Portrait/Mamie Christine : À la découverte de l’octogénaire, vendeuse d’alloco « huile rouge »

Mamie Brou Christine est à la tache. (Ph: Dr)
Mamie Brou Christine est à la tache. (Ph: Dr)
Mamie Brou Christine est à la tache. (Ph: Dr)

Portrait/Mamie Christine : À la découverte de l’octogénaire, vendeuse d’alloco « huile rouge »

Le 01/12/21 à 07:59
modifié 01/12/21 à 07:59
Vendeuse d’alloco « huile rouge » M'mo Blou, appelée ainsi affectueusement par ses petits-enfants donne une leçon de courage et d’abnégation à la jeunesse ivoirienne.

Source d’inspiration pour tous. Surtout pour les jeunes filles qui doivent œuvrer à leur autonomisation. Mamie Christine ou encore M’Blou, mère, grand-mère et octogénaire, détaillante d’alloco « huile rouge », femme battante affronte la vie tous les jours, dans la commune de Marcory.

Son parcours est hors du commun.

En effet, restauratrice, elle s’est spécialisée depuis son jeune âge dans la vente des frites de la banane plantain à l’huile de palme, communément appelé «Alloco huile rouge». Une activité qui lui a permis de scolariser ses huit enfants. À 82 anss révolus aujourd’hui, elle reste toujours fidèle à son activité. C’est que, le poids de l’âge n’altère en rien sa détermination. Cela fait 40 ans que mamie Christine tient son commerce.

À 82 anss révolus aujourd’hui, elle reste toujours fidèle à son activité. (Ph: Dr)
À 82 anss révolus aujourd’hui, elle reste toujours fidèle à son activité. (Ph: Dr)



Ainsi, elle s’est forgée une véritable réputation. Elle découpe les bananes plantains, les fait cuire dans l’huile, prépare les assaisonnements et sert les clients ! « J’ai huit enfants. Mon défunt époux était fonctionnaire. Et comme cette catégorie de travailleurs n’était pas bien payée, j’ai décidé de contribuer aux charges du foyer. Ainsi, j’ai ouvert un restaurant de mets ivoiriens. Mon époux avait refusé avant de marquer son accord pour cette initiative. C’était sur l’ancien site de l’INJS, qui dans les années 80, était une casse », témoigne-t-elle.

En dépit du poids de l’âge, mamie Christine garde toujours la forme. Souriante, affable, la mémé conserve son embonpoint.

Pour sa fille, Kouakou N’Guessan Sylvie c’est une fierté. « Ma mère a été toujours active. Elle s’est toujours occupée de nous. Elle nous donnait plus d’argent que papa. Nous avons tous fréquenté de bonnes écoles privées. Notre souhait est qu’elle arrête de travailler puisqu’elle est hypertendue. Mais son médecin souhaite qu’elle travaille pour maintenir la forme. Son commerce de frite de banane plantain est “son monde’’ », raconte-t-elle.

Elle s'occupe de ses clients. (Ph: Dr)
Elle s'occupe de ses clients. (Ph: Dr)



La vie n’a pas toujours été rose pour elle. En effet, elle a bien failli perdre son commerce lorsque, le 7 janvier 2018, un automobiliste ayant perdu le contrôle de son véhicule a foncé droit sur son commerce, détruisant partiellement le local.

Cependant, c’était sans compter avec la force de caractère et le dévouement de Mamie Alloco, comme ses clients la surnomment. Loin de se laisser abattre par cet accident, elle en a profité pour repartir de plus belle. Et même si cet incident a ralenti son activité, elle garde le cap.

Et continue de recevoir les clients comme à son habitude. « Elle a de l’amour pour ce qu’elle fait. Je suis fier de Mamie. À 82 ans, elle trouve encore de la force de s’occuper de ses clients. Elle est à féliciter », affirme Goerges Ettien, un client fidèle de l’octogénaire.

Du lundi au samedi, l’aventure continue pour Mamie Alloco. Ses clients sont toujours enchantés. Tout le quartier ne jure que par son fameux «piment» (assaisonnement).

Ce dynamisme lui a valu d’être élue "super mémé de la Côte d'Ivoire 2021", par la structure Empire 17 dirigée par l’influence Emma Lohoues, parce que bien qu’étant du troisième âge, elle continue d’épater la société par ses actes.



Le 01/12/21 à 07:59
modifié 01/12/21 à 07:59