Agriculture durable : Des chercheurs plaident en faveur d’intrants agroécologiques

Les participants en salle de conférences. (DR)
Les participants en salle de conférences. (DR)
Les participants en salle de conférences. (DR)

Agriculture durable : Des chercheurs plaident en faveur d’intrants agroécologiques

Le 28/07/21 à 15:06
modifié 28/07/21 à 15:06
Les décideurs publics et privés ont été interpellés hier à l’Institut africain pour le développement économique et social – Centre africain de formation (Inades-Formation) à Cocody, sur la nécessité de promouvoir la production et l’usage d’intrants agroécologiques, pour permettre à la Côte d’Ivoire d’assurer une sécurité alimentaire durable.

C’était lors de l’ouverture des panels de haut niveau sur les intrants chimiques de synthèse et le droit à une alimentation saine et durable organisés par ledit Institut les 27 et 28 juillet autour du thème : ‘’Les enjeux mondiaux et nationaux sur les intrants chimiques de synthèse’’.

Mamadou Goïta, directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (Irpad), depuis Bamako, a expliqué, par visioconférence, que les différents programmes de production intensive conduits par les partenaires internationaux mettent, pour la plupart, à mal la faune et la flore africaine. D’autant plus que les intrants chimiques de synthèse impliqués dans lesdits programmes et projets sont globalement nocifs pour l’environnement.

Mamadou Goïta a également indiqué que ces partenariats, lancés depuis les années 1970, ont plutôt contribué à détruire les petites unités de production et de transformation locales, sans pour autant réussir à atteindre les objectifs visés. Il a donc plaidé en faveur d’un encouragement de la production d’engrais organiques par les particuliers et une implémentation à grande échelle.

L’usage d’intrants agroécologique est conseillé pour une agriculture durable. (DR)
L’usage d’intrants agroécologique est conseillé pour une agriculture durable. (DR)



Pour sa part, Marcel Yao, conseiller technique du ministre de l’Environnement et du Développement durable, a estimé qu’au-delà d’un meilleur contrôle des intrants chimiques, le gouvernement de Côte d’Ivoire devrait songer à réorienter véritablement ses actions en direction de la production vivrière, parce que « 70 % des 26 millions d’Ivoiriens ne prennent qu’un repas par jour ».

Il a également suggéré que les populations déplacées en interne en direction des zones cacaoyères soient encouragées à retourner dans leurs espaces d’origine dans le cadre d’un programme de production vivrière pour les y fixer et les amener à agir en faveur de la sécurité et l’indépendance alimentaire de la Côte d’Ivoire.

En outre, les échanges ont porté sur la nécessité de faire le distinguo entre les intrants biologiques et agroécologiques, parce que les premiers pourraient conduire au même système de domination des grands groupes internationaux qui sont « un piège dans lequel les États africains sont pris depuis des décennies », selon les deux conférenciers.

L’engagement des pouvoirs publics dans la mise à disposition de financements moins cher – environ 3 à 4 % maximum de taux d’intérêts contre au moins 18 % actuellement – à travers de vraies banques dédiées au secteur agricole, tout en tirant les leçons notamment de l’ancienne Banque nationale du développement agricole (Bnda) et l’efficacité des structures existantes.

Des échanges sont aussi prévus sur les intrants chimiques de synthèse et leurs liens avec la santé humaine et animale, l’environnement, mais également sur les réglementations nationales et internationales en la matière.



Le 28/07/21 à 15:06
modifié 28/07/21 à 15:06