La problématique du paludisme est toujours d’actualité dans nos pays avec plus de 400 000 décès par an dans le monde dont plus de 90% en Afrique.

Un consortium d’enseignants-chercheurs en fonction dans les Universités du Ghana, du Cap-Vert et de Côte d’Ivoire conduit par le pharmacologue ivoirien N’Guessan Jean David a reçu un financement de 200 000 USD soit plus de 111 millions de FCfa pour une étude qui englobe la phytochimie, la toxicologie, la formulation et les essais cliniques d’une formulation optimisée obtenue à partir de plantes de la pharmacopée traditionnelle de Côte d’Ivoire et d’autres pays de la sous-région.

Ces plantes référencées dans la pharmacopée de l’Afrique de l’Ouest et ivoirienne serviront à l’équipe de N’Guessan Jean David de mettre au point deux antipaludiques sous une formulation améliorée disposant de tous les justificatifs relatifs à la propriété intellectuelle établie dans le respect de toutes les parties prenantes de l’innovation.

Pour permettre à cette équipe d’enseignants-chercheurs, de médecins spécialistes de mener à bien cette étude, la délibération du jury du programme Pari qui s’est tenue, du 6 au 8 avril 2021, à Niamey au Niger leur a accordé cette subvention.

La remise symbolique du prix s’est faite mercredi 11 août 2021, à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, en présence du Pr Abdoulaye Maga, Directeur éducation, sciences et culture de la Cedeao, du Dr. Kouakou Roland, chef de division science et technologie de la Commission de la Cedeao et de plusieurs personnalités de la communauté universitaire ivoirienne.

Le Pr N’Guessan a précisé que leurs formulations ne sont pas toxiques et très bien tolérées par l’organisme des rats comme l’ont montré les études pré-cliniques. « Nous avons conçu une formulation à base de trois plantes qui sont communément utilisées pour soigner le paludisme. Ces formulations ont déjà fait l’objet d’une thèse qui a été soutenue en 2020. Ce projet vise à poursuivre le travail à travers une étude clinique en collaboration avec des médecins de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Cap-Vert (...). Dans trois ans, ce médicament pourrait être disponible à l’issue de toutes les études. Il faut dire que moi-même, en tant que chercheur, c’est une grosse opportunité parce que ce fonds obtenu nous permettra de nous équiper, d’acheter des réactifs et d’être plus efficace dans le travail », a indiqué le Pr N’Guessan qui est Professeur titulaire de Biochimie-Pharmacologie des substances naturelles à l’Ufr Biosciences.

Selon lui, ce prix obtenu contribue également à la visibilité de l’université. « Il faut noter que les universités sont jugées à l’aune des prix qui sont glanés par leurs enseignants-chercheurs. C’est une valorisation de la recherche des plantes sous forme de phyto-médicaments qui auront subi tous les tests scientifiques », a souligné le vice-Doyen de l’Ufr chargé de la recherche Fulbright alumni, Pr N’Guessan.

Ces résultats de la recherche ont été salués par le Directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Arsène Kobéa. « Les Universités sont au travail. Un exemple de recherche à suivre. Un cas qui va faire tache d’huile dans la recherche », a-t-il noté.

Pour sa part, le Directeur de cabinet du ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, Sylla Kalilou, s’est dit très heureux des travaux de recherche du Pr N’Guessan Jean David.