12e édition du Masa/Hervé Yapi, Directeur général : « Il y a un engouement autour de l'événement »

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12e édition du Masa/Hervé Yapi, Directeur général : « Il y a un engouement autour de l'événement »

Le 06/12/21 à 05:52
modifié 06/12/21 à 05:52
Vous avez été nommé à la direction générale du Masa, il y a quelques mois. Quelles étaient vos priorités et votre feuille de route à votre prise de fonction ?

Le Conseil d’administration du Masa avec à sa tête sa présidente Harlette Badou N'guessan Kouamé, ministre de la Culture et de l’Industrie des arts et du spectacle, que je remercie d’ailleurs, a effectivement eu convenance à solliciter mon concours à la direction générale du Masa pour les priorités essentielles que sont la valorisation des artistes pour une autonomie productrice de revenus et la numérisation de leurs œuvres pour une compétitivité assurée sur les marchés et festivals mondiaux.

Quels sont vos points de satisfaction à ce stade de votre gestion ?

Nos points de satisfaction sont divers et tout aussi importants les uns que les autres. Mais j’aimerais insister sur les principaux points qui sont l’augmentation des candidatures ivoiriennes à cet évènement, la reprise de l’engouement autour du marché et la disponibilité de toutes nos autorités pour leur accompagnement dans l’industrialisation de la culture, des arts et du spectacle en Côte d’Ivoire.

Le Masa 2022 avance à grands pas. A quel niveau des préparatifs êtes-vous ?

Selon notre chronogramme, nous sommes actuellement au stade des programmations des disciplines selon les passages dans les salles concernant l’édition qui se tiendra en mars 2022. Cependant, et en prélude à cela, nous préparons activement le lancement officiel de l’évènement prévu pour le 8 décembre 2021. Ce sera l’occasion pour le comité d’organisation de dévoiler certains éléments majeurs comme l’hymne du Masa, la mascotte du Masa et bien d’autres surprises que nos chers convives auront l’exclusivité de découvrir à cette soirée inédite.

Que proposera le Masa 2022 ?
Cette 12e édition s’annonce très belle comme toutes les précédentes d’ailleurs. Cependant, l’innovation pour 2022 sera de permettre aux vrais acheteurs de produits culturels de voir de très belles créations artistiques combinant tradition et industrialisation. Nos invités d’ici et d’ailleurs pourront en plus des canaux habituels qui sont la télévision et la radio, regarder en direct sur les réseaux sociaux le Masa. Nous aurons aussi pour cette année, des activités attrayantes comme les journées « Jeunes Publics’’, les rencontres professionnelles, et la Kid’Days pour nos plus petits. Tout ceci, accompagné par une campagne de sensibilisation sur la Covid-19.

Quels sont les mesures prises pour parfaire l’organisation de cet évènement d’envergure internationale sur le plan sanitaire, hébergement, restauration, mobilisation etc. ?
Au plus haut niveau pour cette édition, nous espérons un accompagnement de certains ministères stratégiques. Par exemple, le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle qui nous accompagnera sur le plan sanitaire, avec des dispositifs sanitaires dont un centre ambulant de vaccination Covid ; le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité avec un détachement de la police nationale à la hauteur de la qualité de nos invités présents sur les bords de la Lagune Ébrié ; le ministère du Tourisme et des Loisirs avec la présence de stands destinés à promouvoir la Côte d’Ivoire dans toutes ses valeurs touristiques pour ne citer que ceux-là. Par ailleurs, nous finalisons présentement la connexion avec différents partenariats qui nous permettront une fine sélection des établissements hôteliers et gastronomiques pour l’hébergement et la restauration de nos festivaliers. En terme de mobilisation, nous mettrons à profit le lancement de l’hymne du Masa et la présentation de la mascotte du Masa avec des camions podium et plusieurs autres actions de communication de grande portée à travers Abidjan mais aussi les grandes villes de l’intérieur du pays.

Vous revenez d’un voyage en Europe. Ce déplacement a-t-il été profitable au futur Masa ?
Ce voyage a été très profitable pour le Masa. Nous y avons rencontré l’administrateur général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) qui nous a confirmé encore une fois l’accompagnement de son institution à la prochaine édition du Masa. Nous avons aussi profité de cette mission pour engager une relance médiatique sur certaines chaînes de télé et de radio à forte audience afin de le repositionner et le remettre dans l’esprit après cette accalmie culturelle due à la pandémie de la Covid-19.

Quelles sont les grandes innovations comparativement aux éditions précédentes ?
Comparativement aux éditions précédentes, les principales innovations sont d’abord l’entrée des réseaux sociaux dans les listes des canaux de couverture médiatique du marché. Il y a aussi la formation en partenariat avec nos différents administrateurs sur le nouveau thème « La Découvrabilité » qui en gros permet d’aller à la recherche de nouveaux talents artistiques et culturels à vendre. Et enfin, l’augmentation du nombre de promoteurs africains présents au marché. Une autre grande innovation reste l’organisation de grosses activités entre deux biennales sur les 9 disciplines. Qu’il s’agisse de musique, théâtre, danse, humour, mode, conte, arts du cirque et de la marionnette, le slam ou les performances artistiques.

Dans sa nouvelle vision, le gouvernement ivoirien souhaite bâtir une industrie culturelle économiquement rentable. Comment le Masa compte-t-il remplir les exigences de cette nouvelle orientation ?

Dans cette nouvelle vision du gouvernement ivoirien clairement détaillé dans la dénomination de notre ministère de tutelle qui est le ministère de la Culture et de l’Industrie des arts et du spectacle, le Masa s’engage à ouvrir des champs de réflexion en vue de produire des méthodes industrielles pour valoriser toutes les nouvelles pratiques culturelles. Il s’agit aussi d’accompagner les artistes nationaux et internationaux avec une formation professionnelle et surtout de qualité en vue de les vendre et de leur permettre de relever le défi du numérique. Tout ceci dans le but de faire en sorte que leur métier produise des revenus pérennes.

Le Masa a souvent été émaillé par des problèmes et des litiges qui ont entaché sa réputation. Comment cette nouvelle équipe compte-t-elle partir sur des bases nouvelles, et rassurer ses différents partenaires ainsi que les acteurs culturels ?
Nous avons initié dès notre prise de fonction des rencontres avec tous les acteurs du monde culturel ivoirien et tous nos partenaires pendant lesquelles nous leur avons permis de nous poser leurs inquiétudes. La parole leur a été donnée et nous avions échangé. Nous constatons un meilleur taux de participation des groupes ivoiriens à l’appel à candidatures et aussi des promesses fermes de partenariat en cours de signature qui nous pensons sont les résultats de toutes ces rencontres.

Vous dirigez une nouvelle équipe avec un effectif profondément remanié. Pensez-vous que ce groupe a les arguments nécessaires pour réussir cette première approche du Masa ?
Ces remaniements s’expliquent globalement par la création de nouveaux corps de métiers notamment le marketing et le sponsoring au vu des objectifs qui nous ont été assignés et qui nous aideront à redorer l’image du Masa auprès des mélomanes. Ainsi qu’à le faire connaître davantage aux populations ivoiriennes afin qu’ils se l’approprient. L’objectif est aussi de vendre le Masa à l’international comme étant le marché de référence pour la promotion des arts et du spectacle. Au soir du 12 mars 2022, nous aurons la réponse définitive à cette question.

Le Masa revient après une pandémie qui a fragilisé le secteur artistique et culturel. Pensez-vous que cette édition en sera affectée ?
Effectivement, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a conduit dans l’incertitude les économies réputées les plus solides et même les organisations considérées comme les plus saines. Notre secteur d’activité avait ainsi été fortement touché par la morosité. Cependant, l’innovation de l’introduction des réseaux sociaux et la sensibilisation à se vacciner et faire vacciner les festivaliers, nous permettrons de limiter, au mieux, l’impact sur cette édition 2022.

Comment comptez-vous impliquer la population abidjanaise pour réussir la mobilisation de cette édition ?
Nous prévoyons une grande campagne d’information et de communication au travers de nos tournées dans les grandes villes de la Côte d’Ivoire en partenariat avec les conseillers régionaux, les mairies et groupes de jeunes. Nous engagerons aussi une grande campagne médiatique sur les réseaux sociaux en invitant nos artistes ivoiriens à s’approprier le Masa et en être des ambassadeurs.


Le 06/12/21 à 05:52
modifié 06/12/21 à 05:52