Mali/Disparition d’un journaliste depuis 5 ans : La pression se fait sur le camp d’IBK

Le journaliste malien, Birama Touré, de l’hebdomadaire d’investigation Le Sphinx, porté disparu depuis 5 ans. (DR)
Le journaliste malien, Birama Touré, de l’hebdomadaire d’investigation Le Sphinx, porté disparu depuis 5 ans. (DR)
Le journaliste malien, Birama Touré, de l’hebdomadaire d’investigation Le Sphinx, porté disparu depuis 5 ans. (DR)

Mali/Disparition d’un journaliste depuis 5 ans : La pression se fait sur le camp d’IBK

Le 29/07/21 à 20:48
modifié 29/07/21 à 20:48
La mise sous mandat de dépôt de l’ancien patron des services secrets quelques semaines après le lancement d’un mandat d’arrêt international contre l’ancien député et fils de l’ancien Chef d’État malien semble être le début d’un resserrement de l’étau contre l’ancien locataire de Koulouba.

L’ancien patron des services de renseignements du Mali sous l’ancien Président IBK a été inculpé le 29 juillet, et placé sous mandat de dépôt pour « complicité d’enlèvement, de séquestration, de torture » dans l’affaire de la disparition du journaliste malien, Birama Touré, de l’hebdomadaire d’investigation Le Sphinx, il y a 5 ans, selon Rfi.

La veille, il a reçu à son domicile une convocation du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de la Commune 4 de Bamako. Selon des articles de presse de plusieurs journaux maliens, le journaliste aurait été tué et ces sources ont affirmé à l’époque que Birama Touré aurait, après son enlèvement, séjourné un moment dans les locaux des services de renseignements du Mali.

Dans le même dossier, un mandat d’arrêt international a été lancé le 5 juillet, contre Karim Keïta, ancien député et fils de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keïta, avait fait savoir l’Afp qui avait vérifié l’information auprès d’Interpol.

Pour les proches de Birama Touré qui cherchent depuis plus de cinq années à faire la lumière sur sa disparition, l’émission de ce mandat d’arrêt international contre Karim Keïta est source de grande satisfaction.

Le directeur de publication du journal d’investigation Le Sphinx, Adama Dramé, qui se bat depuis plus de cinq ans pour faire la lumière sur la disparition de son journaliste, salue « une bonne nouvelle » et affirme désormais attendre la version des faits de Karim Keïta.

Pour la partie adverse, Me Khalifa Yaro, l'un des avocats de Karim Keïta, se plaint, quant à lui, de ne pas avoir eu accès aux derniers éléments du dossier. Ce qu’il attend avant de s’exprimer publiquement. Mais déjà, il rappelle que Karim Keïta a toujours clamé son innocence dans cette affaire, selon Rfi. Il assure que l’ancien député ne refuse pas de s’expliquer, mais qu’il n’a jamais été convoqué officiellement. Surtout, Me Yaro s’interroge sur la nécessité d’émettre un mandat d’arrêt alors que son client, Karim Keïta, n’est à sa connaissance pas inculpé.

Alors qu’Interpol s’intéresse à Karim Keïta, Reporters sans frontières (Rsf) dévoile sur son site Internet, les résultats de son enquête qui justifient que le fils de l’ancien président malien soit entendu dans cette affaire. Au moment de sa disparition, Birama Touré aurait commencé à enquêter sur une liaison qu’aurait entretenue Karim Keïta avec la femme de l’un de ses amis, fait savoir Rsf.

Son ancien patron, le directeur de publication du Sphinx Adama Dramé qui a travaillé pendant près de 20 ans avec lui, selon l’organisation, est persuadé que cette enquête est à l’origine de sa disparition.

Selon ses informations, c’est le lieutenant-colonel Cheikh Oumar N'Diaye, à l’époque conseiller du président, responsable de la division recherches de la Sécurité d'Etat, et en lien avec Karim Keïta (alors la commission Défense de l’assemblée nationale), qui aurait proposé ses services pour régler cette affaire.


Le 29/07/21 à 20:48
modifié 29/07/21 à 20:48