà en France, en Côte d’Ivoire. Finalement, cela a été possible en 2012. Et depuis que Cinékita Côte d’Ivoire s’est installée, d’autres structures ont vu le jour et certaines autres qui ne faisaient pas du doublage s’y sont mises. C’est une profession qui est en plein essor. Il a un bel avenir en Côte d’Ivoire.
Quelles sont les conditions qu’il faut réunir pour avoir un doublage de qualité ?
Il faut de très bons traducteurs et adaptateurs. Il faut également de bons comédiens qui savent jouer aussi bien que l’acteur qu’ils doublent. Pour garantir cette qualité de doublage, Cinékita, depuis quelques années, s’est lancée dans la formation. Nous formons pour la diction, nous formons les traducteurs à l’adaptation et non à la traduction littérale. Nous avons des problèmes avec des films nigérians parce que justement la traduction est littérale. Or, en doublage, c’est une adaptation dans un contexte, dans une situation, dans une langue. Aujourd’hui, nous avons de bons résultats qui nous permettent d’avoir des doublages sur des chaînes internationales de documentaire, l’exclusivité des doublages à Nollywood Epic, 50% à Nollywood, nous sommes également en collaboration avec des productions de la Rti et bien d’autres structures.

Madeka confiante (DR)
Madeka confiante (DR)

Cinékita, ce n’est pas seulement le doublage. Il y a aussi la production. En 2021, où en êtes-vous à ce niveau ?
Nous ne sommes, pour l’instant, que sur des projets. Nous sommes en plein développement d’une série dont le pilote a été accepté par une chaîne de télévision de la place. La première saison est pratiquement terminée. Sur le plan structurel, nous travaillons pour asseoir notre capacité de production. Et là, nous avons trois studios bien adaptés et bien équipés. Ensuite, nous ambitionnons de développer notre activité qui, du fait du Covid 19, a été stoppée, sur l’Afrique australe. Avec pour objectif de proposer du doublage en anglais ou en portugais de nos films dans cette partie de l’Afrique.
Etes-vous d’avis avec ceux qui soutiennent que Babywood est en train de prendre forme ?
Au début, dans le paysage médiatique, nous avions de petites séries ivoiriennes " Faut pas fâcher " puis " Ma famille " et bien d’autres plus tard. Ensuite, il y avait les séries étrangères avec les Novelas qui se sont complètement accaparées de notre Rti qui était seul diffuseur au détriment de nos séries nationales et même africaines. Depuis une décennie, les choses sont en train de changer. Nous avons une multitude de séries et de films ivoiriens qui sont produits. Il y a une belle émulation qui doit-être encouragée. Ce n’est pas encore la dimension de Nollywood mais nous sommes sur une bonne lancée.
ENTRETIEN REALISE PAR SERGES N’GUESSANT


Le 20/12/21 à 19:42
modifié 20/12/21 à 19:42