Agboville / Lutte contre le travail des enfants: Les dangers à utiliser les enfants dans la cacaoculture expliqués

AGBOVILLE CACAO 1
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Agboville / Lutte contre le travail des enfants: Les dangers à utiliser les enfants dans la cacaoculture expliqués

Le 09/09/21 à 23:00
modifié 09/09/21 à 23:00
Le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (Cns) que dirige Mme Dominique Ouattara poursuit sa campagne des vacances « sans travail des enfants ». Après Guitry, il y a quelques jours, le cap a été mis sur Agboville du 7 au 8 septembre, une zone de production cacaoyère, pour expliquer les attitudes dangereuses à éviter pour préserver l’avenir scolaire des enfants. Pour ce faire, des échanges entre les spécialistes et le corps préfectoral, les guides religieux et chefs traditionnels, producteurs, enfants ; une visite dans une plantation de cacao... ont constitué le menu de cette campagne dont la cérémonie solennelle a eu lieu à la salle des fêtes de la ville. En effet, la secrétaire exécutive du Cns, Patricia Yao, émissaire de Mme Dominique Ouattara, a démontré la démarcation entre les travaux dangereux interdits aux enfants de moins de 18 ans et les travaux légers autorisés aux enfants de 13 à 16 ans. Ainsi, elle a relevé leur dangerosité. Parce que ces activités sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité et à la moralité de la personne. Par exemple le défrichage à la machette, le port d'un atomiseur pour pulvériser des parcelles. De plus, l’abattage des arbres peut entraîner des accidents mortels, le brûlage des champs peut également causer des brûlures chez l’enfant. La trouaison, l’écabossage et la cueillette à la machette peuvent entraîner des blessures. Empêchant l’enfant d’aller par exemple en classe. Tout contrevenant à ces dispositions s’expose à la rigueur de la loi. Des peines d’emprisonnement sont prévues à cet effet.

Il ne faut pas laisser les enfants exécuter des travaux interdits au risque de causer des préjudices à l’économie nationale avec un embargo des acheteurs internationaux. Vu que cette spéculation fait partie des recettes non négligeables des produits d’exportation. Environ un million de personnes disposent d’une plantation en Côte d’Ivoire. Les autorités du pays, dira-t-elle, avec à leur tête le Président de la République Alassane Ouattara, ont pris à bras- le- corps cette question. En créant deux comités pour se pencher sur cette problématique. La sensibilisation, la formation, l’équipement, la répression ont porté leurs fruits. Des enfants sont sortis des griffes des trafiquants. Lesquels sont incarcérés à Soubré et Bouna. Des centres d’accueil des enfants ont été aussi réalisés à Soubré, Bouaké et Ferkessédougou.

« Nous sollicitons l’accompagnement des parents. Mettre au monde un enfant ne donne pas le droit à ses géniteurs de l’exploiter. Les enfants ne doivent pas être les principaux acteurs de la production cacaoyère. La sensibilisation va continuer », a indiqué Patricia Yao.

Parlant des travaux autorisés, Patricia Yao a fait observer que l’enfant peut aider ses parents à trier et étaler les fèves de cacao. Il peut participer au ramassage des cabosses, à la couverture des fèves, aider à ramasser le bois de chauffage, et à préparer une pépinière. Tout cela est possible sans l’exploiter. Ainsi, le travail socialisant doit se faire à des fins d’éducation et d’insertion sociale sans lui causer un préjudice. Car le but est de le protéger contre les violences et l’exploitation. Elle a insisté sur la place des enfants qui est à l’école. Pour ce faire, elle a exhorté les parents à établir les extraits d’acte de naissance ou les jugements supplétifs afin de ne pas compromettre leur avenir scolaire. Parce que l’enfant constitue l’élite de demain.

Le préfet d’Agboville, Coulibaly Sihindou et son auditoire de la salle des fêtes, le poing levé, ont déclaré en chœur que la région de l’Agnéby-Tiassa dit non au travail des enfants. « Oui à la vie scolaire, oui au suivi scolaire de son enfant ». Selon lui, la sensibilisation va se poursuivre. La multiplication des écoles primaires et des collèges de proximité ne doit pas être une option. Moussa Sawadogo, président du Conseil d’administration de la coopérative Scinpa, a confié être fortement engagé dans cette bataille en ne permettant pas que la cacaoculture soit marquée par le travail des moins de 18 ans. Surtout qu’en partenariat avec d’autres acteurs, des investissements ont été faits avec la construction d’une école primaire, des logements d’enseignants et une cantine dans le village d’Anno. Il a conduit la délégation du Cns dans le campement de Gnahochoba où se trouvent des plantations de cacao, café et de teck. Les producteurs ont été sensibilisés aux bonnes pratiques cultivables. Un comité de suivi des actions de lutte contre le travail des enfants dans la région sera bientôt créé.

Christian Dallet

Envoyé spécial

Le 09/09/21 à 23:00
modifié 09/09/21 à 23:00