Usine de Production de textile : Une équipe de chercheurs ivoiriens met au point, un système mobile d’épuration d’eaux usées

EAUX USEES (Ph: DR)
EAUX USEES (Ph: DR)
EAUX USEES (Ph: DR)

Usine de Production de textile : Une équipe de chercheurs ivoiriens met au point, un système mobile d’épuration d’eaux usées

Le 05/12/21 à 20:37
modifié 05/12/21 à 20:37

Le Pr Adouby Kopoin de l’Institut polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire et son équipe de chercheurs ont mis au point, un système mobile d’épuration d’eaux usées par électrocoagulation pour le compte d’une usine de production de textile basée à Bouaké dans le centre du pays.

Selon le Adouby Kopoin le projet est cofinancé par l’Initiative des Conseils Subventionnaires de la Recherche en Afrique Subsaharienne (SGCI) via le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (PASRES) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

Une équipe Canadienne de chercheurs dirigée par le Pr Professeur Drogui Allali Patrick de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS-ETE) participe aussi aux travaux du Pr Adouby.

La « réalisation et pilotage d’un prototype mobile de décontamination électrolytique des eaux résiduaires industrielles » pour l’usine TEX-CI du site Gonfreville de Bouaké était nécessaire.

Pr Adouby explique que c’est une réponse que les scientifiques ivoiriens veulent apporter aux industriels pour la gestion de leurs eaux usées.

« L’industrialisation intense dans le domaine du textile génère plusieurs milliers de tonnes d’eaux usées résiduaires. Les rejets de ses déchets dans la nature peuvent avoir des conséquences irrémédiables sur les écosystèmes aquatiques.

Ce projet recherche et développement fait en effet suite aux travaux initiés dans le cadre de projet de fin d’étude de Master de Mademoiselle Zogbé (Stagiaire INP-HB). Ces travaux ont permis de recueillir des données de base et de tester le concept de la technologie électrolytique pour le traitement des effluents de textiles. «

« Grâce à l’expérience acquise lors de ces travaux, notre équipe propose maintenant le développement de ce nouveau concept en vue de son intégration dans la filière de traitement des eaux usées résiduaires de l’usine TEX-CI », souligne Pr Adouby.

La réalisation du prototype mobile de traitement électrolytique entièrement automatisé a été confiée à la société ivoirienne prestataire de service. L’automatisation du prototype permet de limiter considérablement l’intervention humaine (faible main d’œuvre requise) au cours de son fonctionnement. « Nous avons assisté toutes les étapes de la réalisation de l’unité pilote au sein de la société prestataire », a revélé Pr Adouby.

Les essais de traitement montrent que les eaux traitées à l’aide du prototype respectent les normes de rejets ivoiriennes des eaux usées industrielles. Dès lors, le rejet de ces eaux ne constituera donc plus une menace pour l’environnement.

Pr Yao Kouassi Benjamin, spécialiste dans le domaine du génie des procédés, membre de l’équipe de recherche soutient que le projet a apporté une plus-value indéniable à la qualité de formation des étudiants et stagiaires. « Ce projet a également permis de renforcer l’expertise scientifique et technique de nos équipes (ivoirienne et canadienne) en acquérant de nouvelles connaissances et savoir-faire sur l’utilisation de l’électrocoagulation et ses applications (domaine tout à fait émergeant et à fort potentiel) pour l’assainissement décentralisé des eaux résiduaires issues des industries de textile », a-t-il insisté.

Pour les responsables La compagnie TEX-CI, la réussite du projet de recherche est un grand soulagement. Ils expliquent que les retombées économiques qui pourraient émaner de ce projet sont de deux natures. Le système peut devenir à terme un produit commercial qui peut générer de la valeur et créer des emplois de très haut niveau avec un fort potentiel pour l’exportation. Cette technologie électrolytique va contribuer à préserver l’environnement.

Mais surtout, « à économiser les coûts exorbitants reliés non seulement à la décontamination des sites pollués mais surtout à ceux reliés à l’effet des polluants sur la faune, la flore et surtout sur la santé humaine », affirme, le directeur de l’Usine, TEX-CI, M. Koné Adama.

Pour le Programme d'Appui Stratégique à la Recherche Scientifique en Côte d'Ivoire (le PASRES ), structure mise en place place par le gouvernement ivoirien et Suisse, les autorités locales et gouvernementales disposeront d’informations de premier plan dans le domaine du traitement et de la gestion des polluants, leur permettant d’être proactives en matière d’innovation et du respect des exigences réglementaires. Par ailleurs, cette recherche servira de base en aidant les autorités gouvernementales lors de prises de décisions et d’élaboration des politiques publiques en ce qui concerne les aspects normatifs des polluants.

Le PASRES est dans une nouvelle dynamique de financement de projets directement exploitables par le privé. C’est pourquoi le directeur executif de la structure Dr, Sangaré Yaya salue le succès du projet consacré à « la réalisation et au pilotage d’un prototype mobile de décontamination électrolytique des eaux résiduaires industrielles ». Il souhaite la multiplication de ce genre collaboration entre le secteur de production et les chercheurs ivoiriens.

Le 05/12/21 à 20:37
modifié 05/12/21 à 20:37