Guinée/Calendrier et contenu de la transition : Les négociations ont débuté et se poursuivront jusqu’au 17 septembre (De notre envoyé spécial à Conakry)

Le président du CNDR, le  Colonel Mamady Doumbouya
Le président du CNDR, le Colonel Mamady Doumbouya
Le président du CNDR, le Colonel Mamady Doumbouya

Guinée/Calendrier et contenu de la transition : Les négociations ont débuté et se poursuivront jusqu’au 17 septembre (De notre envoyé spécial à Conakry)

Le 15/09/21 à 07:11
modifié 15/09/21 à 07:11
Le Comité national du rassemblement et du développement (Cnrd) a démarré, le mardi 14 septembre 2021, les consultations qui dureront jusqu’au vendredi 17 septembre.

Cafouillage. Le mot était sur toutes les lèvres, mardi matin, au Palais du peuple de Conakry. Plus de deux cents partis politiques ont voulu participer à la rencontre initiée par la junte au pouvoir avec les politiques du pays. Chaque formation étant arrivée avec une délégation élargie, il a fallu peu de temps pour que la salle se remplisse. Et qu’il y ait du bruit et d’incessants va-et-vient dans la salle et en dehors.

Les journalistes ayant été priés de se tenir à l’écart, ce sont les entretiens avec les participants qui ont permis d’en savoir un peu plus. On n’a pas cependant eu besoin de poser trop de questions. Chaque groupe politique qui sortait se livrait à des commentaires sur le menu des échanges.

Le président du Comité national de rassemblement et de développement, Mamady Doumbouya, a déclaré aux hommes politiques qu’il souhaite une transition dans la paix.

Avec le concours de tous. Combien de temps durera cette transition et que devra-t-elle faire ? Les militaires veulent justement que les formations politiques leur fassent des propositions.

Le débat n’étant pas sur l’organisation d’élection ou pas. Ça, c’est indéniablement un acquis. Mais que faut-il faire avant ? Reprendre le fichier électoral ? Composer l’organe en charge du scrutin ? Quid de la Constitution, du reste, suspendue ?

Les consultations se poursuivent, aujourd’hui, avec les présidents des organisations de la société civile, les représentations des missions diplomatiques et des associations des Guinéens de l’étranger.

ENVOYÉ SPÉCIAL A CONAKRY
En attendant un gouvernement

Au quartier général des Forces spéciales devenu le cœur du pouvoir, on aime les apartés. Des échanges entre petits groupes. Au cœur des discussions, cette sempiternelle question: « On fait quoi?» Apparemment, les militaires ont beaucoup plus réfléchi sur comment renverser Alpha Condé que sur ce qu’il faudra faire du pouvoir, une fois qu’ils l’auront obtenu.

Il y a la pression de la communauté internationale. Qui, en plus des communiqués de condamnation, suit de près l’évolution de ce qui ne fait le moindre doute dans l’esprit des diplomates, la transition.

La communauté internationale veut des gages : des dates et un chronogramme. Avec une équipe gouvernementale à la tête de laquelle devra se trouver un civil.

En initiant quasiment une semaine de rencontres avec à la fois les partis politiques, les religieux, les syndicats et les opérateurs économiques, la junte veut réduire la pression de la communauté internationale pour au moins dix jours.

Que faire pendant que les échanges se déroulent ? Les militaires n’ont pas une ligne unique de conduite. Il y a ceux qui veulent que la junte s’occupe des auteurs de détournement de deniers publics en initiant une vague d’audits. Ils se basent sur la découverte d’importantes sommes d’argent dans les bureaux d’Alpha Condé et de son argentier.

Il y a aussi ceux qui ne veulent pas faire de vagues et ne surtout pas susciter d’applaudissements de la part des populations.

C’est d’ailleurs ce lot qui a imposé les communiqués interdisant toute manifestation de soutien. « D’abord ce n’est pas sincère et ensuite, ça irrite la communauté internationale et les politiciens du pays qui pourraient penser qu’on cherche des soutiens pour garder le pouvoir ». Un nom hante les esprits ici : Dadis Camara. Personne ne veut ressembler à ce capitaine de l’armée qui s’était accaparé du pouvoir en 2008, après la mort de Lansana Conté et qui avait fini par irriter tout le monde avec ses sorties fracassantes et sa volonté de se maintenir aux commandes.


Le 15/09/21 à 07:11
modifié 15/09/21 à 07:11