Situation politique : Gbagbo - Simone, rupture totale ?

Laurent et Simone Gbagbo, l’ex-couple présidentiel et membres fondateurs du Fpi. (DR)
Laurent et Simone Gbagbo, l’ex-couple présidentiel et membres fondateurs du Fpi. (DR)
Laurent et Simone Gbagbo, l’ex-couple présidentiel et membres fondateurs du Fpi. (DR)

Situation politique : Gbagbo - Simone, rupture totale ?

Le 08/09/21 à 17:32
modifié 08/09/21 à 17:32
Simone Gbagbo Ehivet a dit non à Laurent Gbagbo. L’ex-Première dame, dans un communiqué publié le mardi 7 septembre, en réaction à sa nomination dans l’équipe mise en place pour réfléchir sur l’ossature et la dénomination du nouvel instrument politique que son époux (ils sont encore légalement mariés) entend mettre en place, s’est insurgée de n’avoir pas été consultée au préalable.

« J’ai lu sur les réseaux sociaux une décision du président Laurent Gbagbo et signée de Assoa Adou, relative à la nomination des membres de deux commissions et d’un groupe de réflexion élargi, dans le cadre des préparatifs du congrès constitutif. J’observe que depuis le lancement de l’idée de création d’une nouvelle organisation politique (...) mes anciens camarades de parti utilisent des méthodes d’approche pour le moins surprenantes : aucune convocation de réunion, aucune consultation, des nominations que l’on découvre sur internet (...) Je reste dubitative devant ces pratiques et manquements, et je suis peu encline à m’associer à ce type d’initiative, car je mérite un minimum de respect et de considération », a-t-elle réagi.

En clair, Simone Gbagbo désapprouve le traitement dont elle fait l'objet, dans le cadre politique, de la part de l’entourage de l’ancien Chef de l’État, qui partage sa vie depuis plus de 30 ans.

Elle aurait certainement souhaité, au regard de son poids politique, de la figure emblématique qu’elle constitue au sein de la famille des frontistes, du rôle qu’elle a joué et de la place qu’elle a occupée au Palais présidentiel, lors de la gouvernance de l’ancien régime, être associée, en amont, aux engagements et prises de décisions concernant la gestation de cet outil politique. Et non de la mettre devant le fait accompli. Elle n’a pas du tout apprécié cet état de fait.

Sa sortie, non moins surprenante, de l’autre jour en est une parfaite illustration. Une manière de demander qu’on lui reconnaisse ses prérogatives en ce sens qu’elle est et demeure membre fondateur et la 2e vice-présidente du Fpi, sa formation politique d’origine.

Au-delà de cette réaction, Simone Gbagbo avait marqué, il y a quelques jours, son étonnement sur des informations publiées, faisant état de ce qu’elle aurait été désignée comme la présidente du comité scientifique des préparatifs du congrès constitutif de ce nouveau parti à venir. « Il me revient, de façon récurrente, que dans le cadre des préparatifs du Congrès constitutif du nouveau Parti (...) qu'un organe serait mis en place à cet effet. Par la présente mise au point, j'informe l'opinion nationale, au nom du président Laurent Gbagbo, qu'il n'en est rien », avait-elle clarifié.

Cette information a vite été démentie, quelques heures après, par Assoa Adou. A la lumière des faits qui précèdent, l’ex-Première dame n’est pas au cœur du système ou autour de la table où l’architecture du nouveau parti en gestation. Cette réalité semble l’agacer. Elle a tenu à le faire savoir.

Le couple Gbagbo bat de l’aile. C’est un secret de polichinelle. Le fondateur du Fpi, à peine rentré en Côte d’Ivoire le 17 juin, après son acquittement total à la Haye, a demandé le divorce à son épouse. Ce que cette dernière a refusé. L’affaire est donc en justice. Dès lors, l’on voit la volonté de M. Gbagbo de ne plus vouloir être lié par les liens du mariage avec celle-ci.

Des observateurs et analystes de la scène politique arguent même que l’ancien Président de la République, déterminé à se défaire définitivement de Simone Gbagbo, membre fondateur et 2e vice-président du Fpi-Gor ( Gbagbo ou rien) a eu la bonne idée de créer ce nouveau parti politique où cette dernière n’aura pas de place prépondérante dans l’organigramme ou dans les instances dirigeantes de cet outil politique. Et ce faisant, il se débarrasse de Pascal Affi N’Guessan, le président légal du Fpi avec qui, il ne veut plus collaborer et surtout de sa compagne de lutte.

D’une pierre, il fait donc deux coups. Simone Gbagbo, politique chevronnée, a certainement flairé le coup. Saura-t-elle l’esquiver ? Toujours est-il qu’avec les pions poussés par Laurent Gbagbo et sa volonté de tourner la page des années de vie passées ensemble, le fossé de la rupture entre les deux personnalités devient de plus en plus béant.


Le 08/09/21 à 17:32
modifié 08/09/21 à 17:32