L'éditorial d'Amedée Assi: Quand 1 est supérieur à 2

Les présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo
Les présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo
Les présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo

L'éditorial d'Amedée Assi: Quand 1 est supérieur à 2

Le 22/11/21 à 08:22
modifié 22/11/21 à 08:22
La rhétorique est bien connue. Et elle est savamment distillée à tous ceux qui veulent l’entendre. Pire, elle est surtout servie habilement aux personnes qui ne connaissent pas les réalités actuelles du microcosme politique ivoirien.

Cet argument bien simple, niais, grossier et réducteur, le voici : le jeu politique ivoirien tient sur trois pieds, le Rhdp, le Pdci-Rda et le Ppa-Ci, le nouveau venu. Si le Pdci-Rda et le Ppa-CI se mettent ensemble, le Rhdp n’a aucune chance de remporter la présidentielle de 2025.

Il y a une vingtaine d’années, des analystes de la politique ivoirienne, en s’appuyant sur les forces respectives du Rdr, du Pdci-Rda et du Fpi, avaient sûrement raison d’affirmer que deux de ces grands partis qui s’unissaient seraient assurés de gagner l’élection présidentielle.

Aujourd’hui, le paysage politique ivoirien a changé, bien changé. Comme l’a écrit, il y a quelques années avec le savoir-faire qu’on lui connaît, l’éditorialiste français Franz-Olivier Giesbert, à propos du Parti socialiste français, beaucoup de formations politiques ivoiriennes « ressemblent désormais à des bougies mortes, quand la mèche cramée s’est noyée dans la dernière coulée de cire.» Et point n’est besoin de porter des lunettes pharmaceutiques pour s’en apercevoir. Tout d’abord, le parti des Républicains, un des trois poids lourds, n’existe plus. Il a fait place au Rhdp, véritable creuset unificateur dans lequel sont venus se fondre le Rdr, une bonne partie du Pdci-Rda, du Mfa, du Pit, de l’Udpci ; sans oublier une foultitude de petits partis politiques. Les législatives de mars 2021 ont confirmé le grand ancrage de cette formation politique sur toute l’étendue du territoire national ; à l’exception du Centre où elle n’a pas remporté la majorité des sièges en compétition.

Ensuite, le Pdci-Rda, conséquemment de la razzia qui s’est opérée et continue en son sein par le Rhdp, a perdu de sa superbe. Et les divisions profondes qui le traversent, actuellement, notamment sur la question du choix du candidat de ce parti à la présidentielle de 2025, ne sont pas de nature à faire de la plus vieille formation politique du pays un ogre électoral.

Enfin, le Ppa-CI, sorti des entrailles du Fpi, peine encore à s’affirmer sur l’échiquier politique ivoirien. Et la fronde ouverte de cadres importants de ceux qu’on appelait jusqu’ici les pro-Gbagbo, conduits par Simone Gbagbo, n’est pas de nature à lui prédire des lendemains qui chantent. D’autant qu’il (le Ppa-CI) est en outre combattu par... le Fpi. Le parti d’Affi qui a réussi sa rentrée politique, la semaine dernière, et qui a conservé un grand nombre de membres fondateurs sera un tracas quotidien pour le parti de Laurent Gbagbo.

Mais ce n’est pas tout. Dans l’alliance en préparation entre le Pdci-Rda et le Ppa-CI, on sait que chacun veut se servir de l’autre comme d’une béquille. Sans compter que beaucoup d’Ivoiriens s’interrogent sur ce que cette union opportuniste envisagée apportera au pays si ce n’est la vengeance et la revanche des vaincus d’hier sur les vainqueurs d’aujourd’hui.

S’il est vrai que, selon Henri Konan Bédié, la politique est l’art de l’impossible, on ne voit pas comment cette alliance qui est en train de se faire sur des bases équivoques et éphémères, juste pour en découdre avec des alliés ou adversaires d’hier, peut, un tant soit peu, ébranler le Rhdp.

Cela est d’autant plus vrai qu’en dehors de la politique politicienne, notre pays, sous l’impulsion et la vision du Président de la République Alassane Ouattara et la conduite du Premier ministre Patrick Achi, chaque jour, réalise des prouesses dans tous les domaines.

Les populations n’étant pas dupes, on peut raisonnablement penser qu’elles accorderont leurs votes à une formation politique qui a fait ses preuves et dont le gouvernement, avec une politique économique et sociale inclusive, nous rapproche de l’émergence. Car, c’est cela la Côte d’Ivoire solidaire dont rêvent les plus hautes autorités .


Le 22/11/21 à 08:22
modifié 22/11/21 à 08:22