Projet "Droit à l'éducation inclusive et maintien des jeunes filles à l'école": Des résultats encourageants

La mentor de Kpangbassou en pleine séance d'explication sur les méthodes de contraception. (Dr)
La mentor de Kpangbassou en pleine séance d'explication sur les méthodes de contraception. (Dr)
La mentor de Kpangbassou en pleine séance d'explication sur les méthodes de contraception. (Dr)

Projet "Droit à l'éducation inclusive et maintien des jeunes filles à l'école": Des résultats encourageants

Après deux ans de mise en œuvre dans les 12 régions cibles de Côte d'Ivoire, le projet "Droit à l'éducation inclusive et maintien des jeunes filles à l'école" initié par le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) enregistre de bons résultats, si l'on s'en tient au constat fait par Dr Gilbert N'gonga, coordonnateur dudit projet.

Il a fait ce constat le 7 septembre 2021, à Yamoussoukro, au terme de l'évaluation à mi-parcours de ce projet, après une visite des "espaces sûrs" mis en place par l'Ong Renaissance santé Bouaké (Rsb) dans les villages de Zatta et de Kpangbassou, à Yamoussoukro.

Il s'agit d'espaces tenus par des mentors dont la mission est de former les adolescents et surtout les jeunes filles élèves des écoles primaires et du secondaire, sur la santé de la reproduction, les compétences de vie.

Au cours des séances de formation et d'information selon Dorothée Toualy, directrice exécutive de l'Ong Rsb, délocalisée depuis 1993 à Yamoussoukro, ces jeunes enfants, sujettes aux grossesses précoces en milieu scolaire, aux Violences basées sur le genre (Vbg) sont suffisamment outillées sur les techniques de refus, et de prise de bonnes décisions face aux avances et attouchements des prédateurs.

Ils sont bien instruits sur l'estime de soi, comment être au dessus des influences des pères, en cas de mariage précoce, de mutilation génitale etc.. Mieux, en plus des "espaces sûrs", des Activités génératrices de revenus (Agr) sont initiées au profit des mamans, afin de les sortir de la pauvreté à l'effet de les aider à résister aux décisions négatives susceptibles de compromettre l'avenir de leurs enfants. C'est le cas à Zatta où un groupement de 25 femmes, appuyées par le projet, ont mis en valeur 7 ha pour la production du manioc, 1/2 ha d'igname et de tomate.

À "l'espace sûr" de Kpangbassou, ce sont des jeunes filles et garçons dont l'âge varie entre 17 et 20 ans qui sont sensibilisés à la contraception, aux infections sexuellement transmissibles (Ist), au Vih/Sida, aux grossesses précoces. Mais aussi sur les précautions à prendre pour une bonne prise en charge quand elles n'ont pas pu l'éviter.

Au terme donc de cette mission consacrée aux bonnes pratiques et aux impacts du projet "Droit à l'éducation inclusive et maintien des filles à l'école", Dr Gilbert N'gonga s'est dit très satisfait de l'exécution du projet par les différents partenaires sur le terrain "Avec les résultats que nous avons, nous constatons qu'il y a une amélioration des indicateurs et nous espérons pouvoir conserver les acquis du projet" a-t-il affirmé.

En effet, la scolarisation et le maintien des jeunes filles à l'école en Côte d'Ivoire, reste une préoccupation pour le gouvernement et l'Unfpa. D'autant que le taux d'enrôlement des jeunes filles au primaire se situe à 74,1%, alors que leur taux de maintien au secondaire n'est que de 35,6%, selon une étude de 2016.

L'analyse récentes des causes d'abandon de l'école par les jeunes filles, fait ressortir les grossesses précoces, l'accès insuffisant à une éducation sur la sexualité et aux services de la santé de la reproduction, les infections au Vih/ Sida et aux Ist. Et surtout les mariages précoces, les Vbg, le faible niveau de revenu des familles, le poids des normes sociales, culturelles et religieuses.

C'est donc dans la perspective de renforcer l'accès des jeunes filles à l'école, à travers une approche transformatrice, qui touche les facteurs de vulnérabilité sociales et économiques, que l'Unfpa a initié ce projet depuis 2019, avec l'appui financier des Affaires mondiales du Canada.

Ce projet, faut-il le noter, cible les zones où les facteurs de vulnérabilité sont réels, à Yamoussoukro notamment. Il convient de noter que cette évaluation sur l'ensemble du pays s'est poursuivie jusqu'au 14 septembre 2021.

N'DRI CÉLESTIN