Georges Pierre Aka, directeur des services aux populations de l'ONECI. (Photo : DR)
Lenteur dans la production, distribution des Cni, enrôlement/ Georges Pierre Aka: «Que les Ivoiriens se fassent enrôler avant le 31 décembre 2021»
Les usagers grognent et se plaignent du non-respect des délais de retrait des Cni, des dysfonctionnements dans les opérations d’enrôlement et de production. Le directeur des Services aux populations de l’Office national de l’état civil et de l’identification en donne les explications et rassure.
Le conseil des ministres du 26 mai 2021 a prorogé la date de validité des CNI produites en 2009 au 31 décembre 2021. Comment expliquez-vous ce 3ème report ? N’avez-vous pas le sentiment d’avoir échoué ?
Ce report n’est nullement l’expression d’un échec. Nous reconnaissons qu’il peut toujours avoir quelques difficultés dans la conduite d’un tel projet d’envergure nationale. Mais, sur instruction du directeur général, nos services sont à l’œuvre pour améliorer continûment le processus, notamment en ce qui concerne l’enrôlement et la distribution des Cni. En effet, l’on peut percevoir la déception chez des pétitionnaires causant ainsi un repli. Toutes choses qui peuvent impacter l’affluence dans les centres. Mais nous voulons rassurer les populations de la mise en œuvre vigoureuse d’actions correctives qui donnent déjà des résultats encourageants de sorte à satisfaire davantage de pétitionnaires. Nos équipes se tiennent d’ores et déjà à leur disposition dans nos centres d’enrôlement et de distribution. Nous leur demandons de ne surtout pas attendre les derniers moments.
C’est dire qu’avec cette prorogation, ceux qui n’ont pas encore reçu leur Cni l’auront-ils dans les délais ?
Nous rassurons les Ivoiriens qu’ils peuvent obtenir leurs Cni dans les délais requis s’ils se présentent dans nos centres pour se faire enrôler avec les documents requis et authentiques. A cet effet, nous leur demandons de ne pas attendre le terme du délai de prorogation accordé par le gouvernement. J’en veux pour preuve les nombreux Ivoiriens qui introduisent des demandes et qui reçoivent leurs Cni aujourd’hui en 2 voire 3 semaines maximum. L’Oneci est en mesure de confectionner les titres d’identité dans de meilleurs délais, car son dispositif s’est nettement amélioré et rodé. C’est maintenant donc qu’il faut se présenter dans les centres d’enrôlement.
Quels sont les chiffres actualisés sur le processus d’enrôlement et de distribution des Cni ?
A ce jour, nous avons enrôlé près de 3 000 000 de nos concitoyens sur toute l’étendue du territoire national et ce sont près d’un million de cartes qui ont été distribuées. Selon nos prévisions, d’ici la fin du mois d’août 2021, l’objectif est d’évacuer quelque 90% de cartes. Nous invitons les populations ayant reçu des messages (Sms) et/ou des appels téléphoniques de nos services à se rendre dans les centres dédiés pour le retrait de leur Cni.
Avez-vous pris des dispositions particulières à cet effet ?
Nous avons déployé nos équipes sur toute l’étendue du territoire national de manière à couvrir l’ensemble des sous-préfectures de notre pays. Nous disposons également d’équipes mobiles prêtes à se rendre sur des lieux spécifiques à la demande de groupes ou d’organisations, de syndic, dont les membres se sont acquittés des frais de timbre d’enrôlement. Nous sommes installés également dans les lieux de culte (églises, mosquées) afin d’être plus près de nos populations. Cette stratégie de proximité permettra nous l’espérons d’enrôler un plus grand nombre d’Ivoiriens. Notre système est dimensionné pour accueillir davantage de personnes avec nos kits mobiles et nomades. C’est donc à juste titre que nous invitons l’ensemble des entités qui le souhaitent à envoyer un email à demandeenrôlement@oneci.ci en précisant le lieu, l’effectif (50 personnes minimum), la date souhaitée et le point focal à contacter. Ils peuvent également écrire à la direction générale, un courrier physique ou nous saisir par appel téléphonique. Toutes ces dispositions nous permettent de nous rapprocher de la population. Des campagnes de sensibilisation sont également menées avec le corps préfectoral, à l’effet d’inviter les pétitionnaires en zone rurale ou urbaine qui hésitent encore à venir se faire enrôler dès maintenant et à ne pas attendre les derniers instants. Pour les corrections, une fois que le pétitionnaire se présente dans un de nos centres, les pièces à fournir lui seront indiquées.
Où en êtes-vous avec le projet des guichets spéciaux qui devraient prendre en compte des pétitionnaires ayant fait leur enrôlement dans l’intervalle 2014-2019, mais qui ne disposent toujours pas de leur Cni ?
Les guichets spéciaux ont été une innovation du directeur général de l’Oneci pour répondre à la problématique des Ivoiriens qui se sont fait enrôler sous l’ancien système de production, donc avant le démarrage du Registre national des personnes physiques (Rnpp) et qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas reçu leur titre d’identité parce que non produit ou n’en ayant pas été informées. Le projet est une réalité aujourd’hui. Il a démarré par l’ouverture d’un guichet spécial à Abidjan dès le mois de septembre 2020 et s’est étendu à des villes de l’intérieur du pays : Yamoussoukro, Bouaké, Man, Korhogo, Daloa, Abengourou depuis le mois de mai 2021. Ces guichets suscitent beaucoup d’intérêts auprès des populations qui les fréquentent. Le taux de fréquentation de ces guichets va crescendo. Les personnes concernées sont invitées à se rapprocher des agents des guichets pour le retrait de leur ancienne Cni, si disponible ou pour leur enrôlement avec le nouveau système qui se fera gratuitement, après vérification.
Concernant la distribution, les pétitionnaires se plaignent des dysfonctionnements. Ils relèvent les cas des Sms qui ne garantissent pas la disponibilité des Cni, ou alors, la Cni n’est pas disponible dans le lieu indiqué dans le sms, des problèmes de lecture des empreintes au retrait. Quelles sont les dispositions prises pour juguler ces dysfonctionnements ?
Il a pu y avoir quelques difficultés au niveau de l’acheminement des Cni. Pour permettre aux pétitionnaires de retirer plus aisément leurs Cni, les centres de retrait ont été démultipliés. Des solutions techniques innovantes sont également mises en œuvre pour juguler ces dysfonctionnements. Ainsi, une plateforme de consultation du statut de la Cni est disponible et a été récemment améliorée pour situer le pétitionnaire de manière plus précise sur le niveau de production de sa Cni. Outre les notifications par Sms, les pétitionnaires sont contactés par appel. Une vaste campagne de sensibilisation est mise en œuvre pour inviter le pétitionnaire dont la Cni est produite à effectuer le déplacement vers les centres de distribution. A cet effet, de façon exceptionnelle, les CNI d’une commune sont regroupées en un seul lieu où les populations sont invitées à se rendre. Les moyens logistiques, matériels et humains sont déployés pour être au service des personnes attendues. Cela répond de notre stratégie de proximité et ces opérations spéciales de distribution qui se dérouleront dans toutes les villes du pays visent à accueillir un nombre important de pétitionnaires pour le retrait des Cni. La première édition s’est tenue dans la commune de Yopougon avec 4000 Cni distribuées en 3 jours. Nous travaillons tous les jours à l’amélioration de la qualité de service pour la satisfaction des pétitionnaires. Nous invitons quelques milliers de pétitionnaires, du lundi 28 juin au samedi 3 juillet, à Abobo.
De nombreux cas d’abus sont également signalés sur les plateformes digitales. En avez-vous connaissance ?
Je vous prierai de bien vouloir me communiquer des cas précis pour que nous puissions donner des réponses claires afin d’éviter aux pétitionnaires quelque désagrément que ce soit. Nous rappelons néanmoins aux pétitionnaires de suivre scrupuleusement les consignes que nous leur communiquons au lieu de prendre des informations avec des personnes non habilitées. Des numéros sont également disponibles afin de signaler tout abus.
Des anomalies sur les Cni sont aussi signalées, quelles sont les mesures prises pour les corriger ? Y a-t-il des centres dédiés à cet effet ?
Tous les cas d’anomalies constatées sur les Cni sont centralisés et ramenés sur le site de production à l’effet de recevoir le traitement indiqué. Ces anomalies comprennent, pour la majorité, les erreurs sur la lecture de la puce et celle des empreintes. Les anomalies sur les Cni doivent être signalées au moment du retrait dans le centre de retrait pour en assurer une prise en charge rapide.
Est-ce la raison d’un récent communiqué qui invite les pétitionnaires à se présenter dans les centres à l’effet de porter des corrections sur leurs données avant la production des Cni ?
Il s’agit de pétitionnaires ayant été enrôlés pour la Cni en 2020 dont la production est rendue impossible pour les raisons suivantes : la photo ne respecte pas les normes internationales ICAO/OACI ; Le justificatif de naissance non produit pour un changement de localité de naissance ; le scan de documents justificatifs non conforme ; le justificatif non produit pour un changement de métier réglementé.
Quel est le délai entre l’enrôlement et l’entrée en possession du titre d’identité par le pétitionnaire ?
Le délai contractuel entre l’Oneci et le pétitionnaire est de 45 jours. Cependant, deux cas de figure peuvent se présenter : Il se peut, et c’est le cas actuellement, que la Cni soit produite avant le délai fixé (voire moins d’un mois). Cette situation se réalise lorsque les données du pétitionnaire ne souffrent d’aucune ambiguïté et ne nécessitent aucune intervention manuelle ; le scénario dans lequel les données du pétitionnaire ne peuvent pas franchir automatiquement certaines étapes du processus de production des Cni, sans passer par l’étape de la validation. Ce processus est plus long et peut excéder les 45 jours. Dans ce cas et afin de tenir les délais, nous demandons aux pétitionnaires concernés de répondre au plus vite aux Sms les invitant à se présenter dans les centres à l’effet d’apporter les corrections nécessaires à l’édition de leur Cni.
Malgré toutes ces dispositions prises, les populations doutent et s’inquiètent quant aux capacités techniques de l’Oneci à produire et distribuer les Cni de façon efficace...
Je puis rassurer les Ivoiriens quant aux capacités opérationnelles de l’Oneci à les enrôler, à produire et distribuer leurs Cni dans les délais requis. Car plusieurs initiatives sont mises en route en ajout de nos activités quotidiennes. Il s’agit, entre autres, de la mise en place des équipes mobiles pour répondre favorablement aux demandes des entités constituées (associations, communautés, administrations publiques ou privées, etc.) ; l’opération spéciale d’enrôlement et de distribution des Cni dans toutes les communes d’Abidjan et de celles de l’intérieur ; l’opérationnalité du scénario correction des données. A ce sujet, je demande aux Ivoiriens de nous faire confiance et de se rapprocher massivement de nos centres fixes ou mobiles pour l’enrôlement ou pour le retrait de leurs Cni. C’est le lieu de lancer un appel aux Ivoiriens à venir se faire enrôler dès maintenant et ne pas attendre le soir du 31 décembre 2021. Car à cette date, il sera trop tard. Le plus tôt serait le mieux.
Il avait été annoncé la mise en place d’un projet d’envergure dénommé Registre national des personnes physiques (Rnpp). Où en êtes-vous avec ce projet ?
Le Registre national des personnes physiques (Rnpp) est un système de traitement de données qui a pour vocation de centraliser l’ensemble des informations sur l’état civil ainsi que les données biométriques des Ivoiriens et des étrangers résidents ou de passage en Côte d’Ivoire. Ce système permet l’enregistrement, la mémorisation des informations biographiques et biométriques d’une personne. Il intègre également toutes les informations nécessaires (naissance, mariage, divorce, décès, mentions marginales) à l'identification d’une personne. En conséquence, le Rnpp deviendra, à juste titre, la source fiable de toute information à caractère personnel en Côte d’Ivoire. A terme, le Rnpp se présente comme une base de données démographiques, un outil de planification cohérent et, certainement, d’aide à la décision. En somme, un instrument de promotion de la démocratie.
On parle aussi de Numéro national d’identification (Nni) qui figure sur la nouvelle Cni, à quoi sert-il ?
Le Numéro national d’identification (Nni) est un numéro d’identification unique attribué à tout citoyen dès sa naissance et à chaque résident lors de sa première entrée en Côte d’Ivoire. Ce numéro unique, consolidé par la biométrie, permet de faciliter un accès sécurisé aux services publics.
De ce qui précède, peut-on dire que la modernisation de l’état civil est une réalité en Côte d’Ivoire ?
En effet, la modernisation de l’état civil ivoirien est en cours de réalisation. Cette réforme de notre état civil s’impose. Ainsi, elle aura pour effet de faciliter la mise en œuvre du Rnpp à travers les nouveaux mécanismes d’enregistrement de faits d’état civil. Lequel registre s’adosse sur un état civil complet, sécurisé, fiable et fonctionnel en vue de produire des documents d’identité sécurisés aux Ivoiriens pouvant leur faciliter l’accès aux services sociaux de base. Notamment, les services publics en matière de santé, d’éducation, habitat, emploi. Il permet aussi de disposer de statistiques fiables pour la planification des politiques socio-économiques à l’attention des populations.
Qu’en est-il pour la gestion des flux migratoires ?
La gestion des flux migratoires est en effet une des composantes essentielles du Rnpp en ce qu’elle adresse une problématique essentielle au développement de notre pays. La mise en œuvre de la composante du flux migratoire implique le développement et l’implémentation d’une solution informatique. Il s’agit d’une solution capable de s’interfacer avec les différents systèmes de collecte de données d’immigration et d’émigration. Cette solution devra s’arrimer avec les services de délivrance du passeport, du visa et le service de centralisation de la collecte d’information sur l’identité aux postes frontières. Car elle devrait nous permettre d’identifier toute personne de passage en Côte d’Ivoire, ou tout résident lors de sa première entrée en Côte d’Ivoire. L’Oneci travaille en synergie sur ce pan avec d’autres entités de l’Etat de sorte à consolider les informations. Plusieurs rencontres entre les structures techniques en charge des flux migratoires continuent de se tenir jusqu’au déploiement de la solution finale.
C’est dire qu’avec cette prorogation, ceux qui n’ont pas encore reçu leur Cni l’auront-ils dans les délais ?
Nous rassurons les Ivoiriens qu’ils peuvent obtenir leurs Cni dans les délais requis s’ils se présentent dans nos centres pour se faire enrôler avec les documents requis et authentiques. A cet effet, nous leur demandons de ne pas attendre le terme du délai de prorogation accordé par le gouvernement. J’en veux pour preuve les nombreux Ivoiriens qui introduisent des demandes et qui reçoivent leurs Cni aujourd’hui en 2 voire 3 semaines maximum. L’Oneci est en mesure de confectionner les titres d’identité dans de meilleurs délais, car son dispositif s’est nettement amélioré et rodé. C’est maintenant donc qu’il faut se présenter dans les centres d’enrôlement.
Quels sont les chiffres actualisés sur le processus d’enrôlement et de distribution des Cni ?
A ce jour, nous avons enrôlé près de 3 000 000 de nos concitoyens sur toute l’étendue du territoire national et ce sont près d’un million de cartes qui ont été distribuées. Selon nos prévisions, d’ici la fin du mois d’août 2021, l’objectif est d’évacuer quelque 90% de cartes. Nous invitons les populations ayant reçu des messages (Sms) et/ou des appels téléphoniques de nos services à se rendre dans les centres dédiés pour le retrait de leur Cni.
Avez-vous pris des dispositions particulières à cet effet ?
Nous avons déployé nos équipes sur toute l’étendue du territoire national de manière à couvrir l’ensemble des sous-préfectures de notre pays. Nous disposons également d’équipes mobiles prêtes à se rendre sur des lieux spécifiques à la demande de groupes ou d’organisations, de syndic, dont les membres se sont acquittés des frais de timbre d’enrôlement. Nous sommes installés également dans les lieux de culte (églises, mosquées) afin d’être plus près de nos populations. Cette stratégie de proximité permettra nous l’espérons d’enrôler un plus grand nombre d’Ivoiriens. Notre système est dimensionné pour accueillir davantage de personnes avec nos kits mobiles et nomades. C’est donc à juste titre que nous invitons l’ensemble des entités qui le souhaitent à envoyer un email à demandeenrôlement@oneci.ci en précisant le lieu, l’effectif (50 personnes minimum), la date souhaitée et le point focal à contacter. Ils peuvent également écrire à la direction générale, un courrier physique ou nous saisir par appel téléphonique. Toutes ces dispositions nous permettent de nous rapprocher de la population. Des campagnes de sensibilisation sont également menées avec le corps préfectoral, à l’effet d’inviter les pétitionnaires en zone rurale ou urbaine qui hésitent encore à venir se faire enrôler dès maintenant et à ne pas attendre les derniers instants. Pour les corrections, une fois que le pétitionnaire se présente dans un de nos centres, les pièces à fournir lui seront indiquées.
Où en êtes-vous avec le projet des guichets spéciaux qui devraient prendre en compte des pétitionnaires ayant fait leur enrôlement dans l’intervalle 2014-2019, mais qui ne disposent toujours pas de leur Cni ?
Les guichets spéciaux ont été une innovation du directeur général de l’Oneci pour répondre à la problématique des Ivoiriens qui se sont fait enrôler sous l’ancien système de production, donc avant le démarrage du Registre national des personnes physiques (Rnpp) et qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas reçu leur titre d’identité parce que non produit ou n’en ayant pas été informées. Le projet est une réalité aujourd’hui. Il a démarré par l’ouverture d’un guichet spécial à Abidjan dès le mois de septembre 2020 et s’est étendu à des villes de l’intérieur du pays : Yamoussoukro, Bouaké, Man, Korhogo, Daloa, Abengourou depuis le mois de mai 2021. Ces guichets suscitent beaucoup d’intérêts auprès des populations qui les fréquentent. Le taux de fréquentation de ces guichets va crescendo. Les personnes concernées sont invitées à se rapprocher des agents des guichets pour le retrait de leur ancienne Cni, si disponible ou pour leur enrôlement avec le nouveau système qui se fera gratuitement, après vérification.
Concernant la distribution, les pétitionnaires se plaignent des dysfonctionnements. Ils relèvent les cas des Sms qui ne garantissent pas la disponibilité des Cni, ou alors, la Cni n’est pas disponible dans le lieu indiqué dans le sms, des problèmes de lecture des empreintes au retrait. Quelles sont les dispositions prises pour juguler ces dysfonctionnements ?
Il a pu y avoir quelques difficultés au niveau de l’acheminement des Cni. Pour permettre aux pétitionnaires de retirer plus aisément leurs Cni, les centres de retrait ont été démultipliés. Des solutions techniques innovantes sont également mises en œuvre pour juguler ces dysfonctionnements. Ainsi, une plateforme de consultation du statut de la Cni est disponible et a été récemment améliorée pour situer le pétitionnaire de manière plus précise sur le niveau de production de sa Cni. Outre les notifications par Sms, les pétitionnaires sont contactés par appel. Une vaste campagne de sensibilisation est mise en œuvre pour inviter le pétitionnaire dont la Cni est produite à effectuer le déplacement vers les centres de distribution. A cet effet, de façon exceptionnelle, les CNI d’une commune sont regroupées en un seul lieu où les populations sont invitées à se rendre. Les moyens logistiques, matériels et humains sont déployés pour être au service des personnes attendues. Cela répond de notre stratégie de proximité et ces opérations spéciales de distribution qui se dérouleront dans toutes les villes du pays visent à accueillir un nombre important de pétitionnaires pour le retrait des Cni. La première édition s’est tenue dans la commune de Yopougon avec 4000 Cni distribuées en 3 jours. Nous travaillons tous les jours à l’amélioration de la qualité de service pour la satisfaction des pétitionnaires. Nous invitons quelques milliers de pétitionnaires, du lundi 28 juin au samedi 3 juillet, à Abobo.
De nombreux cas d’abus sont également signalés sur les plateformes digitales. En avez-vous connaissance ?
Je vous prierai de bien vouloir me communiquer des cas précis pour que nous puissions donner des réponses claires afin d’éviter aux pétitionnaires quelque désagrément que ce soit. Nous rappelons néanmoins aux pétitionnaires de suivre scrupuleusement les consignes que nous leur communiquons au lieu de prendre des informations avec des personnes non habilitées. Des numéros sont également disponibles afin de signaler tout abus.
Des anomalies sur les Cni sont aussi signalées, quelles sont les mesures prises pour les corriger ? Y a-t-il des centres dédiés à cet effet ?
Tous les cas d’anomalies constatées sur les Cni sont centralisés et ramenés sur le site de production à l’effet de recevoir le traitement indiqué. Ces anomalies comprennent, pour la majorité, les erreurs sur la lecture de la puce et celle des empreintes. Les anomalies sur les Cni doivent être signalées au moment du retrait dans le centre de retrait pour en assurer une prise en charge rapide.
Est-ce la raison d’un récent communiqué qui invite les pétitionnaires à se présenter dans les centres à l’effet de porter des corrections sur leurs données avant la production des Cni ?
Il s’agit de pétitionnaires ayant été enrôlés pour la Cni en 2020 dont la production est rendue impossible pour les raisons suivantes : la photo ne respecte pas les normes internationales ICAO/OACI ; Le justificatif de naissance non produit pour un changement de localité de naissance ; le scan de documents justificatifs non conforme ; le justificatif non produit pour un changement de métier réglementé.
Quel est le délai entre l’enrôlement et l’entrée en possession du titre d’identité par le pétitionnaire ?
Le délai contractuel entre l’Oneci et le pétitionnaire est de 45 jours. Cependant, deux cas de figure peuvent se présenter : Il se peut, et c’est le cas actuellement, que la Cni soit produite avant le délai fixé (voire moins d’un mois). Cette situation se réalise lorsque les données du pétitionnaire ne souffrent d’aucune ambiguïté et ne nécessitent aucune intervention manuelle ; le scénario dans lequel les données du pétitionnaire ne peuvent pas franchir automatiquement certaines étapes du processus de production des Cni, sans passer par l’étape de la validation. Ce processus est plus long et peut excéder les 45 jours. Dans ce cas et afin de tenir les délais, nous demandons aux pétitionnaires concernés de répondre au plus vite aux Sms les invitant à se présenter dans les centres à l’effet d’apporter les corrections nécessaires à l’édition de leur Cni.
Malgré toutes ces dispositions prises, les populations doutent et s’inquiètent quant aux capacités techniques de l’Oneci à produire et distribuer les Cni de façon efficace...
Je puis rassurer les Ivoiriens quant aux capacités opérationnelles de l’Oneci à les enrôler, à produire et distribuer leurs Cni dans les délais requis. Car plusieurs initiatives sont mises en route en ajout de nos activités quotidiennes. Il s’agit, entre autres, de la mise en place des équipes mobiles pour répondre favorablement aux demandes des entités constituées (associations, communautés, administrations publiques ou privées, etc.) ; l’opération spéciale d’enrôlement et de distribution des Cni dans toutes les communes d’Abidjan et de celles de l’intérieur ; l’opérationnalité du scénario correction des données. A ce sujet, je demande aux Ivoiriens de nous faire confiance et de se rapprocher massivement de nos centres fixes ou mobiles pour l’enrôlement ou pour le retrait de leurs Cni. C’est le lieu de lancer un appel aux Ivoiriens à venir se faire enrôler dès maintenant et ne pas attendre le soir du 31 décembre 2021. Car à cette date, il sera trop tard. Le plus tôt serait le mieux.
Il avait été annoncé la mise en place d’un projet d’envergure dénommé Registre national des personnes physiques (Rnpp). Où en êtes-vous avec ce projet ?
Le Registre national des personnes physiques (Rnpp) est un système de traitement de données qui a pour vocation de centraliser l’ensemble des informations sur l’état civil ainsi que les données biométriques des Ivoiriens et des étrangers résidents ou de passage en Côte d’Ivoire. Ce système permet l’enregistrement, la mémorisation des informations biographiques et biométriques d’une personne. Il intègre également toutes les informations nécessaires (naissance, mariage, divorce, décès, mentions marginales) à l'identification d’une personne. En conséquence, le Rnpp deviendra, à juste titre, la source fiable de toute information à caractère personnel en Côte d’Ivoire. A terme, le Rnpp se présente comme une base de données démographiques, un outil de planification cohérent et, certainement, d’aide à la décision. En somme, un instrument de promotion de la démocratie.
On parle aussi de Numéro national d’identification (Nni) qui figure sur la nouvelle Cni, à quoi sert-il ?
Le Numéro national d’identification (Nni) est un numéro d’identification unique attribué à tout citoyen dès sa naissance et à chaque résident lors de sa première entrée en Côte d’Ivoire. Ce numéro unique, consolidé par la biométrie, permet de faciliter un accès sécurisé aux services publics.
De ce qui précède, peut-on dire que la modernisation de l’état civil est une réalité en Côte d’Ivoire ?
En effet, la modernisation de l’état civil ivoirien est en cours de réalisation. Cette réforme de notre état civil s’impose. Ainsi, elle aura pour effet de faciliter la mise en œuvre du Rnpp à travers les nouveaux mécanismes d’enregistrement de faits d’état civil. Lequel registre s’adosse sur un état civil complet, sécurisé, fiable et fonctionnel en vue de produire des documents d’identité sécurisés aux Ivoiriens pouvant leur faciliter l’accès aux services sociaux de base. Notamment, les services publics en matière de santé, d’éducation, habitat, emploi. Il permet aussi de disposer de statistiques fiables pour la planification des politiques socio-économiques à l’attention des populations.
Qu’en est-il pour la gestion des flux migratoires ?
La gestion des flux migratoires est en effet une des composantes essentielles du Rnpp en ce qu’elle adresse une problématique essentielle au développement de notre pays. La mise en œuvre de la composante du flux migratoire implique le développement et l’implémentation d’une solution informatique. Il s’agit d’une solution capable de s’interfacer avec les différents systèmes de collecte de données d’immigration et d’émigration. Cette solution devra s’arrimer avec les services de délivrance du passeport, du visa et le service de centralisation de la collecte d’information sur l’identité aux postes frontières. Car elle devrait nous permettre d’identifier toute personne de passage en Côte d’Ivoire, ou tout résident lors de sa première entrée en Côte d’Ivoire. L’Oneci travaille en synergie sur ce pan avec d’autres entités de l’Etat de sorte à consolider les informations. Plusieurs rencontres entre les structures techniques en charge des flux migratoires continuent de se tenir jusqu’au déploiement de la solution finale.