Décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021: Isaïe Biton Koulibaly, la simplicité de l’écriture a fait son succès

ISAIE
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Décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021: Isaïe Biton Koulibaly, la simplicité de l’écriture a fait son succès

Le 10/11/21 à 19:25
modifié 10/11/21 à 19:25
Isaïe Biton Koulibaly est décédé au Centre hospitalier universitaire (Chu) d’Angré, dans la nuit du 9 au 10 novembre, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 72 ans. L’écrivain, rendu célèbre par ses œuvres ‘’Ah, les femmes’’ et Ah, les hommes’’, n’a pu se remettre d’un AVC survenu il y a trois ans et duquel il se remettait, loin des regards indiscrets.
Né le 7 juin 1949 à Abidjan-Treichville, marié et père de trois enfants, Isaïe Biton Koulibaly laisse, pour la postérité, plus de 90 nouvelles, essais et romans publiés. En 2002, il obtient pour son roman « Merci l’artiste » le prix Nyonda honorant le père du théâtre gabonais Vincent de Paul Nyonda, le grand prix ivoirien des Lettres en 2005 avec « Puissance des lettres », le prix Yambo Ouologueum en 2008 avec « Et pourtant, elle pleurait » et bien d’autres distinctions. Responsable du service littéraire des Nouvelles éditions ivoiriennes (Nei) ,depuis plus de 30 ans, avant de faire valoir ses droits à la retraite le 13 janvier 2005, Isaïe Biton Koulibaly était l’écrivain le plus populaire, le plus lu de Côte d’Ivoire et l’un des plus prolifiques du pays. Son désir d’être écrivain naît alors qu’il avait 9 ans, à l'issue de la lecture du Petit Chose et de Jack d’Alphonse Daudet. Il dévorera ensuite presque tout Pearl Buck (alors qu’il avait à peine 15 ans), à la bibliothèque Kennedy de Treichville, la commune d’Abidjan où il est né, puis Pouchkine, auquel il dit devoir les principes clés de son esthétique: simplicité, clarté, rapidité et concision. « C'est à Alexandre Sergueievitch Pouchkine que je dois mon esthétique. C'est à juste raison qu'Henry Troyat écrira de lui :"La prose, si nue, si aisée de Pouchkine, demeure un modèle du genre. Les phrases courtes, dépouillées d'épithètes, sont ramassées autour d'un verbe vigoureux. Le récit se hâte de verbe en verbe, sec, précis, haletant. Pas le moindre embonpoint oratoire. Rien que des nerfs et du muscle. Pour courir plus vite." Comment ne pas être un disciple de celui qui écrit avec cette aisance et sérénité », aimait confier l’auteur, dont le succès s’explique en partie par la thématique de ses œuvres. Toutes décrivent les états d’âme, tribulations et drames de la femme ivoirienne. Il s’est particulièrement illustré, à travers la littérature sentimentale et a signé deux romans de la collection à l’eau de rose lancée par les Nouvelles éditions ivoiriennes (Nei), « Adoras », sous le pseudonyme B. Williams (Sugar Daddy, une jeune fille aime un tonton et Tu seras mon épouse).
Tantôt défenseur, tantôt pourfendeur des comportements féminins, à la fois paillard et, ainsi qu’il se définit lui-même, « catholique militant » et très pratiquant. « Je travaille sur trois thèmes: Dieu (le problème du bien et du mal), la Politique (les faits sociaux) et la femme. C'est ce dernier thème que le public retient. Très peu ont compris que même "Ah! les femmes" est une critique de la politique en Afrique et que les nouvelles de ce recueil posent le problème du bien et du mal », a révélé Isaïe Biton Koulibaly, qui a dit tiré son inspiration de l'amour. Selon lui, aimer une femme stimule le cerveau et l'imagination. « En plus de l’amour, la musique également contribue à faire naître des idées, tout comme une lecture abondante de toutes sortes de choses. Mes nouvelles sont inspirées par mon environnement mais elles sont très imaginaires. J'avoue que j'ai étudié l'art d'écrire avec l'École française de rédaction dont l'un des cours était intitulé: "L'imagination". A partir de l'imagination, on peut créer le réel, ce qui conduit certains à penser que je suis dans mes nouvelles. Je tire également cette technique de Alberto Moravia et un peu de Pouchkine », a confié l’auteur dont la carrière a commencé à la fin des années 1970, avec l’écriture d’ouvrages pour enfants, dont La Légende de Sadjo (Centre d’édition et de diffusion africaines, Ceda).
Littérature enfantine
• 1978 : La légende de Sadjo, (Ceda)

• 1979 : Le destin de Bakary, (Ceda)
Nouvelles
• 1978 : Les deux amis, (Nei)

• 1982 : Le domestique du Président, (Vallesse),

• 1987 : Ah ! les femmes, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 1991 : Ah ! les hommes, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 1991 : L’immeuble des célibataires, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 1995 : Encore les femmes, toujours les femmes, (Koralivre/ Les classiques ivoiriens),

• 1998 : Mon mari est un chauffeur de taxi, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 1999 : Que Dieu protège les femmes, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 2003 : Au nom du désir, (Nei),

• 2004 : ! Ah, las mujeres... ! , traduction en espagnol de "Ah, les femmes" (Primerapersona),

• 2007 : Le lit est tout le mariage, (Frat-Mat éditions),

• 2012 : Enchaînée pour l’amour d’un homme, (Les classiques ivoiriens).
Romans
• 1977 : Ma joie en Lui, (Nei),

• 1989 : Le sang, l’amour et la puissance, (L’Harmattan),

• 1999 : Sur le chemin de la gloire, (Koralivre),

• 1999 : Merci l’artiste, Prix Nyonda 2001 des lycées du Gabon (Nei),

• 2005 : Et pourtant, elle pleurait, Prix Yambo Ouologueum 2008 (Frat-Mat éditions),

• 2007 : La bête noire, Meilleure vente de la Librairie de France groupe 2008 (Frat-Mat éditions),

• 2008: Christine, (Les Classiques ivoiriens),

• 2013 : Le jour de demain, sous presse (Frat-Mat éditions),

• 2012 : La parenthèse délicieuse, (NEI),

• 2012 : Les désœuvrés du crépuscule, (Diasporas noires, édition en ligne).
Études
• 2005 : La puissance de la lecture, grand prix ivoirien des Lettres, Kaïlcedra, 2006 (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 2006 : Comment aimer un homme africain ?, (Koralivre/Les classiques ivoiriens),

• 2006 : Comment aimer une femme africaine ?, (Koralivre/Les classiques ivoiriens).
Chroniques
• Savoir aimer, 2011, 3e Prix Librairie de France Groupe 2011, (Go Magazine),

Littérature sentimentale Adoras (Sous le pseudonyme de B. Williams)

• Sugar daddy,2011, une jeune fille aime un tonton (Nei),

• Tu seras mon épouse (Nei).
Préface d’ouvrages
• La communication rapproche les hommes, Concours graine d’écrivain Orange

• Pouvoir de femme (Mari-Constance Komara)

• Plumes de femmes, une écriture en effervescence (Oumou Armande Sangaré Diarra)

• Regards sur la crise ivoirienne à la lumière de Dieu, Tome 2 (Sébastien Zahiri Ziki)

• Les coups de la vie (Anzata Ouattara)

• Jo Bleck (Carlos Guédé Gou)

• Affres, hics d'aujourd'hui (Awaba, NEI/CEDA)

Le 10/11/21 à 19:25
modifié 10/11/21 à 19:25