A la loupe/Grand ménage : Le Ouattara des années 90 de retour ?

Le Chef de l'Etat Alassane Ouattara, des membres du gouvernement et les ministres-gouverneurs. (Photo : DR)
Le Chef de l'Etat Alassane Ouattara, des membres du gouvernement et les ministres-gouverneurs. (Photo : DR)
Le Chef de l'Etat Alassane Ouattara, des membres du gouvernement et les ministres-gouverneurs. (Photo : DR)

A la loupe/Grand ménage : Le Ouattara des années 90 de retour ?

Le 23/09/21 à 10:59
modifié 23/09/21 à 10:59
Le grand ménage ? Depuis quelques jours, les lignes bougent. Le Président de la République Alassane Ouattara semble tracer, sinon rappeler les lignes rouges. Et déjà, certains voient rouge. Un vent anti-corruption souffle tous azimuts sur les berges de l’administration publique.

Une administration hélas infestée par la mentalité du « je gagne quoi dedans ». Un tiers des Ivoiriens, selon Transparency International, déclarent avoir payé des pots-de-vin pour un service public en 2019. La croisade en cours, certains la baptisent déjà « d’opération coup de poing », en souvenir des années de rigueur 1990-1993 où Alassane Ouattara (alors directeur général adjoint du Fmi) avait été appelé d’urgence au chevet de l’économie ivoirienne par Houphouët-Boigny qui l’avait nommé Premier ministre. Quoi qu’il en soit, la traque fait déjà des victimes.

Les directeurs généraux de la Nouvelle pharmacie de la santé publique (Npsp), de l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (Agedi), de l’Autorité de régulation des télécommunications/Tic de Côte d’Ivoire (Artci) et de l’Agence de gestion foncière (Agef) ont été suspendus de leurs fonctions pour « nécessité d’audit ». Des sanctions qui ont leur pesant d’avertissement pour tous. Car nul ne devrait être épargné.

La police des biens n’épargne pas les services de police. 43 dossiers de racket ont été transmis au procureur militaire Ange Kessy qui avait déjà été saisis de 23 autres plaintes. C’est donc une soixantaine de plaintes de racket qu’examinera le parquet militaire à la rentrée judiciaire prochaine. Du jamais vu ! Depuis 2011 à aujourd’hui, seulement 37 plaintes de racket avaient été reçues.

Les sénateurs concernés dans l’affaire Al Moustapha ont du souci à se faire. Ces vénérables sont mis en cause dans des actes peu honorables visant à vendre leurs exonérations fiscales à travers des actes d’achat de véhicules. Des faits qualifiés d’une « extrême gravité » par le Procureur de la République, Adou Richard.

Le 26 août 2021, Adou Richard a instruit la Section recherches de la Gendarmerie nationale afin de diligenter une enquête qui pourrait donner lieu à des autorisations de poursuites contre les sénateurs, conformément à l’article 145 alinéa 1 du règlement du sénat.

Le langage d’intransigeance du Chef de l’État, qui rappelle la renommée de l’économiste ferme et téméraire qu’on lui connaît, a été répété aux ministres, lors du Conseil des ministres du mercredi 8 septembre dernier.

Et le message vaut pour les 14 ministres gouverneurs reçus le 14 septembre 2021 au Palais présidentiel. Alassane Ouattara présidera, au moins une fois dans l’année, une réunion d’évaluation et d’échange pour faire le point sur leurs leurs activités. C’est dire. Alassane Ouattara, Chef de l’État, peut-il sévir comme quand il était chef du gouvernement ?

Les Ivoiriens apprécieront aux résultats. D’ici-là, la cherté de la vie très décriée par les ménages suffit, à elle seule, à légitimer un coup de balai dans les écuries. La gabegie ayant des contrecoups par saccades sur le coût de la vie des braves populations qui se dégrade.


Le 23/09/21 à 10:59
modifié 23/09/21 à 10:59