Dr Stéphanie Baux, coordinatrice générale de Médecins du monde : ‘‘On a recensé entre 6000 et 10 000 personnes usagères de drogues précaires à Abidjan’’

Stéphanie Baux, Coordinatrice générale de Médecins du Monde, explique le rôle joué par son organisation pour l’amélioration de la santé aux usagers de la drogue. (Edouard Koudou)
Stéphanie Baux, Coordinatrice générale de Médecins du Monde, explique le rôle joué par son organisation pour l’amélioration de la santé aux usagers de la drogue. (Edouard Koudou)
Stéphanie Baux, Coordinatrice générale de Médecins du Monde, explique le rôle joué par son organisation pour l’amélioration de la santé aux usagers de la drogue. (Edouard Koudou)

Dr Stéphanie Baux, coordinatrice générale de Médecins du monde : ‘‘On a recensé entre 6000 et 10 000 personnes usagères de drogues précaires à Abidjan’’

Le 30/06/21 à 11:45
modifié 30/06/21 à 11:45
Plusieurs organisations s’occupent des consommateurs de drogue en œuvrant notamment à l’amélioration de leur santé. Médecins du monde, depuis 2015, s’adonne à cette tâche, ayant pour objectif de permettre à ces personnes sous l’emprise de la drogue d’avoir accès à la santé et de réduire, dans leur milieu, les risques de contagion au Vih et à la tuberculose.

Dans un entretien, Stéphanie Baux, coordinatrice générale de Médecins du monde en Côte d’Ivoire, souligne qu’à Abidjan, son organisation « a recensé entre six mille et dix mille personnes usagères de drogues précaires ».

Le projet a été ouvert également dans d’autres villes, notamment San Pedro où entre 800 et 1000 personnes ont été enregistrées, ainsi qu’à Bouaké et Yamoussoukro, entre 1000 et 2000 individus. L’appui pour l’amélioration de la santé des usagers de drogues a permis de réduire considérablement le taux de prévalence.

« Quand on a commencé à travailler, on avait un taux de prévalence de la tuberculose qui était autour de 10% au sein de la population usagère de la drogue. Ce qui était 50 fois supérieur au taux de prévalence de la population générale. Depuis 2015, ce taux a considérablement baissé et aujourd’hui, on est autour de 3,6%. Pareil pour le Vih pour lequel le chiffre a été divisé par 3 depuis 2015 », révèle la coordinatrice générale.

Pour atteindre ce résultat, Médecins du monde use de certaines méthodes. Au dire de Stéphanie Baux, dans la première approche, l’Ong va au contact des consommateurs. Elle travaille avec des pères éducateurs et des agents de santé communautaire qui sont des personnes issues de la communauté usagère de drogue et qui peuvent encadrer au mieux ces individus.

Elle fait des sorties près des sites de consommation pour prodiguer les premiers soins et faire des tests (tuberculose, Vih) afin d’éviter une dégradation de leur état de santé. Dans une deuxième approche, Stéphanie Baux et son équipe travaillent avec le personnel de santé des établissements sanitaires classiques qu’ils forment pour qu’ils soient à même d’apporter une réponse médicale plus appropriée et conforme au respect des droits des patients.

« La troisième approche, c’est de créer des espaces de santé dédiés aux personnes usagères de drogues et ayant des spécificités en termes médicales, psycho-sociales et juridiques », soutient la première responsable de l’Ong.

Le Centre d’accompagnement et de soins en addictologie d’Abidjan (Casa) ouvert en août 2018, en partenariat avec l’organisation dénommée « Espace Confiance » avec l’appui du Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et les autres addictions (Pnlta), en est un exemple.

Tous ces efforts de l’organisation ont été couronnés par une reconnaissance de la part du Comité interministériel de lutte anti-drogue (Cilad) qui l’a distinguée le 26 juin, à l’occasion de la célébration officielle de la Journée de lutte contre la drogue à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. « J’en suis très fière », s’est-elle réjouie.


Le 30/06/21 à 11:45
modifié 30/06/21 à 11:45