Démolition d’un chantier à Adjamé 220: « La mairie n’est ni initiatrice ni conceptrice de ce projet », affirme le président du Syndic de copropriété

Adjamé 220 logements
Adjamé 220 logements
Adjamé 220 logements

Démolition d’un chantier à Adjamé 220: « La mairie n’est ni initiatrice ni conceptrice de ce projet », affirme le président du Syndic de copropriété

Le 06/10/21 à 07:43
modifié 06/10/21 à 08:20
Deux faits majeurs ont marqué la commune d’Adjamé ces deux dernières semaines. La direction du domaine public de l’État a procédé à la destruction d’un chantier de construction d’un bâtiment au quartier 220 logements et d’un autre chantier de construction sur la voie express Adjamé-Abobo.

S’agissant du premier chantier, le député-maire d’Adjamé, Farikou Soumahoro et le président du syndic des copropriétaires, Marcel Taba, sont formels : Ce chantier est du ressort des copropriétaires de la cité des 300 logements. Leur Syndic a juste saisi la mairie avant de réaliser leur projet.

« L’exploitation de cet espace a été adopté en Assemblée générale des copropriétaires. Cela a été confirmé en 2015, conforté en 2018 et renforcé le 3 juillet 2021. La construction des magasins est la volonté de l’Assemblée générale. Il ne s’agit pas d’un projet de la mairie. C’est un projet de la copropriété qui est sur le titre foncier N°29904. Cela ne fait pas partie du domaine public de l’État », a affirmé Marcel Taba, président du syndic de copropriétaires.

Ce dernier explique que le syndic ne pouvait pas initier ce projet sans avoir l’avis technique de l’autorité communale. Et « c’est là que s’arrête l’implication de la mairie. Elle n’est en rien initiatrice ou conceptrice de ce projet. C’est une affaire des populations des 300 logements », insiste-t-il. Le cas de la voie express

Pour ce qui est du chantier sur la voie express Adjamé-Abobo, c’est une initiative de la mairie d’Adjamé.

C’est le 31 décembre 2020 que dans l’arrêté municipal 077/C.ADJ/SG/2020, le maire d’Adjamé a accordé une autorisation provisoire aux fins de réalisation des travaux de construction de magasins sur les concessions A, B, C, D, E et F du domaine public au quartier Sodeci, route d’Abobo.

Dans le cadre de l’aménagement et de l’embellissement des entrées de sa commune, le maire Farikou Soumahoro précise que ces constructions devraient se conformer aux plans architecturaux et surtout être réalisées dans les règles de l’art.

Le premier magistrat de la commune d’Adjamé soutient qu’il s’appuie sur la loi N°2003 du 7 juillet portant transfert et répartition de compétence de l’État aux collectivités territoriales. C’est d’ailleurs pourquoi, il dit ne pas comprendre l’action de la direction du domaine public de l’État qui ne l’a pas saisi.

Il faut noter que l’arrêté a été pris à l’issue de la session extraordinaire du Conseil municipal tenue du 26 juin 2020.

Face à l’action de la direction du Domaine public de l’État, le député-maire Farikou Soumahoro dit avoir sollicité l’arbitrage de sa tutelle par un courrier, le 30 septembre 2021. Sans attendre la réaction de sa tutelle, le ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier a procédé à la destruction du chantier, le mercredi 29 septembre 2021 au motif de l’absence d’autorisation préalable.

Pour le maire d’Adjamé, cette situation vient « remettre en cause la question fondamentale de la compétence territoriale des collectivités sur le domaine public situé dans le ressort respectif des communes ». Il dit l’avoir signifié dans sa correspondance au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.

Faut-il le rappeler, dans une correspondance en date du 28 septembre 2021 adressée aux occupants du domaine public routier aux abords de la voie Express Adjamé-Abobo, le directeur du domaine public de l’État, Emmanuel Tahi, indique que le chantier de la mairie « n’est ni approprié ni conforme et constitue une gêne pour les usagers de la route et un risque pour la sécurité routière ».

Il fait savoir aussi que « ces situations inconfortables méritent d’être traitées avec beaucoup de diligence dans le cadre de l’intérêt général ». Poursuivant, il rappelle que l’occupation du domaine public de l’État reste « précaire, révocable et inscriptible ». Mieux, une telle exploitation « reste également soumise à une autorisation préalable du ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier » en charge dudit domaine


Le 06/10/21 à 07:43
modifié 06/10/21 à 08:20