Foire de la Tabaski : Des prix pour toutes les bourses !

Malgré quelques difficultés, les marchés ont suffisamment été approvisionnés. (Photo : Véronique Dadié)
Malgré quelques difficultés, les marchés ont suffisamment été approvisionnés. (Photo : Véronique Dadié)
Malgré quelques difficultés, les marchés ont suffisamment été approvisionnés. (Photo : Véronique Dadié)

Foire de la Tabaski : Des prix pour toutes les bourses !

Le 16/07/21 à 11:08
modifié 16/07/21 à 11:08
La communauté musulmane de Côte d’Ivoire célèbre, le mardi 20 juillet, la fête de la Tabaski ou encore l’Aïd-el-Kébir. A cette occasion, des foires s’érigent à travers la ville d’Abidjan.

A Yopougon, une partie de l’espace Ficgayo a été aménagée et transformée en un parc animalier dans le cadre de la 1ère édition de la foire « le Bélier de la Tabaski d’Abidjan ». Cette foire a été lancée, le jeudi 15 juillet, par le responsable environnement de la mairie de Yopougon, Lassiné Coulibaly, représentant le maire Kafana Koné.

Dans cette foire, ce sont 10 000 bêtes qui sont attendues, nous apprend le président du Conseil d’administration, Fofana Abdoul Karim. A l’ouverture, ce jeudi, de nombreux bovins ont été parqués dans des enclos construits pour la circonstance. « Les clients se font prier. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’ils attendent toujours le dernier jour », nous fait remarquer un commerçant, Kamara Arouna.

En ce qui concerne les prix des moutons, Samanké Mohamed, conseiller du président de l’interbovi-ci, estime que cela est à la bourse de tous. « Les prix sont à la portée de toutes les bourses. Ils oscillent entre 80 et 250 mille FCfa », rassure Mohamed. Et de préciser que les fluctuations des prix sur le marché sont dues à la situation sécuritaire dans certains pays d’où proviennent ces bêtes.

Le manque d’affluence, fait-il savoir, s’explique également par le fait que certaines personnes, n’ayant pas d’espace pour garder leur mouton, préfèrent attendre les derniers jours pour effectuer leur achat.

Si les vendeurs estiment que les prix sont à la portée de tous, ce n’est pas le cas pour des clients qui dénoncent les prix élevés des moutons. « Les prix sont élevés. Ma bourse ne me permet pas d’acheter le mouton de mon choix estimé à 130 mille FCfa », se plaint Moro Yaya. Au cas où il n’arriverait pas à s’offrir un bélier, l’homme a déjà une solution palliative. Moro Yaya entend s’associer à des coreligionnaires pour acheter un bœuf pour le sacrifice d’Abraham.

Enclos de vente de moutons. (Photo : Véronique Dadié)
Enclos de vente de moutons. (Photo : Véronique Dadié)



Un autre acheteur, Dosso Mayasso, affirme que le moment est favorable pour lui d’acheter son mouton. Le sien ira au village pour permettre à sa famille de bien fêter. M. Dosso déplore les prix qui sont proposés et affirme que l’année dernière, les bêtes étaient moins coûteuses . D’après lui, cela s’explique par la résultante de plusieurs facteurs cités par les commerçants.

Un autre lieu, l’abattoir de Port-Bouët. Dans les enclos, les moutons attendent des preneurs. Il y a des bêtes très grasses et d’autres un peu amaigris. Quelques personnes vont et viennent. Elles font le tour des enclos pour opérer un meilleur choix. Le manque d’affluence est le même qu’à Yopougon, place Ficgayo.

Selon Gnagadou Amadou, vendeur de bovins à Port-Bouët, les Abidjanais ne se pressent pas. Ce sont les populations un peu éloignées d’Abidjan (à Aboisso, Anyama) qui viennent faire leur achat en ce moment. « C’est sûrement à deux jours qu’ils seront là », nous a-t-il confié. Avant d’évoquer des difficultés que les vendeurs rencontrent. A l’en croire, les enclos mis à la disposition des commerçants par le district d’Abidjan, fixés à 180 mille FCfa, sont passés à 300 mille FCfa. Pour lui, cela va sans nul doute impacter le prix des animaux. D’ailleurs, a-t-il affirmé, le prix d’un bœuf pourrait varier de 200 à 500 mille FCfa, et le mouton de 120 mille FCfa à 300 mille FCfa.

Difficulté d’approvisionnement

G. Amadou a aussi fait part d’une autre difficulté. Celle de l’approvisionnement. Selon lui, le problème sécuritaire au Mali et au Burkina va jouer sur le prix d’achat. « Les commerçants qui allaient se ravitailler dans certains marchés de ces pays en raison de la situation n’y sont pas allés », souligne G. Amadou. Toutefois, il se veut optimiste et beaucoup de moutons arriveront pour que les Ivoiriens fêtent bien, assure-t-il.

Koné Lacina, résidant à Dabou, qui a acheté un bœuf a fait le même constat. Les prix ont un peu augmenté. « Les bœufs que l’on pouvait acheter à 250 mille FCfa l’an dernier sont passés à 280 voire 300 mille FCfa, estimant que les prix ne sont pas trop abordables.

Sar Margette, venue de Grand-Bassam, quant à elle, a réussi à acheter un mouton pour le sacrifice. « J’ai acheté mon bélier à près de 450 mille FCfa. La fête est proche, c’est mieux d’acheter maintenant. Je trouve que le prix est abordable », a-t-elle affirmé.

Mme Sar a pu s’offrir un bélier  pour célébrer la Tabaski. (Photo : Véronique Dadié)
Mme Sar a pu s’offrir un bélier pour célébrer la Tabaski. (Photo : Véronique Dadié)



Il faut faire remarquer que quelques détaillants aussi abordent la clientèle pour leur proposer les quelques moutons qu’ils disposent. « Il y en a pour toutes les bourses. Il suffit de savoir négocier », soutient un détaillant qui a requis l’anonymat.

Ce fut l’occasion pour nous d’échanger sur le prix de la viande en cette période de fête. Traoré N’Fa, président des bouchers de la Société coopérative simplifiée des bouchers chevilliers assimilés de Port-Bouët, a déclaré que la viande en détail n’est pas beaucoup prisée à l’approche de la fête. Selon lui, les clients se tournent vers le bétail.

Ajoutant que le kilogramme de viande est vendu à 2500 FCfa mais il souligne que pour la viande de mouton, c’est un peu compliqué, elle est vendue à 3800 ou parfois 4000 F en raison de cette fête. La raison évoquée est la difficulté pour eux commerçants de s’approvisionner. « Nous achetons le mouton au même prix que tous ceux qui se préparent pour la fête. Le prix est un peu élevé surtout en ce moment », déplore-t-il.

A noter que l’Aïd-el Kébir ou la Tabaski est la fête la plus importante de l’Islam. Et de nombreuses familles perpétuent cette tradition religieuse en immolant une bête en mémoire du sacrifice d’Abraham.



Le 16/07/21 à 11:08
modifié 16/07/21 à 11:08